De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
D'aucuns diront peut-être qu'en mourant sans avoir tout dit, il gagne sa partie d'échec contre les enquêteurs. Force est de constater, en effet, que le décès de Michel Fourniret, survenu le lundi 10 mai 2021 alors qu'il avait 79 ans, ne ravit guère les familles de victimes. Ainsi, affirme Eric Mouzin - père d'Estelle, l'une des victimes du tueur -, son trépas n'a rien d'un soulagement. "C'est surtout un symbole de l'instruction défaillante de ce dossier depuis son arrestation en 2003 et sa remise à la France en 2004", a-t-il déploré, rapporte BFMTV. "Les enquêteurs ont été promenés par lui, c'est incroyable de lire les PV d'audition, on accorde du crédit à cet individu dont la perversité et la complexité n'ont jamais été cernés", poursuit-il d'ailleurs.
De quoi soulever une question importante : Michel Fourniret était-il intelligent ? L'était-il autant que certains le prétendent parfois ?
"Fourniret, c'est un joueur d'échecs, il a toujours un coup d'avance"
C'est en tout cas ce qui semble ressortir des diverses expertises menées sur le tueur en série. En 2019, le psychologue Jean-Luc Ployé - qui s'est penché par trois reprises sur le cas Fourniret - accordait une interview au Point. Il y dévoilait quelques-unes des preuves de l'intelligence de l'Ogre des Ardennes, condamné pour huit meurtres au total.
"La problématique de Fourniret, c'est qu'il est très intelligent, très manipulateur, il peut vous emmener là où il veut, sans une once de compassion pour les familles des victimes. Ça, ça n'existe pas chez lui. Les victimes sont pour lui des objets de satisfaction, des victoires. Cela résulte d'un orgueil surdimensionné. D'ailleurs il le dit lui-même et parle de ‘son foutu orgueil', toujours à la troisième personne", explique-t-il à nos confrères. Et d'asséner, encore : "Fourniret, c'est un joueur d'échecs, il a toujours un coup d'avance".
D'autres, parmi ses confrères soutiennent, cependant l'exact inverse. Ainsi, pour Walter Denys, psychiatre belge dont les propos sont repris par L'Est Républicain en 2008, il n'y a pas matière à s'extasier… "Sa capacité intellectuelle est banale, normale. Nul besoin de faire un test", attaque-t-il d'abord ; avant de préciser sa pensée : "Ce que l'on peut noter, c'est qu'il répond à certains critères de la personnalité anti-sociale. Il y a une irritabilité de base, un recours à l'autoritarisme. Et on dérape vers le tueur en série avec un besoin et un désir de dominer".