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Depuis mardi soir, la polémique ne cesse de grandir et met à mal la campagne présidentielle de François Fillon. Dans un article, le Canard enchaîné révèle en effet que Penelope Fillon a été employée auprès de son mari, alors député de la Sarthe, et de son successeur, comme attachée parlementaire pendant huit ans. Un poste qui lui aurait permis de percevoir en tout, près de 600 000 euros brut. Le Canard enchaîné révèle également que Penelope Fillon a reçu 100 000 euros de La Revue des deux Mondes pour seulement deux critiques littéraires produites sous pseudonyme.
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La justice s'est saisie de l'affaire
Dans la journée de mercredi, la justice s'est saisie de cette affaire. Le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits. "L’emploi fictif n’est pas une infraction", précise auprès d’Europe 1 Eric Alt, magistrat et vice-président d’Anticor, association de lutte contre la corruption politique. "Il peut néanmoins être un élément de preuve d’un détournement de fonds publics, qui lui est une infraction pénale". Concernant la rémunération de La Revue des deux Mondes, puisqu'il ne s’agit pas d’argent public, c'est le chef d'"abus de confiance" qui pourrait être retenu contre Penelope Fillon si la revue décidait de porter plainte, précise le magistrat.
Que risque le couple Fillon ?
Que risque François Fillon ? En tant que député-employeur, poursuivi pour détournement de fonds publics, celui-ci encourt jusqu'à 10 ans de prison et une amende d'un million d'euros. Une condamnation qui peut s'accompagner d'une peine d'inéligibilité. Penelope Fillon, bénéficiaire des sommes détournées, est quant à elle susceptible d'être poursuivie pour recel de détournement de fonds. Elle risque jusqu'à 10 ans de prison et une amende de 750 000 euros. Quant à l'immunité parlementaire dont dispose François Fillon, elle "ne permet pas à un député de faire n’importe quoi", souligne le magistrat, "surtout si les faits reprochés ont été commis à l’intérieur du parlement". Ainsi, l’immunité n’empêche pas l’ouverture d’une enquête, ni la mise en examen ou l’engagement de poursuites judiciaires.
La réponse d'Alain Juppé
Ce sera au procureur de déterminer s'il convient au non d'ouvrir une information judiciaire. S'il était avéré que les accusations du Canard enchaîné fussent vraies, cela ruinerait la campagne présidentielle de François Fillon, qui a fait de la probité un argument pour se démarquer de ses concurrents, notamment pendant la primaire. Sur TF1 jeudi, François Fillon a d'ailleurs prévenu : s'il est mis en examen, il renoncera à la présidentielle.
Interrogé vendredi sur l'éventualité de remplacer François Fillon, Alain Juppé l'a exclue "clairement et définitivement". "Nous n’en sommes pas là, François Fillon a apporté des éléments qui sont convaincants, je suis persuadé qu’il pourra poursuivre sa campagne", a déclaré Alain Juppé aux journalistes.
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