De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"La deuxième armée d’Europe est incapable de payer ses militaires. Quelle indignité nationale !". Voilà ce qu’a déclaré le 27 mai dernier le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en faisant référence au "désastre LOUVOIS". Cet acronyme désigne un logiciel lancé 2009, qui avait pour but d’organiser le paiement de tous les membres de l’armée. Mais depuis son lancement, il a été victime de nombreux dysfonctionnements.
En effet, on compte près de 100 000 dossiers litigieux quatre ans plus tard. Souvent non payés, parfois trop payés, certains militaires se sont retrouvés sans salaire ou, au contraire, doivent encore rembourser les trop-perçus. La situation ne va pas en s’arrangeant : 35 millions d’euros ont été versés en trop sur les soldes des militaires rien qu’en janvier 2013, selon la Cour des Comptes. Ces erreurs font, une fois encore, monter le ministre de la Défense au créneau qui a lancé un nouveau coup de gueule contre ce logiciel trouvé "à son arrivée".
Un dérapage peut en cacher d’autres
Pour l’Etat, la liste des bugs informatique est longue. En effet, Louvois n’est pas le seul logiciel à avoir fait des siennes. A Bercy par exemple, le logiciel (censé moderniser la comptabilité publique) Chorus, a accumulé les dérapages. Il a provoqué des retards de paiement de plusieurs mois de certains fournisseurs, provoquant parfois des faillites de PME (Petites et moyennes entreprises).
Les caisses de Sécurité sociale des indépendants (le RSI), n’ont pas échappées au problème : un projet informatique a mis la pagaille dans la collecte des cotisations. Erreurs de montants, oublis, doubles prélèvement… La liste est longue pour un organisme né au départ dans le but de simplifier les démarches pour les assurés.
Tous ces bugs dans le secteur public relèvent d’un manque d’équipement de qualité, de moyens et de formation. Selon étude de l’Inspection Générale des Finances et du Conseil Général de l’Economie, l’administration serait d’ailleurs moins bien armée que le privé. "La complexité de ces grands programmes bouscule les modes habituels d’intervention des acteurs publics tant par le nombre des intervenants que par la multiplicité des sujets traités", peut-on lire dans ce rapport. Les experts dénoncent également "une gestion des ressources humaines mal adaptée à la logique des grands programme".
Bref, l’Etat semble encore loin d’en avoir fini avec ces soucis informatiques !
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