Nomination de Jean Castex à la RATP : le « recasage » de l’ancien premier ministre interroge au SénatStevens Tomas/ABACAabacapress
Nommé en novembre 2022 à la tête de la RATP, l'ex-Premier a disparu des radars de la politique. Fin juillet, il présentait son premier bilan financier. Résultats : déficit de 129 millions d'euros et une envolée de la dette de 500 millions d'euros. En cause, l'inflation, l'augmentation des prix de l'énergie et la hausse des salaires... Le point.
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Douche froide pour l'ex-Premier ministre, Jean Castex. Le politicien, de 58 ans, vient de présenter à son conseil d’administration ses premiers résultats financiers, vendredi 28 juillet. Et c'est peu reluisant !

Un violent rappel des réalités de l’entreprise

Outre un impact de 6 millions d’euros lié aux émeutes de juin – subit de plein fouet les effets de l’inflation, le communiqué de l’entreprise égrène les hausses de charges : 74 millions d’euros de plus sur les salaires, 103 millions pour l’énergie et 26 millions pour les "autres", un total de 203 millions, relaie un article du journal Le Monde consacré au sujet. Un violent rappel des réalités de l’entreprise, dont les coûts augmentent sans évolution des recettes... Ce qui signifie en clair : une perte d'argent.

En dehors de la sphère politique depuis sa prise de fonction à la tête de la RATP, se prend, à mi-exercice de mandat une sacrée claque de réalité. Une claque, qui est non sans conforter les doutes émis par le Sénat aux prémices de sa nomination . "Ubuesque, kafkaïenne" :  Pléthore de métaphores avaient été utilisées pour qualifier l’absurdité de la situation quand l’avis de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) sur la nomination de Jean Castex à la tête de la RATP est tombé, rapportait un article du site Public Sénat à cette époque. Elle jugeait à ce moment cette nomination, comme d'autres décidées par le président Macron : "problématique".

Malgré la validation du Sénat, beaucoup de sénateurs ont pointé du doigt le problème, notamment "éthique" soulevé par cette nomination. Mais le problème ne se situe plus là désormais pour l'ancien Premier-ministre. Mais il est, au contraire, dans la réalité de l'entreprise qu'il manœuvre. Avec pour objectif de r éduire les coûts et absorber le choc.

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Le béarnais se trouve coincé

Or, si la RATP promet de maîtriser ses charges, Jean Castex ne peut pas non plus jouer sur le prix du ticket. Car il n'a pas la main dessus... Le site du Monde rappelle son allégence à : Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice des transports présidée par Valérie Pécresse. Or, le patron de la RATP a trouvé dans son contrat avec IDFM des "clauses d’indexation contractuelles qui ne sont plus adaptées à l’environnement inflationniste actuel", explique le communiqué publié lors des résultats. La compensation des hausses de salaires, par exemple, est plafonnée à 1,5 % par an, alors que le PDG a signé un accord avec tous les syndicats, sauf celui des cadres, prévoyant plus de 5 % d’augmentation. La RATP note que l’index utilisé pour compenser le prix de l’électricité lui est aussi très défavorable... Le béarnais se trouve donc coincé. Et obligé de se tourner vers IDFM pour négocier.

Redresser la barre coûte que coûte

Mais problème :  sa présidente, Valérie Pécresse , a elle-même bien du mal à boucler son budget, revient l'article du Monde. Elle envisage d'ailleurs d’augmenter une nouvelle fois le passe Navigo et réclame au gouvernement, depuis presque un an, la possibilité de procéder à des hausses d’impôt, notamment du versement mobilité que paient les entreprises, mais aussi de la taxe de séjour que versent les touristes. Malgré ce que l'on peut croire, les anciens ministres de Jean Castex, à l’exception de Clément Beaune, chargé des transports, ne se précipitent pas pour donner leur feu vert, il lui est pour l’instant difficile de renégocier le contrat de la RATP.

Seule consolation pour l’ancien premier ministre, qui a acheté la paix sociale avec des hausses de salaires avant la réforme des retraites, paie pour l’instant plein pot et seul la facture salarial ? Les grèves ne lui ont coûté "que" 10 millions d’euros. Il ne regrette rien. "Les efforts menés au cours des derniers mois pour améliorer le climat social ainsi que l’accélération des recrutements et la forte mobilisation de l’encadrement et des agents ont permis de redresser la production de l’offre de service ", affirme-t-il dans un communiqué. L'IDFM lui a également fixé comme priorité d’améliorer la régularité et la fréquence des transports, et qu’il faut préparer les Jeux olympiques. Tant pis si son premier semestre de PDG se solde par une perte de 129 millions d’euros et une envolée de la dette – " transitoire", précise la RATP – de 500 millions d’euros.