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Allonger le temps de travail des actifs, supprimer les régimes spéciaux et reculer l’âge légal de départ à la retraite. Voici les trois mesures explosives exposées dans une note le 27 octobre dernier, par l’Institut Montaigne, think-tank libéral. Objectif, renflouer au plus vite les finances du régime. Car, selon une étude transmise au gouvernement par le Conseil d’orientation des retraites (Cor), le déficit du régime de retraite devrait surpasser les 25 milliards d’euros cette année. Soit une augmentation de 20% par rapport aux prévisions du Cor dévoilées en novembre 2019.
L’exécutif se trouve ainsi confronté à un dilemme, face à l’urgence sanitaire. Patienter jusqu’à l’année prochaine pour reprendre les discussions sur la réforme des retraites et la création d’un régime universel, ou agir dès à présent. Bien qu’il semble avoir choisi la première option, l’Institut Montaigne, ne semble pas de cet avis.
Réforme des retraites : les mesures ne doivent pas tarder
D’après le groupe de réflexion libéral, les mesures pour retrouver l’équilibre du régime doivent être prises sans trop tarder puisque les effets sont généralement longs à apparaître. Dans son étude, "réformer les retraites en temps de crise", l’organisme juge que "si les réformes de financement étaient nécessaires auparavant au regard des données publiées dans ces rapports il y a un an, elles sont devenues indispensables : la crise accélère la dégradation financière de notre régime et la nécessité de sa réforme". Conscient que cette réforme peut être anxiogène, surtout en cette période de crise, l’Institut estime qu’au vu de l’urgence de la situation, il faut se concentrer sur des mesures paramétriques. L’âge pivot est au cœur de ses recommandations…
Retraites : repousser l’âge légal de 8 à 9 mois
Pour le think-tank libéral, pas question d’augmenter les cotisations ou de baisser les pensions. En revanche, le recul de l’âge de départ à la retraite est pour lui l’option "la plus favorable pour l’activité économique à moyen et long terme dans son ensemble". Car, plus les actifs partent tard du marché du travail, plus ils cotisent. Les ressources du régime s’élèvent donc. "C’est ce supplément de travail qui créera de nouveaux emplois, et non le départ prématuré en retraite, qui au contraire réduira la masse de travail et le niveau d’activité économique", assure le rapport.
Selon l’Institut, il faudrait ainsi allonger de 8 à 9 mois la durée de cotisation. Faut-il encore pour cela que les actifs âgés de 55 à 64 ans aient encore un emploi. En effet, selon les données de la Dares, organisme de statistiques rattaché au ministère du Travail, en 2018, seuls 56% d’entre eux en moyenne en possédaient un. Ce sujet épineux doit d’ailleurs être abordé courant novembre avec les partenaires sociaux.
Le think-tank ne s’arrête toutefois pas à cette proposition. Il préconise aussi deux autres mesures explosives…
Retraite : vers un allongement du temps de travail et une suppression des régimes spéciaux ?
Selon l’Institut Montaigne, allonger le temps de travail "permettrait d’accroître le pouvoir d’achat de ces derniers et, parallèlement, les cotisations perçues par les régimes de retraite, mais elle ne pourrait régler, seule, la question de la viabilité financière du système", peut-on lire dans le document.
Il juge également nécessaire la suppression des régimes spéciaux. Selon lui, l’équilibre financier de ces régimes équivaut à plusieurs milliards d’euros de subventions budgétaires.
Or, ces sommes pourraient servir à d’autres entités sociales, comme le Pôle Emploi. Ce qui aurait permis aux chômeurs "de bénéficier de droits à hauteur du dernier salaire perçu et non pas à hauteur de leurs prestations d’assurance chômage", depuis mars 2020.
Le gouvernement prendra-t-il en compte ces recommandations ? Rien n’est moins sûr…