Pendant la période des fêtes de fin d’année, une nouvelle méthode de fraude particulièrement sournoise émerge : des faux conseillers bancaires qui utilisent WhatsApp pour tromper les Français.
"Les citadins, qui ont vécu le confinement dans leur petit appartement, auront envie d'une maison avec jardin", affirme sans ambages Michaël Benchabat, président du réseau MeilleursBiens.com, contacté par Mieux Vivre votre Argent. Le 11 mai 2020 approche à grand pas et, de toute évidence, il apporte avec lui le retour du business immobilier. C'est en tout cas ce que semble indiquer une récente étude réalisée par le promoteur immobilier Capelli et publiée fin avril. "63% des Français avaient un projet immobilier avant la crise du Covid-19 et 57% le maintiennent en le faisant toutefois évoluer", affirme en effet l'enquête. Une tendance que tend à confirmer les résultats d'un autre document, que vient de dévoiler SeLoger. "Les candidats à l'achat d'un d'un bien immobilier restent positifs malgré la crise du Covid-19. Et 70% d'entre eux restent confiants quant à la concrétisation de leur projet dans les six mois", peut-on en effet y lire.
Près de 19% des Françaises et des Français envisageraient d'ailleurs de déménager d'après une troisième enquête cette fois réalisée par HomeServe. Avec quatre critères essentiels : ils cherchent un logement spacieux, avec un espace en extérieur, qui leur permettra aussi bien de se mettre au vert que de se rapprocher de leur famille. Difficile de ne pas avoir une petite idée du bien de rêve dans ces conditions. "On pourrait même imaginer que la maison secondaire, dans une ville accessible à quelques heures en TGV soit la grande gagnante du marché de l'immobilier après le confinement", affirme d'ailleurs Michäel Benchabat.
Pour autant, à en croire Philippe Crevel, macro-économiste spécialisé dans la question de l'épargne et des placements, la situation pourrait s'avérer plus nuancée.
Immobilier : faut-il s'attendre à une explosion du marché des résidences secondaires ?
"Nombreux sont celles et ceux qui prétendent que, passé le confinement, les Françaises et les Français vont se ruer pour acheter une résidence secondaire. C'est théoriquement possible, mais je crois qu'il faut raison garder. N'oublions pas que la France est d'ores et déjà championne d'Europe des résidences secondaires et que, par conséquent, il s'agit d'un marché sur le déclin. Nul n'ignore par ailleurs qu'avoir une deuxième maison à la campagne présente aussi son lot d'inconvénients...", tempère d'entrée de jeu l'expert, pour qui il faudrait que le coronavirus Covid-19 s'installe durablement sur le sol Hexagonal pour véritablement relancer ce marché. "Et là encore, rien ne permet d'affirmer à coup sûr que cela engendrerait un réel engouement", poursuit-il.
Force est de constater, néanmoins, que certains arguments sont porteurs. « La crise sanitaire actuelle illustre bien la capacité des Françaises et des Français à télétravailler. Parce que les managers qui y ont été contraints en ont peut-être une meilleure opinion aujourd’hui, il n'est pas exclu que cela facilite l'achat d'un logement plus éloigné que celui situé au cœur de la ville. Pour autant le problème des transports demeure. Ne sur-réagissons pas : un achat immobilier se réfléchit sur le long terme et est donc généralement plus raisonné qu'émotionnel", explique le spécialiste.
Immobilier : la ville va-t-elle vraiment souffrir du coronavirus ?
Pour Michaël Benchalat, certaines régions devraient tout de même tirer leur épingle du jeu. En effet, à ses yeux, certaines métropoles ont plus d'atout que d'autres. "Je pense à des villes attractives pour ces raisons comme Nantes, Rennes, Bordeaux, Lyon, voire Marseille", estime-t-il.
D'autres misent sur "une explosion du marché du locatif", comme c'est le cas de Yann Jéhanno, le président du réseau immobilier Laforêt. Selon lui, "la location saisonnière devrait être prisée" et les Français "rechercheront une maison avec un jardin, voire une piscine, selon les secteurs géographiques". Vous savez dans quoi investir, donc.
Pour autant, est-ce à dire que de grandes cités, comme Paris, pourrait souffrir de la situation actuelle ? Pour Philippe Crevel, une baisse des prix de l'immobilier est probable. "Tout dépendra du niveau de revenu des Françaises et des Français et des facilités d'emprunts qu'accorderont les banques. S'il n'est pas possible de contracter un prêt, les tarifs à la vente vont mécaniquement chuter. De toute évidence, le coronavirus Covid-19 met en relief certaines des exagérations de nos marchés et il est probable que cela se concrétise par la fin du cycle haussier en ville. Voire un tassement des prix", analyse-t-il.
Un marché fragilisé en ville et en campagne ?
D'une façon générale, pour l'économiste, le secteur pourrait s'avérer fragiliser dans sa globalité. "Il ne faut évidemment pas parler de krach, mais la baisse du nombre de transaction illustre bien l'état du marché", affirme-t-il d'abord, non sans rappeler que la pierre reste moins volatile que ne peuvent l'être les actions. "Mécaniquement, tous les mouvements sont donc plus lent. Mais il faudra composer avec un choc économique important, une probable baisse des revenus des Françaises et des Français, ainsi qu'avec une forte hausse du niveau d'anxiété. De quoi s'attendre, donc, à une baisse généralisée des tarifs", explique Philippe Crevel, tout en appelant à la prudence sur les prévisions.
"Il importe aussi de rappeler que la situation ne sera pas unifiée : il n'existe pas un marché de l'immobilier, il y en a des milliers. Chaque quartier pourrait être présenté comme un marché à proprement parler", tempère d'ailleurs l'expert, qui ne croit pas à une reprise explosive dès le 11 mai 2020. "Évidemment, le secteur va redémarrer : il est actuellement à l'arrêt, il ne peut donc pas reculer davantage. Pour autant, en dehors d'un bref rebond technique, qui correspond à la reprise des projets à l'arrêt, je ne pense pas que cela suffise à compenser ces deux mois d'inactivité", indique-t-il.
Et lui de détailler son raisonnement : "Il est très difficile de se lancer dans un projet immobilier quand on ignore si l'on pourra conserver son emploi, ou quand on l'a perdu. Une baisse de revenus est rarement compatible avec l'achat d'un bien. En outre, il faut aussi préciser que les professions libérales, fer de lance des acheteurs, ont vécu deux mois infernaux sur le plan économique. Elles auront probablement autre chose en tête, venu le 11 mai. La reprise sera forcément attentiste", juge donc le spécialiste.
Que faire si votre bien a perdu de la valeur ?
Mécaniquement, cela signifie que les biens de Françaises et des Français pourraient perdre en valeur. Si c'est le cas, estime Philippe Crevel, il ne faut pas paniquer. "Plusieurs situations existent. A celles et ceux qui s'apprêtent à vendre et prévoient d'acheter un autre bien, il faut rappeler que celui-ci sera aussi moins cher. La perte à la vente sera donc compensée par le gain à l'achat", explique-t-il d'abord.
"Tous ceux qui peuvent repousser leur vente ont intérêt à le faire : ce n'est pas la première fois qu'une telle situation se produit. En 2008-2009, les prix ont décroché de 10%. Pourtant, il n'aura fallu que quelques années pour que le marché retrouve son équilibre normal", détaille ensuite le spécialiste.
"C'est pour celles et ceux qui ont investi dans le locatif que la situation est la plus inquiétante. La baisse des prix pourra mécaniquement obérer la rentabilité d'un bien, particulièrement en cas de locataire indélicat. Cependant, force est de rappeler que ce risque est inhérent à ce type d'opération", prévient-il encore.