Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Faut-il s’attendre à une hausse d’impôts à l’issue de l’élection présidentielle ? Un certain nombre des candidats à l’élection présidentielle se sont déjà prononcés au sujet de la fiscalité, qui fait partie des éléments susceptibles de grever considérablement le budget des Françaises et des Français.
Impôts 2022 : que proposent les candidats de gauche ?
En matière d’impôts, Jean-Luc Mélenchon envisage une transformation conséquente du modèle en place. Il prône en effet la réforme du barème progressif, qui ne compte aujourd’hui que cinq tranches. Si le candidat Insoumis parvient à rassembler tous ses parrainages et s’il est élu, il instaurerait un modèle à 14 tranches, de sorte à rendre l’impôt plus progressif qu’il ne l’est déjà supposément, informe Capital. Le taux marginal maximum monterait alors jusqu’à 65% des revenus touchés. Une idée qui n’est pas sans rappeler la structure fiscale en vigueur à l’époque de François Mitterrand.
Jean-Luc Mélenchon envisage aussi la suppression du quotient conjugal, qu’il juge trop favorable aux ménages aisés parce qu’il adoucirait leur imposition… et contribuerait de facto à la croissance des inégalités femmes-hommes. Il réfléchit aussi à la taxation des successions, puisqu’il entend redistribuer l’intégralité des patrimoines légués au-delà du seuil de 12 millions d’euros, note Le Figaro.
Yannick Jadot, rappelle BFMTV, prône un système de "bonus-malus écologique" sur tout ou partie des impôts français. Concrètement, il s’agirait alors de moduler le montant à payer en fonction des conséquences environnementales engendrées. Il milite également pour une refonte de la TVA, qui lui permettrait de sanctionner les produits alimentaires "ultra-transformés" ou transports polluants comme l’avion. Il s’est aussi exprimé sur les droits de succession, puisqu’il propose un abattement gonflé à 200 000 euros… et une taxation, passé ce seuil, "en fonction de ce que chacun perçoit tout au long de sa vie, quel que soit son lien de parenté avec les donateurs". Autre proposition : le retour d’un ISF climatique, qu’appelle aussi de ses vœux Anne Hidalgo.
Fabien Roussel, pour sa part, milite pour un "impôt Covid" portant sur les bénéfices et ceux qu’il appelle les "profiteurs de crise"... ainsi que le "triplement de l’ISF". A bon entendeur.
Christiane Taubira, investie par la primaire populaire, estime que la France est "devenue un paradis fiscal pour ultra-riche". C’est pourquoi elle prône la création d’un nouvel impôt sur l’extrême richesse, qui pèserait sur les patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros, 100 millions d’euros ou 1 milliard d’euros. Les taux d'imposition seraient respectivement fixés à 1, 2 et 3% par pallier, informe encore BFMTV. Comme Yannick Jadot, elle veut aussi porter les abattements sur les droits de succession à 200 000 euros.
Impôts 2022 : que proposent les candidats de droite et du centre ?
Emmanuel Macron, que d’aucun rangent au centre-droit du fait - notamment ! - de la composition de son gouvernement et de l’essentiel de son action politique, ne s’est pas encore déclaré candidat. Il n’a donc pas encore dévoilé son programme.
Valérie Pécresse, investie par Les Républicains pour représenter la droite de gouvernement en avril prochain, prône un certain nombre de mesures fiscales. Elle entend d’abord supprimer les droits de succession pour 95% des Françaises et des Français et permettre à tout enfant d’hériter de 200 000 euros avant d’avoir à payer le moindre impôt. Elle entend aussi porter le seuil des abattements relatifs aux transmissions indirectes à 100 000 euros.
En outre, la présidente de la région Île-de-France propose un "choc de transmission". Il s’agit cette fois de permettre la défiscalisation de donations de 100 000 euros par enfant et par parent une fois tous les six ans plutôt qu’une fois tous les quinze… en plus de renforcer les montants que peuvent céder les oncles, les tantes ou les grands-parents.
Du reste, poursuit Capital, Valérie Pécresse apparaît plutôt en retrait sur certains thèmes "durs" de la fiscalité, comme cela peut-être le cas de l’impôt sur le revenu. Ce qui ne l’empêche pas de défendre la défiscalisation déplafonnée des heures supplémentaires. Il s’agit de rendre du pouvoir d’achat aux travailleuses et aux travailleurs… mais à certains seulement ! Et au détriment de tous ceux qui n’en profiteront pas mais devront tout de même financer le dispositif, observent encore nos confrères.
Impôts 2022 : que proposent les candidats d’extrême droite ?
Eric Zemmour, ancien polémiste et désormais candidat d’extrême droite à l'élection présidentielle, multiplie les propositions en matière de fiscalité. Il entend notamment doubler le plafond du quotient familial, informe Capital sur son site. Ce dispositif, qui permet d’ajuster le montant d’impôt sur le revenu que se doit de régler un foyer, avait été revu pendant le quinquennat de François Hollande. L’opération avait alors entraîné une hausse de l’imposition de nombreux ménages. La mesure que prône le candidat de Reconquête, ne revient dans aucun autre programme et permettrait de faire gagner jusqu’à 2 000 euros par an aux familles concernées, en moyenne.
Il souhaite aussi diminuer la CSG sur les salaires inférieurs à 2 000 euros par mois, créer une prime "zéro charge" et reprend l’idée du "travailler plus pour gagner plus", note également BFMTV. Sans oublier, bien sûr, les autres baisses d’impôts prévues… qui comprennent notamment la suppression de la redevance TV, ou l’exclusion de la résidence principale du calcul de l’IFI.
Marine Le Pen, pour sa part, propose l’exonération totale d’impôt des moins de 30 ans ; dont Planet a d’ores et déjà eu l’occasion de parler. Il s’agirait d’accorder une franchise d’impôt à l’intégralité des jeunes actifs, pour un coût total de 2 milliards d’euros à en croire le Rassemblement National.
La Fille du Menhir propose également la création d’un impôt sur la fortune financière (IFF), qui aurait "les mêmes taux et les mêmes seuils que l’ancien ISF, mais d’où sera exonérée la résidence principale", indique BFMTV. Elle envisage elle aussi la suppression de la redevance TV et souhaite créer un ministère de la lutte contre la fraude fiscale.