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Depuis le début de l'année 2023, le marché de l'immobilier est en crise. Après la suppression de la taxe foncière sur les habitations principales, la plupart des villes ont annoncé l'augmentation de celle-ci pour les résidences secondaires. Mais ce lundi 5 juin 2023, Elisabeth Borne doit annoncer de nouvelles mesures pour aider les propriétaires face à la crise du logement.
Selon les estimations réalisées par le partenaire du Parisien, Meilleurs Agents, deux tiers des trente-cinq plus grandes villes françaises affichent des prix en baisse depuis janvier 2023. A cela s'ajoutent des délais de vente plus longs, ainsi que des négociations plus ardues. Au mois d'avril, une baisse de -0,1 % est enregistrée sur l'ensemble du pays. Pourtant, le printemps est réputé comme étant la période la plus florissante pour les professionnels de l'immobilier. Cette chute est plus ou moins importante selon les villes.
Crise de l'immobilier : les villes les plus touchées
Thomas Lefebvre, directeur scientifique chez Meilleurs Agents, a évoqué un début compliqué auprès de nos confrères du Parisien. En effet, "mixez un pouvoir d’achat contraint, une pénurie de l’offre et un accès au crédit compliqué et vous obtenez un cycle baissier", analyse-t-il. Les crédits accordés par les banques en sont la preuve. On en compte 30 % de moins par rapport à l'année précédente.
"Paris qui depuis cinq ans tirait le marché vers le haut connaît une baisse historique, - 5 %. Du jamais-vu depuis la crise des subprimes en 2008", annonce Thomas Lefebvre. La ville de Tours arrive même en première position des déficitaires avec un taux de - 6,3 % sur l'année. Juste derrière, on retrouve la ville de Besançon avec - 2,8 %, suivie de Rennes avec - 2,1 %. Cette baisse entraîne également le retour des négociations et des critères qui font peser la balance. Alors, comment le gouvernement compte-t-il venir en aide aux professionnels concernés ? Les mesures annoncées seront-elles suffisantes ?
Les modifications du prêt à taux zéro et du taux d'usure
Parmi une des mesures phares qui sera annoncée par Elisabeth Borne, on retrouve la prolongation du prêt à taux zéro (PTZ) jusqu'en 2027 dans les zones considérées comme "tendues". Pour rappel, ce dispositif concerne les primo-accédants sous conditions de ressources. Ce dernier devait prendre fin initialement le 31 décembre 2023.
Néanmoins, pour les professionnels du secteur, "c’est une bonne nouvelle, bien sûr, mais ce n’est pas suffisant. Car aujourd’hui, il est plafonné à 20 % du montant dans le neuf. Avec l’augmentation des taux d’intérêt et la difficulté d’accès au crédit, c e plafond devrait être rehaussé à hauteur de 40 % pour être réellement efficace et faire revenir les primo-accédants. Ils sont 60 % actuellement à se voir refuser leurs prêts par les banques", précise Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment.
Pour assouplir les règles d'octroi de crédit immobilier pour ces primo-accédants, le gouvernement souhaite que le taux d'usure soit recalculé tous les mois au lieu d'une fois par trimestre. Pour rappel, ce dernier correspond au taux maximal d'un prêt permettant de protéger les acheteurs. Mais ce ne sont pas les seules mesures prévues par le gouvernement.
Favoriser l'accès à la location
Parmi les dispositifs que le gouvernement souhaite étendre, on retrouve le bail réel solidaire (BRS). Ce dernier permet aux ménages les plus modestes de devenir également propriétaire de leur logement en louant le foncier à faible loyer pour obtenir un prix d'achat plus bas. Le plafond de ce bail devrait donc être augmenté pour permettre à plus de foyers d'en bénéficier. Pour les autres locataires, d'autres aménagements doivent être annoncés.
La garantie Visale, système de caution où l'Etat est le garant du locataire, devrait être étendu. En effet, ses conditions de délivrance vont être étudiées à nouveau pour permettre à deux millions de Français d'en bénéficier en 2027 au lieu d'un million aujourd'hui.
Elisabeth Borne devrait également annoncer la réforme du dispositif MaPrimeRénov' avec l'ouverture de nouveaux guichets. L'objectif est d'inciter la réalisation de travaux et d'augmenter les moyens financiers. Enfin, sur le plan social, l'Etat a décidé de mettre 160 millions d'euros dans le dispositif Logement d'Abord qui a pour but de lutter contre le mal-logement.
Néanmoins, "au final, c’est peu. L’État ponctionne toujours les bailleurs sociaux à hauteur de 1,3 milliard chaque année. Par ailleurs, rien n’a été annoncé concernant l’encadrement du prix du foncier et des loyers, rien non plus sur la taxe sur le foncier non bâti… Bref, on espère d’autres annonces ce lundi, car ces mesures ne vont pas inciter à la création de logements sociaux", explique Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Les professionnels espèrent donc que ces annonces seront suivies d'autres mesures prochainement.