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Dans une interview pour Paris Match, la garde des Sceaux revient sur le racisme dont elle a souffert enfant, mais aussi aujourd'hui en tant que ministre.

Christiane Taubira enfourche à nouveau son cheval de bataille. Dans un livre qui sort ce jeudi, L’esclavage raconté à ma filleresucée d’un titre qu’elle avait déjà utilisé pour un autre livre paru en 2002 – la ministre de la Justice revient sur ce sujet qui la touche personnellement, étant descendante d’esclaves.

Pour l’occasion, Christiane Taubira, qui se fait généralement très discrète dans les médias, a accordé une interview à Paris Match où elle s’épanche sur les attaques politiques et souvent racistes dont elle est la cible.

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Dès le début de l’entretien, elle donne le ton : "Je suis une optimiste de combat. Quels que soient les drames, il faut encaisser le choc, se poser et puis repartir." Car très tôt, le garde des Sceaux a été confronté aux attaques racistes : enfant à Cayenne (Guyane), où elle est née, puis étudiante à Paris dans les années 1970. "Mais c’est en 2005, après les émeutes en banlieues que je suis devenue noire, confie-t-elle. Sans arrêt, on m’invitait sur les plateaux de télévision pour parler des Noirs. Je ne savais pas quelles compétences particulières j’avais..." Avant d’en conclure que "le système médiatique (l)’a enfermée dans (s)a couleur."

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"Que les racistes le sachent, je vis et je vivrai"

Puis, la première femme noire à la tête d'un ministère régalien raconte ses débuts comme garde des Sceaux ; le moment où le ton des insultes racistes s’est fait "de plus en plus violent". À son encontre, mais aussi envers ses quatre enfants "qui prennent ça en pleine figure".

Celle qui accompagnera François Hollande, le 10 mai en Guadeloupe, pour la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage, cite pour sa défense un journaliste qui aurait écrit que "depuis (Roger) Salengro, on n’avait jamais vu un personnage public attaqué avec une telle violence."

"Mais ils n’auront pas mon suicide.", lâche-t-elle, en référence à celui du ministre de l’Intérieur sous le Front populaire qui a mis fin à ses jours après des attaques antisémites le visant. Christiane Taubira tacle enfin ses opposants : "Que les racistes le sachent, je vis et je vivrai. Et je tiendrai. Il me suffit qu’ils le sachent."

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