La marge vous permettant de ne pas être flashé sur l’autoroute par les voitures radar serait bien supérieure à 130 km/h. Et c’est la sécurité routière qui le dit.
Une rentrée sous le signe de la gravité. Le mercredi 24 août, en préambule du Conseil des ministres de la rentrée, le président de la République a donné le ton : "Le moment que nous vivons peut sembler être structuré par une série de crises graves".
Avec un discours éminemment pessimiste, Emmanuel Macron a interpellé les Français sur l’avenir et les potentiels "sacrifices" qu’ils pourraient avoir à faire face à toutes ces crises, qu’elles soient d’ordre énergétiques, climatiques ou politiques.
En effet, comme l’a analysé Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique pour BFMTV, ces déclarations du chef de l'Etat semblent avoir pour but de "préparer les esprits à des mesures, réformes et décisions qui appelleront les Français à des efforts, à des sacrifices."
Emmanuel Macron et le grand bouleversement
"Il se pourrait que d'aucuns voient notre destin comme étant perpétuellement de gérer les crises ou des urgences. Je crois, pour ma part, que ce que nous sommes en train de vivre est plutôt de l'ordre d'une grande bascule ou d'un grand bouleversement. ", a déclaré le chef de l’Etat devant la Première ministre et les membres du gouvernement.
Si cette allocution paraît particulièrement pessimiste, il n’en est rien de l’état d’esprit du président selon les propos de son entourage recueillis par FranceInfo. En effet, le but de cette allocution serait de tenir un discours de lucidité, de la même manière que son discours du 19 août à Bormes-les-Mimosas où il évoquait "le prix de la liberté".
"L’optimisme reste sa marque de fabrique", assure ainsi l’un de ses proches conseillers, mentionnant la phrase "nous y arriverons" mentionnée plusieurs fois pendant le discours.
La fin de l’abondance : quels sont les 3 sacrifices à prévoir ?
"Au fond, nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance, celle des liquidités sans coût (...) La rareté de telle ou telle matière ou technologie réapparaît, comme celle de l'eau". Ces propos d’Emmanuel Macron n’ont pas manqué de faire réagir l’opposition, notamment à gauche.
"Il ne se rend pas compte à quel point cela peut être blessant pour les gens. Pour ses amis, les riches, l'abondance continue", a ainsi réagit Jean-Luc Mélenchon. Mais pour l’entourage du président, cette déclaration est justifiée. "La fin de l'abondance, c'est celle en matières premières, d'où la nécessité de s'adapter, d'évoluer" a déclaré un conseiller comme le relève France Info.
Pour Philippe Corbé, chef du service politique de BFMTV, les sacrifices à venir sont déjà connus. Il s’agirait du "plan de sobriété, qui sera présenté lundi devant le Medef par la Première ministre (…), les efforts seront donc sur les entreprises plutôt que sur les ménages". Ces sacrifices se font aussi sur le travail. En effet, pour le spécialiste, il va falloir travailler davantage, comme on le voit avec la réforme des retraites et du chômage. Enfin, il mentionne le problème énergétique. "Dans les prochains mois, aura-t-on les moyens de prolonger un quoi qu’il en coûte énergétique ? (…) Ce n’est pas certain si l’on écoute bien le président de la République".
Emmanuel Macron : "Je sais que nous y arriverons"
Dans une tribune publiée sur le site du magazine Challenges, le président de la République a rappelé son cap pour les cinq prochaines années. "Notre peuple affronte les défis du siècle les yeux grands ouverts, conscients des difficultés et des périls, mais confiants dans leur capacité à les surmonter, sûrs de leurs forces" écrit-il.
Selon lui, "cette inquiétude est une forme de lucidité, anxiété féconde qui doit susciter l’action de tous dans le respect de chacun." Pour Emmanuel Macron, il ne fait aucun doute. "Je sais que nous y arriverons", a-t-il déclaré dans sa tribune.