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Il l'a promis : aucune hausse d'impôts n'est prévue. Même face au coronavirus Covid-19, qui a engendré d'importantes dépenses – au moins 500 milliards d'euros – le chef de l’État n'envisage à aucun moment de faire payer les Françaises et les Français, rapporte France Info. "Ces dépenses se justifient en raison des circonstances exceptionnelles que nous venons de vivre, mais elles viennent s'ajouter à notre dette déjà existante", a d'abord expliqué le président de la République, à l'occasion de sa dernière allocution, le dimanche 14 juin 2020. Parce que la France connaît déjà "la fiscalité la plus lourde", en dépit des efforts engagés depuis trois ans pour la faire reculer, soutient-il, "nous ne financerons pas ces dépenses en augmentant les impôts".
Au contraire, Emmanuel Macron veut créer un "modèle économique durable et fort". Ce dernier reposerait sur la création "de nouveaux emplois en investissant dans notre indépendance technologique, numérique, industrielle et agricole", mais aussi la "reconstruction écologique", ou "la consolidation d'une Europe indépendante". Le chef de l’État appelle de ses vœux un "vrai pacte productif"...
Emmanuel Macron a-t-il menti ?
Pourtant à en croire certains experts, ces belles promesses sont d'ores et déjà oubliées. C'est en tout cas ce qu'avance l'économiste français Thomas Piketty, connu pour ses travaux sur les inégalités de revenus et les limites du modèle capitalistes. Il accuse Emmanuel Macron de ne pas dire toute la vérité. Explications.
Et si les impôts avaient déjà augmentés ?
"Ce qui m'embête, ce sont les non-dit. Il a déjà augmenté les impôts", affirme d'entrée de jeu l'économiste, interrogé par Léa Salamé pour France Inter. En pratique, résume Capital, le chercheur fait référence au la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), qui concerne l'intégralité des Françaises et des Français percevant des revenus sous quelque forme que ce soit. Et le mensuel d'illustrer en citant un à un les salaires, les retraites et les allocations familiales, par exemple.
"Normalement, ça devait s'arrêter en 2023. Tout le monde aurait une augmentation de salaire ou de retraite de 0,5%", précise Thomas Piketty.
En quoi consiste la CRDS ?
La contribution pour le remboursement de la de dette sociale équivaut précisément à un prélèvement de 0,5%. Cet impôt a été créé en 1996 et est "prélevé à la source sur la plupart des revenus", indique le site officiel de la République Française Vie publique. "Son taux de 0,5% n'a pas évolué depuis sa création ; il est appliqué (presque) sur la même assiette que la CSG (il englobe également les prestations familiales, les aides personnelles au logement, ainsi que les ventes de métaux précieux et d'objets d'art, qui ne sont pas soumis à la CSG)", poursuit le site.
"Son produit est entièrement destiné à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES), créée en 1996 également. La CADES reoit la dette sociale à son passif et elle est chargée de l'apurer grâce à ses revenus, notamment la CRDS", note encore la plateforme.