La fin de semaine et le week-end du 7 décembre seront marqués par un net refroidissement des températures et un risque de chutes de neige sur une bonne partie du pays. Voici, d'après les prévisions de La Chaîne...
"Le sport devait prendre ses distances par rapport à la politique". Jamais le souhait de Stanislav Pozdniakov, le président du Comité olympique russe, n'a semblé aussi hors-sol. L'homme politique a déclaré ce vendredi 15 septembre que son pays excluait toute idée de boycott des Jeux Olympiques de Paris 2024 : chaque athlète pourra choisir d'y participer sous bannière neutre ou non. Une précision qui s'est faite attendre, alors que le Comité international olympique (CIO) a recommandé en mars dernier la réintégration des sportifs russes et biélorusses dans les compétitions internationales, sous bannière neutre et à titre individuel, et uniquement pour ceux qui n'ont pas activement soutenu l'offensive en Ukraine. Car, que personne ne s'y trompe, les Jeux Olympiques 2024 prennent depuis leurs balbutiements le profil d'une arène politique, juste là, en plein Paris.
Il en est ainsi depuis depuis les premiers jeux de l'ère moderne, et de tous ceux qui ont suivi, depuis l'instrumentalisation de l'évènement par l'Allemagne nazie en 1936 jusqu'à ceux écartelés entre les hémisphères d'un monde bipolaire pendant la Guerre froide. Les Jeux de Paris se feront sous les hospices de la guerre en Ukraine, et le président français a rappelé son camp : "Évidemment, il ne peut pas y avoir de drapeau russe aux Jeux de Paris", a tranché le chef de l’Etat dans une entretien à L'Equipe début septembre. "La Russie comme pays n'a pas sa place à un moment où elle a commis des crimes de guerre, où elle déporte des enfants". Un choix que Stanislav Pozdniakov juge "prohibitif par nature" mais contre lequel il sait sa faible force de contestation.
Le softpower de la France dans la balance
Sur la scène internationale, la Russie n'est pas le seul enjeu diplomatique, puisque la France doit pour sa part bomber le torse et laborieusement regonfler son softpower après des mois de contestations contre la réforme des retraites, décortiqués dans la presse internationale, et l'échec organisationnel indélébile de la finale de la Ligue des Champions en 2022. En sont pour preuve le scandale écologique des jeux de Pékin en 2020, et le double scandale humain et environnemental de la Coupe du Monde de football à Doha l'an passé, que personne n'a voulu oublier. "Let it shine !" : la France veut restaurer le halo de la ville-lumière, qui a bien pali, et retrouver son influence sur la scène internationale.
Pour Emmanuel Macron, un tournant providentiel ?
Le destin du pays est intrinsèquement lié à celui de son président. " Emmanuel Macron sera pratiquement à mi-mandat", rappellait déjà en 2022 pour Le Monde le chercheur au Centre national de la recherche scientifique et au Cevipof Bruno Cautrès. "Tout le monde, alors, cherchera à identifier son successeur. Des JO réussis seraient une bouffée d’air pur pour lui ; sur un thème, l’international, où il est plutôt à l’aise." Le 19 juillet, un Conseil olympique et paralympique (COP) se tenait à l’Elysée pour faire le point sur les préparatifs. L’occasion de rappeler le plan "5 000 terrains" lancé en 2021 par le chef de l’Etat pour accompagner autant d’équipements sportifs de proximité sur le territoire, ou la création d’une pièce commémorative de 2 euros.
Pour Anne Hidalgo, une avancée dans les travaux ?
L'exécutif et la mairie de Paris tirent chacun la couverture à eux sur l'organisation des jeux. Pour la maire de la capitale, ces Jeux sont une occasion inespérée de rebondir, après l'humiliation de la campagne présidentielle de 2022 et sa chute dans les opinions favorables. En juillet sur BFMTV, elle se félicitait déjà de l'accomplissement de certains projets de la ville à la faveur des Jeux. "Grâce aux Jeux, j’aurai pu faire en cinq ans ce que j’aurais mis quinze ou vingt ans à faire, par exemple nettoyer la Seine pour qu’elle soit baignable. Et en 2025 il y aura trois bassins, on nagera dans la Seine !" Un optimisme qui fait grincer un ministre interrogé par Libération, qui confie que le Président trouve que la mairie s’approprie beaucoup trop la baignabilité de la Seine. Mairie et exécutif restent pourtant l'une comme l'autre au bord du bassin, alors qu'un évènement test des JO a dû être annulé cet été, en raison des mauvais résultats des analyses de l'eau du fleuve. La Seine, qui fait fantasmer maires et présidents depuis des années, se refuse encore à la baignade.
Gérald Darmanin, "perdant-perdant"
Et que dire de l'omniprésent ministre de l'Intérieur ? Celui qui a joué son va-tout tout l'été, enchaînant prises de paroles et déplacements, sans doute pour consoler ses espoirs déçus d'atteindre Matignon lors du remaniement de juillet ? Pointé du doigt par tous après la finale-fiasco de la Ligue des Champions l'an dernier, le ministre est attendu au tournant sur les questions de sécurité. Les JO, "c’est un jeu perdant-perdant pour lui", analysait le communicant Gaspard Gantzer, ancien conseiller de François Hollande, pour Le Monde en 2022. "C’est lui qui a le plus à perdre. Si ça se passe bien, personne n’ira féliciter Gérald Darmanin. Les lauriers iront à Emmanuel Macron et à Anne Hidalgo". En cas de pépin cependant, "ils seront nombreux à lui tomber dessus". D'ailleurs, "si les JO sont réussis, il y aura une dimension d’accomplissement pour Anne Hidalgo autant que pour Emmanuel Macron. Mais, dans le cas contraire, ce sera l’échec pour tout le monde", mettait en garde Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire socialiste de Paris. D'aucun dirait que c'est le jeu de la politique : le blâme, mais jamais les lauriers.