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Barbara : une icône de la chanson au parcours semé d’embûche
Barbara, de son vrai nom Monique Andrée Serf, vient au monde le 9 juin 1930 à Paris. Son père, un représentant de commerce dans la fourrure et sa mère, fonctionnaire à la préfecture de Paris, sont également parents de trois autres enfants. Issue d’une famille juive, sa jeunesse est marquée par des déménagements successifs avant de s’installer au Vésinet après la Seconde Guerre Mondiale. C’est à cette époque qu’elle commence à suivre des cours de chant et de piano avant de retourner s’installer à Paris en octobre 1945.
Très peu intéressée par les études, elle souhaite devenir pianiste. Malheureusement pour elle, son rêve se brise à cause d’un kyste à la main droite. Elle se fait opérer à sept reprises et sectionner les tendons. Loin de se laisser abattre, ses parents lui offrent des cours de chant avant de l’inscrire à ceux de Mme Dusséqué. Par la suite, elle rentre au Conservatoire comme auditrice. “On était auditrice quand on n’avait réussi qu’à deux examens sur trois”, avait-elle raconté dans son livre Il était un piano noir.
Mais la jeune femme finit par quitter le Conservatoire en 1948, ennuyée par un répertoire de chant trop classique. Désireuse de faire ses preuves, elle écume les cabarets parisiens avant de finalement quitter la France pour tenter sa chance en Belgique. Là-bas, elle choisit un nouveau nom de scène : Barbara Brodi. Ce n’est qu’à son retour à Paris que la carrière de la chanteuse démarre. Elle auditionne à L'Écluse, un cabaret très en vue à l’époque. Engagée pour quelques lois, elle se fait un nom dans le milieu avant d’être repérée par Pathé Marconi. Elle enregistre son premier 45 tours La chanteuse de minuit et sort dans la foulée un album baptisé Barbara à L'Écluse.
Forte de cette nouvelle notoriété, elle sort en 1960 un album de reprises intitulé Barbara chante Brassens avant de sortir un premier album en tant qu’auteur du nom de Barbara Chante Barbara. La chanteuse au timbre de voix méconnaissable devient au fil des ans une véritable icône de la chanson notamment grâce à ses titres Dis, quand reviendras-tu ?, Nantes, L’Aigle noir ou encore Ma plus belle histoire d’amour.
Barbara : une enfance brisée par l’inceste
En 1998, soit un an après sa mort, les mémoires de Barbara sont publiées chez Fayard sous le titre : Il était un piano noir. Dans ces derniers, elle révèle avoir subi le comportement incestueux de son père alors qu’elle était âgée de 10 ans.
“J’ai de plus en plus peur de mon père. Il le sent. Il le sait. J’ai tellement besoin de ma mère, mais comment faire pour lui parler ? Et que lui dire ? Que je trouve le comportement de mon père bizarre ? Je me tais. Un soir, à Tarbes, mon univers bascule dans l’horreur. J’ai dix ans et demi. Les enfants se taisent parce qu’on refuse de les croire. Parce qu’on les soupçonne d’affabuler. Parce qu’ils ont honte et qu’ils se sentent coupables. Parce qu’ils ont peur. Parce qu’ils croient qu’ils sont les seuls au monde avec leur terrible secret. De ces humiliations infligées à l’enfance, de ces hautes turbulences, de ces descentes au fond du fond, j’ai toujours resurgi. Sûr, il m’a fallu un sacré goût de vivre, une sacrée envie d’être heureuse, une sacrée volonté d’atteindre le plaisir dans les bras d’un homme, pour me sentir un jour purifiée de tout, longtemps après”, avait-elle écrit.
“De son bec, il a touché ma joue. Dans ma main, il a glissé son cou. C'est alors que je l'ai reconnu : Surgissant du passé, Il m'était revenu”. Ces paroles, issues de sa chanson L’Aigle noir, sortie en 1970, seraient également une métaphore poétique du drame qu’elle a vécu étant enfant.
Barbara : qui sont les hommes de sa vie ?
En octobre 1953, Barbara, âgée de 23 ans, épouse un certain Claude Sluys avant de divorcer deux ans plus tard. La chanteuse retrouve l’amour dans les bras d’un homme du nom d’Hubert Ballay de 1959 à 1962.
Ce n’est que bien plus tard, dans les années 70, qu’elle vit une idylle amoureuse avec le compositeur François Wertheimer puis avec l’acteur Pierre Arditi. “J’ai partagé l’intimité de cette femme pendant quelques mois. C’était magnifique (...) Vous savez c'est la vie c'est comme ça on se croise, il y a eu une sorte de rencontre assez fulgurante (...) Je suis passé dans la vie de cet astre, assez brièvement finalement. Mais ça m’a marqué pour toujours”, avait-il confié à Gala en 2018.