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- 1 - Des origines populaires modestes
- 2 - Une supposée relation homosexuelle
- 3 - Une femme qui pose dans Playboy
- 4 - Directeur d’une maison de disques
- 5 - Le jour où il a cru avoir tué quelqu’un
- 6 - Un héritier chanceux
- 7 - Des problèmes avec le Fisc
- 8 - La guerre d’Indochine et d’Algérie
- 9 - Mitterrand responsable de son ascension politique
- 10 - Des relations compliquées avec Marine
Des origines populaires modestes
Né le 20 juin 1928 dans le Morbihan, Jean-Marie Le Pen, de son vrai nom Jean Louis Marie Le Pen, est le fils d’un pêcheur et d’une fille de paysans, couturière, un milieu populaire modeste, bien loin du milieu bourgeois dans lequel il évolue aujourd’hui : à la tête d’une jolie petite fortune, Jean-Marie Le Pen possède une maison familiale à la Trinité-sur-mer, en Bretagne, et un immense manoir à Saint-Cloud, et détient 50% des parts d’une marque de champagne qui réalise, selon le Canard enchaîné, plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaire d’euros par an.
Une supposée relation homosexuelle
C’est la biographie rédigée par Philippe Cohen et Pierre Péan, Le Pen, une histoire française, qui revient sur cette hypothèse et parle de la relation qui aurait eu lieu entre André Labarrère, et Jean-Marie Le Pen dans les années 50. L’ancien maire de Pau, également graphologue, avait demandé à l’ancien président du FN dans les années 80 de lui écrire quelques lignes afin de dresser son portrait psychologique. Dans la lettre que lui a envoyée Jean-Marie Le Pen, on pouvait lire « En souvenir de nos délicieux moments passés ensemble ».
Les auteurs du livre précisent aussi qu’ils ont reçu les confidences d’un homme politique connu, qui souhaite rester anonyme, à qui André Labarrère s’était ouvert, évoquant « une tendre initiation au plaisir entre hommes ». En 2007, lors d’une interview accordée au magazine Têtu, ce dernier avait aussi déclaré que le président du FN « ne [le] laissait pas de marbre ». Interrogé sur le sujet, Jean-Marie Le Pen déclare « nie évidemment tout penchant homosexuel » et déclare qu’André Labarrère « a sans doute "fantasmé" sur lui ».
Une femme qui pose dans Playboy
En 1987, Pierrette Le Pen pose en couverture de Playboy. Un moment quelque peu embarrassant pour la famille Le Pen, mais au parfum de vengeance pour son ex-femme.
Après presque 25 ans de mariage et de bonheur sans failles (Pierrette et Jean-Marie se sont mariés en 1960), Pierrette Le Pen part avec le biographe de son mari en 1984. Même si c’est elle qui a choisi de parti, Pierrette en veut à son ex-mari.
« Son orgueil et sa vanité l'ont amené à être cruel avec moi » explique-t-elle alors au magazine. Pour se venger, elle décide de poser en costume (sexy) de femme de ménage, clin d’œil au rôle dans lequel elle estime avoir été cantonnée durant son mariage.
Directeur d’une maison de disques
En mars 1963, Jean-Marie Le Pen crée avec deux amis une maison de disques baptisée la Serp (Société d’études et de relations publiques). Son objectif : faire l’édition et la promotion de disques ayant trait à l’Histoire et la littérature. Un mois plus tard, la société est déjà dans le collimateur de la justice. L’un des premiers disques était consacré au Lieutenant-Colonel Bastien-Thiry, condamné à mort pour avoir tenté d’assassiner le Général de Gaulle lors de l’attentat du Petit Clamart. Jean-Marie Le Pen est alors poursuivi pour complicité d’offense au président de la République et recel de bandes sonores obtenues en audience publique.
Six mois après, c’est un disque à la gloire du Maréchal Pétain qui est interdit. En 1965, il publie Le IIIe Reich – Voix et chants de la révolution allemande.
En décembre 1968, Jean-Marie Le Pen est condamné pour « apologie de crimes de guerre et complicité », la pochette du disque mentionnant : « La montée vers le pouvoir d'Adolf Hitler et du Parti national-socialiste fut caractérisée par un puissant mouvement de masse, somme toute populaire et démocratique, puisqu'il triomphera à la suite de consultations électorales régulières, circonstances généralement oubliées... ».
Le jour où il a cru avoir tué quelqu’un
Au petit matin du 21 décembre 1965, Jean-Marie Le Pen rentre précipitamment chez lui et dit à sa femme : « Je crois que j’ai tué quelqu’un, on va peut-être partir à l’étranger ! » Quelques heures plus tôt, alors qu’il se trouvait dans un bar de la capitale, Jean-Marie Le Pen, apparemment bien éméché, se dispute avec l’un des clients, qui lui fait des remarques sur la gestion de la Corpo de Droit dont il était à la tête au début des années 50.
Furieux, Jean-Marie Le Pen l’envoie au tapis d’un coup de poing, et s’enfuit le laissant inanimé.
Réfugié chez des amis avec sa femme en attendant, il sera finalement condamné à trois mois de prison avec sursis et 20 000 francs de dommages et intérêts, la victime ayant conservé une infirmité permanente à l’œil gauche après que la chevalière de Le Pen lui ait arraché l’arcade sourcilière et provoqué une incapacité de travail de 70 jours.
Un héritier chanceux
D’après la biographie de Philippe Cohen et Pierre Péan, et selon la Canard Enchaîné, Jean-Marie Le Pen doit une bonne partie de son immense fortune aux différents héritages qu’il a reçus. Dans les années 70, l’ancien leader du FN fait la rencontre de Hubert Lambert, héritier de la société de ciment du même nom.
Celui-ci se prend d’amitié pour lui et lui lègue à sa mort la coquette somme de 30 millions de francs. Un cousin du défunt qui se sent lésé envisage de poursuivre Jean-Marie Le Pen en justice, mais les deux parties trouveront finalement un accord : Le Pen se verra concéder un immense manoir à Saint-Cloud. Jean-Marie Le Pen serait également le bénéficiaire de plusieurs autres testaments, lesquels ont contribué à étoffer sa fortune.
Des problèmes avec le Fisc
Selon le Canard Enchaîné, en 2004, l’administration fiscale avait une ardoise de 750 000 euros au nom de Jean-Marie Le Pen, une ardoise effacée en 2006 sur décision du médiateur de Bercy. Des problèmes avec le Fisc qui durent depuis 25 ans. Au moment où l’ancien patron du FN a hérité du manoir de Saint-Cloud, il a créé une société civile immobilière, lui permettant de ne pas inclure le bien immobilier dans son patrimoine, et donc de payer moins d’ISF.
Une combine qui lui a valu plusieurs redressements fiscaux. Une biographie sur Marine Le Pen, rédigée par Caroline Fourest et Fiammetta Venner, révèle aussi l’existence de comptes bancaires en Suisse.
La guerre d’Indochine et d’Algérie
Avant de se lancer dans la politique, Jean-Marie Le Pen a aussi servi comme officier dans l’armée. En 1953, il a ainsi été envoyé en Indochine, avec le 1er bataillon étranger de parachutistes. Mais ses principaux faits d’armes ont eu lieu durant la guerre d’Algérie, où l’ancien chef du Fn aurait participé à des actes de torture, ce que le principal intéressé a nié.
La biographie Le Pen, une histoire revient sur ces événements et, sans le laver de tout soupçon, apportent néanmoins quelques nuances. Pour les journalistes, leur enquête montre si Jean-Marie Le Pen était bien sur place, il est peu probable qu’il se soit livré lui-même à de tels actes.
Des responsables de l’armée, interrogés par les journalistes, indiquent qu’une telle responsabilité n’aurait pas été à un député dépêché sur place pour quelques semaines seulement. Ils estiment que s’il le fait, ce serait dans ce cas en dehors du cadre militaire.
Mitterrand responsable de son ascension politique
Dans Le Pen, une histoire française, Philippe Cohen et Pierre Péan reviennent sur l’ascension de Jean-Marie Le Pen dans les années 80, et expliquent comment le leader du FN s’est imposé, grâce à François Mitterrand, comme un homme qui compte dans le paysage politique français.
En instaurant la proportionnelle dans les scrutins, François Mitterrand a permis au Front national de récolter un nombre plus important de voies. De même, en lui donnant la parole et en l’invitant régulièrement à débattre sur les plateaux de télévision, il a offert à Jean-Marie Le Pen une fenêtre médiatique qui lui a permis de se faire une place sur l’échiquier politique.
Des relations compliquées avec Marine
En juillet dernier, Jean-Marie Le Pen qualifiait sa fille Marine, désormais à la tête du Front national, de « petite bourgeoise » dans une interview accordée au Times. « Je suis un homme du peuple. Je viens d’une famille de paysans et de pêcheurs (...). J’ai été officier dans un régiment de parachutistes, j’ai eu une vie virile, c’est le moins que l’on puisse dire. Ma fille, quoi qu’elle puisse en dire, est une petite bourgeoise » a-t-il déclaré au quotidien britannique.
Même s’il a ensuite précisé sur son blog qu’il ne faisait qu’évoquer leurs différences, lui venant d’un milieu populaire, les commentaires ont fusé.
Un chapitre entier est d’ailleurs consacré à la relation compliquée qu’entretient Marine Le Pen avec l’ancien leader du FN, où les auteurs évoquent l’ambiguïté de leurs rapports. Si Jean-Marie Le Pen est fier du parcours de sa fille, il ne se cache pas non plus pour la critiquer publiquement, lui reprochant par exemple ses origines bourgeoises ou encore son manque de culture. De son côté, si Marine marche dans les pas de son père, elle a aussi senti le besoin de marquer son indépendance et de faire certaines choses différemment.