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Arnaque : pourquoi les malfaiteurs se basent sur votre prénom ?
"Les escrocs sont de plus en plus professionnels. Fini les mails bourrés de fautes d’orthographe. Désormais les faux agents appellent directement dans les foyers, et savent convaincre", explique Julien Rollet, administrateur des finances publiques dans les colonnes du Parisien (article abonné). Et, d’après le professionnel, ils ne choisissent pas les individus à qui s’attaquer au hasard. "Plusieurs femmes du nom de Paulette ont été victimes d’appels frauduleux", poursuit-il.
Pourquoi s’en prendre spécifiquement aux femmes appelées Paulette ? Sont-elles plus riches que les autres ? Pas nécessairement. Et ça n’est visiblement pas ce qui intéressent les malfrats. Et pour cause ! Le prénom est, souvent, caractéristique d’une époque ou au moins d’une génération. Il permet donc d’identifier des personnes potentiellement plus vulnérables. Une femme appelée Georgette ou un homme appelé Eugène pourraient donc faire office de victime idéale, résume le quotidien régional. C’est pourquoi ils épluchent l’annuaire à la recherche de la cible parfaite : âgée et plus crédule.
"Ils enchaînent les coups de fil et attendent de repérer une voix chevrotante. Leurs méthodes changent régulièrement", alerte pour sa part un "policier spécialisé" contacté par le titre de presse. Ils n’hésitent jamais à usurper l’identité d’acteurs économiques - voire institutionnels - important et expliquent à leur cible qu’il existe un impayé à régler. Tantôt ils se font passer pour des agents du fisc, parfois pour un membre des forces de l’ordre et pointent du doigt une amende qu’il faudrait régler. Parfois encore, souligne le policier, ils inventent des factures ou des achats passés sur internet et exigent de toucher l’argent prétendument dû.
La tendance, rapporte la Direction générale des finances publiques (DGFIP), est nationale. Pour certains et certaines, qui ne retrouveront jamais leur argent, elle a coûté très très cher...
Arnaque : le triste cas de Paulette, qui a perdu toutes ses économies
C’est le cas de Paulette, sur qui s’attarde longuement Le Parisien dans son enquête. Cette retraitée de 80 ans a été littéralement harcelée par ses arnaqueurs. Son téléphone sonnait plusieurs fois par jour, jusqu’à quatre ou cinq fois. Les malfrats se faisaient passer pour le fisc. Ils lui reprochent un impayé et réclament des pénalités de retard.
"Ils m’appelaient parfois au saut du lit et m’embrouillaient l’esprit avec toutes les démarches à faire. ils menaçaient de me saisir la maison, ils disaient que je risquais une peine de prison", explique l’octogénaire. Frappée de panique, elle leur versera l’intégralité de ses économies : dans un premier temps elle procède à un premier virement de 22 000 euros, vers un compte basé en Allemagne. Puis elle envoie 2550 euros en liquide, depuis le service de transfert d’argent d’une ville voisine, dans l’Oise.
Aujourd’hui, Paulette sait qu’elle ne reverra pas son argent explique Le Parisien. Faute d’une assurance elle ne peut compter que sur sa "maigre" pension. Elle souhaite néanmoins protéger les "petites mamies" du piège dans lequel elle est tombée.
Arnaque : des malfaiteurs étrangers ?
L’escroquerie dont Paulette a été victime est connue : il s’agit de ce que l’on appelle communément du "hameçonnage vocal" ou plus simplement d’une fraude téléphonique. La retraitée n’est malheureusement pas la seule a être tombée dans le panneau.
D’après la Direction départementale des finances publiques de l’Oise (DDFiP), une dizaine de cas, au moins, sont recensés dans le département. Dans les colonnes du Parisien, la gendarmerie évoque "quatre cas d’appels frauduleux depuis juillet, qui n’ont pas tous abouti à un envoi d’argent". Il importe cependant de rappeler que toutes les victimes ne prennent pas la peine de contacter les forces de l’ordre.
Pour la DDFiP, rappelle le quotidien, les escrocs sont probablement basés à l’étranger. C’est en partie pourquoi il est si compliqué de récupérer l’argent des victimes.