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Jean-Pierre Bigard, un grand producteur de spectacles
Né en 1946, Jean-Pierre Bigard est l’aîné d’une fratrie de quatre enfants, issu d’un milieu modeste originaire de Troyes. Si ses deux sœurs et huit d’années d’écart le séparent de Jean-Marie Bigard, les deux frères ont toujours été proches, même dans les affaires.
Pourtant, rien ne prédestinait Jean-Pierre Bigard à évoluer dans l’univers du spectacle. "Le milieu artistique ne m’attirait pas particulièrement et je n’avais aucune velléité de vivre à Paris", raconte cet ancien directeur commercial auprès de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD). En 1991, c’est son jeune frère humoriste qui va le convaincre de monter à la capitale, pour "l’aider à gérer sa société de production".
De simple autodidacte, Jean-Pierre Bigard prend goût à cette profession et décidé d’élargir ses ambitions. "En 1997, j’ai décidé de créer ma propre société de production de one man shows. C’était d’une part le domaine que je connaissais le mieux et d’autre part j’étais touché par l’hypersensibilité et la générosité de ces humoristes capables de se remettre en question tous les jours", avoue-t-il. Une passion qui le conduira à prendre la tête du célèbre Palais des Glaces en 2002.
Sous sa direction, Jean-Pierre Bigard a produit les spectacles de célèbres humoristes comme Michèle Bernier, les Bodin’s ou encore l’ex-avocate Caroline Vigneaux. Une étonnante reconversion professionnelle qu’il doit en partie à son frère cadet Jean-Marie. "Je le remercie de m'avoir fait quitter mon job de directeur commercial à 45 ans pour travailler d'abord à ses côtés. Et aussi de m'avoir fait acheter ma première paire de jeans !", assure le directeur auprès du Journal du Dimanche.
Une relation "indestructible" face aux tragédies familiales
Complices au travail, mais également dans l’intimité. En effet, Jean-Pierre et Jean-Marie Bigard n’ont jamais caché leur mutuelle admiration. "Jean-Pierre est mon modèle. J'ai toujours été si fier de lui !", confiait l’époux de Lola Marois dans les pages du JDD. "Nous avons toujours eu des caractères aux antipodes. Jean-Pierre, je lui envie son calme, son analyse à froid, ses premières places à l'école, moi qui suis impatient, impulsif, colérique et qui squattais les derniers rangs de la classe. C'était Jean-Pierre, la star à la maison".
Paradoxalement, c’est bien le benjamin de la fratrie qui brille sous les feux des projecteurs. "Personne n'imagine à quel point Jean-Marie a besoin d'être aimé. Chez lui, c'est une question de vie ou de mort. Il a toujours cherché à être le centre des attentions, comme un cri en forme de ‘je suis là, aimez-moi’", avoue à son tour le grand frère et père de famille.
Deux hommes inséparables qui ont vu leurs liens se renforcer face aux drames familiaux. Leur mère, ouvrière chez un sous-traitant de l’industrie automobile, décède d’un cancer du pancréas alors que Jean-Marie Bigard n’a que 20 ans. L’année suivante, l’assassinat de leur père charcutier (par l’ex-compagnon de sa nouvelle conjointe) est à la une des faits divers. "Notre relation est indestructible, mais il nous a fallu du temps pour lever la chape de plomb de tristesse qui nous étreignait dès qu'on se réunissait entre frères et sœurs", concède l’aîné du clan Bigard.
L’argent, source de tensions entre les deux frères ?
Pour autant, cette complicité fraternelle peut néanmoins révéler quelques dissensions notamment lorsqu’il est question d’argent. Si on connaît sa franche personnalité, Jean-Marie Bigard n’a jamais caché sa grande générosité auprès de son public, comme peut en attester son frère Jean-Pierre auprès du Parisien. "Chez lui, c'est presque une drogue de rendre service".
Un rapport avec l’argent, qu'on pourrait comparer à une fable de Jean de La Fontaine. Alors que l’humoriste et potentiel candidat à la présidentielle de 2022 jouait la cigale dépensière avec sa fortune, le frère aîné, économe comme la fourmi, n’était jamais bien loin le recadrer. "Quand je tenais les comptes, on s'engueulait souvent à ce sujet, il voulait donner à tous ceux qui en avaient besoin", assure-t-il à nos confrères.