De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
L'ogre des Ardennes est décédé en emportant ses derniers secrets. Après la mort de Michel Fourniret ce lundi 10 mai à l'âge de 79 ans, le père d'Estelle Mouzin, une de ses victimes présumées, a assuré le soir-même sur BFMTV que "l'important est que les informations qu'il avait pu donner avaient pu être exploitées et que la juge ait pu démontrer son implication totale dans l'enlèvement d'Estelle". Selon lui, le décès du tueur en série était "prévisible" puisque "depuis plusieurs mois, son état de santé s'était dégradé". Pour autant, la mort de Michel Fourniret ne constitue "pas du tout" un soulagement pour le père d'Estelle Mouzin, mais représente "surtout un symbole de l'instruction défaillante de ce dossier depuis son arrestation en 2003 et sa remise à la France en 2004".
"Les enquêteurs ont été promenés" par Fourniret
Éric Mouzin juge en effet que le décès de Michel Fourniret est "anecdotique" et "un non-événement significatif de l'absence d'efficacité des moyens d'investigation depuis 2003". Le père de la fillette disparue en 2003 à Guermantes, en Seine-et-Marne, estime que l'enquête est "un véritable fiasco" et que Michel Fourniret "est la preuve et la matérialité de ce fiasco". Éric Mouzin pense qu'il n'y a eu "aucune intervention efficace pour retracer son parcours criminel". Il rappelle à l'antenne de BFMTV que Michel Fourniret a "écrit au tribunal de Charleville-Mézières pour être jugé dans l'affaire Mouzin, mais qu'aucune suite n'a été donnée". Selon le père d'Estelle Mouzin, la justice et la police n'ont pas été à la hauteur de la perversité du teur en série. "Les enquêteurs ont été promenés par lui, c'est incroyable de lire les PV d'audition, on accorde du crédit à cet individu dont la perversité et la complexité n'ont jamais été cernés", déplore Éric Mouzin auprès de BFMTV.
Le père de la petite Estelle tient malgré tout à ce que les investigations continuent, tant pour lui que pour les autres familles de victimes. "La famille Mouzin n’est pas la seule à être dans l’attente, il y a de nombreuses familles dans l’attente. La mise en évidence de nouvelles traces ADN sur des éléments dans la maison de sa sœur amènent à penser qu’il y a d’autres victimes, il faut faire les analyses ADN et retrouver les identités", a conclu Éric Mouzin.
Dans une interview exclusive accordée en avril dernier au Journal du Dimanche, le père d'Estelle Mouzin confiait être prêt pour le jour où le corps de sa fille sera enfin découvert. "Je crois que j'irai sur place. Oui, bien sûr, j'irai tout de suite. C'est pour le moment la seule chose à laquelle j'ai pensé, ma voiture est prête", confiait-il. Il expliquait que son combat pour la vérité est, entre autres, une manière d'avancer et de continuer à vivre. "Pour moi, pour ma famille, il faut continuer à vivre, vraiment (...) J'ai quatre enfants à la maison, ceux de la femme que j'ai épousée en 2008. Je n'ai pas eu d'autre enfant après Estelle", expliquait-il. La mère d'Estelle, elle, vivrait désormais en Afrique du Sud d'après les informations du Journal du Dimanche.