Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Barbe blanche, lunette noire. Edouard Philippe ne passe jamais inaperçu. Ce mardi 25 juillet 2023, ce dernier a accueilli Elisabeth Borne dans la ville où il exerce sa fonction de maire : Le Havre. En effet, après l’annonce de la nomination d’Elisabeth Borne comme cheffe du gouvernement, la Première ministre a rejoint son "vieil ami" avant de partir en vacances. Au programme : discussion, visite du port et annonces diverses pour préparer la rentrée politique.
Au même moment, Emmanuel Macron rejoignait la Nouvelle-Calédonie pour une semaine de déplacement en outre-mer. A cette occasion, le président a enfin pris la parole auprès des Français depuis les "ajustements" de la composition du gouvernement. Dans une interview enregistrée et retransmise par TF1 et France 2, le chef de l’Etat a tenu à dresser le bilan des "cent jours d’apaisement" mis en place en avril dernier. Mais ce n’est pas cette déclaration qui a marqué les esprits.
Edouard Philippe : le successeur idéal ?
Mardi 25 juillet 2023, lors de la deuxième journée de déplacement à Nouméa, le Président est parti à la rencontre des habitants. L’un d’entre eux a alors suggéré qu’ "en 2027, peut-être qu’Edouard Philippe [le] remplacera". Loin d’être contrarié, Emmanuel Macron a affirmé vouloir "une suite dans ce qu’[ils] ont mis en place. Et que celles et ceux qui [l’ont] accompagné depuis maintenant six ans puissent prendre le relais". Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue.
"Il a bien fait à mes côtés. C'est un ami", a poursuivi le chef de l’Etat au sujet d’Edouard Philippe. Pourtant, leur relation semblait en dents de scie depuis quelque temps. En effet, en janvier 2022, alors que le président appelait à "emmerder les non-vaccinés", l’ancien militant rocardien a tenu un tout autre discours au journal L’Opinion. "Je n'ai pas envie qu'on m'emmerde puisque c'est un terme à la mode", a-t-il lancé. Cette réaction pourrait être la conséquence de l’exaspération ressentie par l’ancien Premier ministre à ce moment. En effet, Edouard Philippe souhaitait fusionner son nouveau parti Horizons avec celui d’Agir, tenu par Frank Riester. La demande fut refusée par Emmanuel Macron.
Malgré ses tensions avec le chef de l’Etat, Edouard Philippe reste très proche des membres de la macronie, à commencer par Elisabeth Borne.
Le compagnon de route de la macronie
Encore perçu comme un danger il y a quelques mois par la macronie, Edouard Philippe ne semble plus craint par les proches du Président. En effet, entre la création de son parti en octobre 2021, ses prises de position contraires à celles de la majorité et l’installation d’Horizons dans l’ancien QG de Jacques Chirac, l’ancien Premier ministre ne faisait plus l’unanimité.
Elisabeth Borne : une alliée de taille
Néanmoins, au moment des rumeurs d’un remaniement, Edouard Philippe s’est montré présent auprès des ministres élus. Parmi eux, Elisabeth Borne a pu compter sur son soutien. En effet, selon les informations recueillies par Le Parisien, ce dernier aurait plaidé pour le maintien de son ancienne ministre en 2017. Lors de son passage au Havre, les deux élus ont alors procédé à un échange de cadeau. Un sweat aux couleurs du Havre pour elle, une médaille de Matignon pour lui, la journée de rencontre s’annonçait agréable.
Mais lors des annonces communiquées par Elisabeth Borne pour la région normande, Edouard Philippe lui a lancé un coup de pression amical. "C’est ce qu’on appelle la ligne nouvelle Paris-Normandie. Si l’envie vous en prenait de nous en dire un mot, madame la Première ministre, je ne voudrais pas vous commander non plus, enfin si l’envie vous en prenait, on serait très heureux", a-t-il lâché, comme le relaie le Huffington Post. Serait-ce une manière d’amorcer les changements qu’il souhaite mettre en place à l’avenir ?
Edouard Philippe : un avenir déjà tracé ?
Si Edouard Philippe n’a pas souhaité réagir aux propos tenus par Emmanuel Macron à son égard pour 2027, le président d’Horizons semble pourtant envisager la suite. "Lorsque j'étais Premier ministre, je m'étais fixé une règle consistant, lorsque j'étais en déplacement, à ne traiter que du sujet qui faisait l'objet du déplacement. C'était une bonne règle… Et j'ai décidé de me l'appliquer à moi-même encore aujourd'hui. Donc, nous sommes ici pour parler du Havre et je vous propose que nous en restions là", a-t-il déclaré aux journalistes, d’après Europe 1.
Pourtant, interrogé il y a quelques mois au sujet de la campagne présidentielle 2027, Edouard Philippe semblait affirmer sa future candidature. Celui qui se décrit comme "libre et loyal" avait confirmé ne pas "changer pour rassurer, ou inquiéter quelqu’un", lors de son interview à Sud-Ouest en juin 2023. Une manière d’affirmer sa position pour 2027 et son possible détachement d'Emmanuel Macron. En effet, interrogé par BFMTV en février 2023, il déclarait déjà n’avoir "aucun problème à […] dire qu’[il] prépare quelque chose".
Pourtant, suite à un sondage réalisé par Ouest-France à la suite des propos d’Emmanuel Macron, 62 % des interrogés, soit 2 771 Français, ne souhaitent pas voir Edouard Philippe succéder au chef de l’Etat. Malgré ses ambitions, l’ancien Premier ministre doit encore gagner en popularité pour espérer accéder à l’Elysée en 2027.