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Elle n’a pas eu droit à un accueil des plus chaleureux. En déplacement à Avignon, Aurélie Filippetti s’est rendue mercredi au Festival Off pour rencontrer les artistes. Mais sa venue a provoqué l’ire de certains d’entre eux, lesquels n’ont pas hésité à scandé des slogans hostiles l’invitant vivement à faire demi-tour. "La ministre est arrivée vers 16h30, on a parlé, je lui ai fait part de ce que le Off souhaitait, on a fait un tour du village", a ainsi rapporté le directeur du Festival Off, Greg Germain, avant de poursuivre : "Et puis sont arrivés les énervés (…) comme d’habitude une vingtaine de brailleurs qui hurlaient ‘on ne veut pas de vous’".
Une version corroborée par les propos de Marc Slyper, membre de la CGT Spectacle, lequel a rapporté : "On a appris qu’elle (Aurélie Filippetti, ndlr) était au village du Off, donc on s’y est précipité. Elle était attendue, et on a scandé des mots d’ordre pour dire ‘dehors les enfumeurs’". Estimant qu’ils étaient au total "une petite centaine", Marc Slyper a par ailleurs précisé : "Elle n’a pas essayé de parler. Elle est partie, ce qu’on lui disait de faire. Elle a rejoint sa voiture, elle est partie en courant".
"On ne peut pas parler ! C’est navrant"
Déplorant vivement cette situation, Greg Germain a rappelé qu’ "on ne peut pas empêcher quelqu’un de voyager, partout en France, ici c’est un pays libre". Et celui-ci de regretter : la ministre a "essayé de poser des questions, elle a essayé de dialoguer, mais impossible (…) on ne peut pas parler ! C’est assez navrant". Depuis plusieurs semaines, les intermittents manifestent leur colère à l’égard du gouvernement qu’ils accusent de vouloir les enfoncer dans la précarité en réformant le régime de leur assurance chômage et en allongeant, entre autres, leur délai de carence. Pour témoigner leur colère et tente de faire revenir la majorité en arrière, les intermittents ont déjà mené plusieurs actions. Outre les spectacles qu’ils ont fait annuler dans plusieurs villes de France, ils ont également manifesté et même accueilli la ministre Aurélie Filippetti nus à Guise (Picardie).
"Ce que je comprends c’est que les artistes et techniciens veulent jouer et veulent aussi exprimer leurs inquiétudes et c’est pour ça que je suis là, pour répondre à leur inquiétudes", a quant à elle réaffirmé la ministre. Selon elle, "tout le monde souffre de cette situation".