Bien chauffer les combles aménagés

Publié par Matthieu Chauvin, le 12/11/2024

2 min de lecture

Si vous ressentez le besoin de surchauffer vos combles aménagés, c'est sans doute que vous faites face à un problème d'isolation. Ou que vous n'utilisez pas les bons appareils ou n'employez pas les bonnes techniques. Or, les déperditions de chaleur d'une maison se font à 30 % par la toiture. Vous vous exposez donc à recevoir des facture énergétiques conséquentes. Voici 7 astuces pour ne plus avoir à les payer.

Dans une maison, la chaleur peut s'échapper par divers endroits (chiffres de l'Ademe) :

de 5 à 10 % par les "ponts thermiques" (par exemple la jointure entre un mur et un plancher) ;
de 7 à 10 % par les planchers bas (par exemple s'il recouvre une cave ou un vide sanitaire) ;
de 10 à 15 % par les fenêtres si elles ne sont pas performantes (par exemple au minimum dotées d'un double vitrage) ;
de 20 à 25 % par les murs donnant sur l'extérieur (par exemple s'ils ne sont pas du tout isolés)
de 20 à 25 % par la cheminée ou les systèmes d'aération.

Et si vous avez la chance de posséder des combles, sachez que jusqu'à 30 % des déperditions de chaleur passent par là, ou par la toiture, en pente dans l'immense majorité des cas. Ce sont donc sur ces deux éléments qu'il faut se focaliser pour les limiter et réaliser des économies d'énergie.

Bien isoler les combles pour réduire la facture énergétique

Le plus simple et le moins cher pour conserver la chaleur est d'agir sur les combles plutôt que sur la toiture, qu'il faudrait traiter par l'extérieur. Il serait tout d'abord nécessaire de déposer entièrement les tuiles (c'est le mode de couverture le plus répandu en France). Puis d'employer une technique d'isolation de la charpente : entre les chevrons, sur les pannes, ou sur un platelage recouvrant les chevrons (la fameuse méthode du sarking)... Bref, dans tous les cas, un chantier conséquent qui vous priverait de plus de l'usage de vos combles pendant un temps. Un avantage cependant, la pièce ne perdrait pas en surface.

Notez que si vous souhaitez réduire les dépéperditions thermiques de combles "perdus", c'est-à-dire non aménagés ou que vous ne pouvez ou souhaitez pas les aménager, la solution la plus répandue et la moins coûteuse est de souffler sur le plancher, entre les solives, de l'isolant en vrac : laine de verre, de roche, de bois, ouate de cellulose... L'épaisseur dépendra du matériau.

N'oubliez pas d'isoler également la trappe d'accès à la pièce !

Bien chauffer les combles pour améliorer le confort

A partir du moment où les combles ou la toiture sont isolés, il est facile de chauffer l'espace efficacement, sans trop monter en température. Cela passe par le type d'appareils installés, par l'énergie utilisée mais d'autres astuces encore auxquelles il faut penser.

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Dans notre dipaporama ci-dessous, retrouvez les 7 moyens incontournables pour mieux chauffer des combles aménagés et faire baisser la facture.

1. L'isolation intérieure des combles : la base

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Nous l'avons vu, l'isolation de la toiture par l'extérieure est compliquée et coûteuse. C'est aussi un gros chantier (échafaudages, monte-matériaux...). L'idéal est d'isoler par l'intérieur. Avec une charpente traditionnelle, qui est le type de structure la plus répandue dans les maisons françaises comme le sont les tuiles pour la couverture. Il existe une technique simple et très répandue, qu'un bon bricoleur peut réaliser soi-même (mais qui fera perdre un peu de superficie).

Il s'agit de placer des panneaux ou rouleaux d'isolant semi-rigides (laine de verre, de roche, de bois...) en deux couches croisées (pour une meilleure performance mieux vaut deux couches qu'une seule) : l'une entre les chevrons, la seconde recouvrant perpendiculairement la première. Ce sur les murs ou soubassements et jusqu'en haut des "rampants" (sous les pans de la toiture). L'ensemble est à protéger par une membrane pare-vapeur. Le tout sera pris dans une ossature métallique : des suspentes fixées sur les chevrons des rampants reliées par des rails, des rails reliés par des montants pour les murs. Il suffit ensuite d'y visser des plaques de plâtre et de choisir la finition.

Pour les murs pignons dépourvus de charpente, on peut réaliser un doublage du même type, en fixant cette fois une osssature métallique rails + montants sur la maçonnerie, en y intercalant les paneaux isolants et en refermant comme précédemment, par une seconde osssature et des plaques de plâtre. Vous pouvez aussi coller directement sur la maçonnerie un complexe isolant, soit une plaque de plâtre intégrant un isolant en son centre. Moins épais, ce type de sysème vous fera perdre moins de surface.

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2. Choisir le bon mode de chauffage

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Plutôt que d'opter pour un système de chauffage central, qui coûterait très cher à raccorder à la source principale comme la chaudière ou une pompe à chaleur air-eau, qui seraient peut-être sous-dimensionnées pour chauffer cet espace en plus, préférez l'électrique.

Il est donc recommandé d'installer des radiateurs électriques indépendants à inertie : ils délivrent une chaleur douce et continue grâce à leur cœur de chauffe en céramique ou en fonte. Un appareil de 1 000 Watts servira à chauffer 10 m2. Cependant, si vous utlisez souvent les combles, en y créant une chambre par exemple, c'est une solution onéreuse à long terme.

Vous pouvez aussi opter pour un plancher chauffant électrique rayonnant qui servira pour toute la pièce. Il produira une chaleur douce et homogène du sol au plafond. Cher à l'achat et la pose, il fera faire beaucoup d'économies d'énergie à long terme avec une température de 21 à 24°C contre plus de 50 pour un radiateur. Idéalement, il se pose avec son isolant sur un plancher en OSB et se recouvre d'une chape fluide, puis en finition d'un parquet fin (moins de 13 mm car le bois est lui-même isolant), d'un carrelage, d'un revêtement PVC voire d'une moquette. Choisir un modèle peu épais - moins de 25 mm - pour ne pas perdre en hauteur sous plafond. Pour la puissance, 80 Watts par m2 suffisent. Un thermostat permet de contrôler la température.

Si la surface n'est pas trop importante et que l'espace n'est pas cloisonné, vous pouvez opter pour un poêle à bois ou granulés. Il donnera un aspect chaleureux à la pièce et délivrera une chaleur agréable. Dans les deux cas, 1 kW chauffe une surface de 10 m2. Choisissez-le bien dimensionné pour ne pas trop chauffer. Le poêle, s'il est certifié Flamme Verte 7 étoiles peut être éligibe à MaPrimRénov'.

3. Aménagez les combles intelligemment

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C'est évidemment valable pour toutes les pièces mais c'est encore plus important dans les combles : l'air chaud doit circuler sans encombre. Ne placez pas de meubles devant les radiateurs et préférez-les bas pour que les murs emmagasinent bien la chaleur sur toute leur hauteur.

Si le chauffage provient d'un système de chauffage central venant d'en bas et qui achemine la chaleur dans les combles via des conduits grâce à une VMC double flux par exemple, vérifiez que ceux-ci ne soient pas obstrués, que leurs grilles soient propres.

Enfin, si vous n'avez pas de plancher chauffant dans vos combles, placez des tapis épais au sol, il joueront le rôle d'isolant via-à-vis de la pièce du dessous et conserveront la chaleur.