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Interrogée ce mercredi par Jean-Michel Aphatie sur RTL, Christiane Taubira s’est attaquée au Front national et au racisme en France. La ministre de la Justice, qui fait l’objet de propos racistes depuis son entrée au gouvernement, considère que "le racisme est insupportable et intolérable. Il ne faut pas laisser prospérer des pratiques qui mettent en péril ce pacte républicain", a-t-elle expliqué.
Christiane Taubira ne veut cependant pas attirer l’attention sur sa personne. "L’important ce n’est pas ma personne. C’est plus visible parce que c’est moi mais ce sont des agressions qui frappent des millions de personnes", a déclaré la garde des sceaux.
"Quand je pleure, je pleure dans ma chambre"
Lorsque le journaliste lui demande ce qu’elle ressent face à toutes ces attaques dont elle est victime, la garde des sceaux estime qu’"il faut avoir la décence de ne pas en parler. Quand on a mené des combats rudes dans sa vie et qu’on a eu le temps de se forger une capacité à résister". "Quand mon fils aîné trouvait que je résistais à trop de situation, je lui disais : 'Quand je pleure, je pleure dans ma chambre'. Même mes enfants n'ont pas à savoir si je souffre", a-t-elle confié (voir la vidéo ci-dessus).
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Quand on l’interroge sur le racisme en France, la ministre de la Justice évoque la responsabilité de certains partis politiques. "L’UMP est en train de retrouver ses vieux démons", a-t-elle ainsi affirmé. Avant d’ajouter : "Il y a des paroles politiques identifiables, identifiées, avec des signatures qui, de plus en plus, jouent avec le bord de la ligne". Et au sujet du Front national, elle conteste sa nature démocratique et républicaine.
Faciliter les procédures judiciaires en cas de racisme
Le président de la République et la ministre de la Justice s’accordent sur la nécessité d’organiser des actions de groupes pour lutter contre le racisme et les discriminations. La garde des sceaux a d’ailleurs présenté son projet de loi concernant une réforme baptisée "J21" qui permettrait de faciliter les démarches. L’action devant la justice ne sera plus seulement individuelle mais elle pourra émaner d’une association ou d’un groupe d’individus. En raison de la difficulté d’apporter la preuve de discriminations, les personnes qui en sont victimes pourront agir ensemble face à la justice. Ce projet de loi devrait être présenté prochainement en conseil des ministres.