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Souple, facile, rapide... Les prêts d'argent en famille ou entre amis sont légion, et pour cause : ils vous dispensent généralement de payer des intérêts, et sont une manière simple et efficace de financer un projet de vie ou de traverser un événement inattendu. Pourtant, il convient de respecter quelques bonnes pratiques pour ne pas briser les liens familiaux ou amicaux, mais aussi pour éviter de finir devant un tribunal ou dans la ligne de mire du fisc. Karl Toussaint du Wast, conseiller en gestion de patrimoine et fondateur de NetInvestissement, a partagé auprès de Planet ses conseils avisés pour gérer au mieux un prêt entre particuliers... Et s'assurer de récupérer ses fonds.
Règle n°1, ne prêter que ce dont on n'a pas besoin
Pour le spécialiste en finances, il est indispensable, dès lors que l'on prête de l'argent à un proche, de partir du principe que cette somme est donnée et qu'on ne la récupérera jamais. "Sachez que neuf fois sur dix, le délai de remboursement, engagé moralement ou oralement, n'est pas respecté. Car la vie est faite d'imprévus", assure l'expert. Ainsi, il est primordial de ne prêter "que ce dont on n'a pas besoin", martèle Karl Toussaint du Wast.
En revanche, sachez que vous avez tout à fait le droit de prêter la somme que vous souhaitez, à n'importe qui. Attention toutefois : "Le contexte, la durée et la relation entre les bénéficiaires sont des paramètres à prendre en compte. Si je prête 1 million d'euros à mon enfant, sur une durée de quinze ans, cela peut être considéré comme de la succession déguisée en cas de contrôle fiscal. En revanche, si je prête la même somme à un ami et qu'il me les rend un mois plus tard, cela semble tout de suite plus justifié", explique le conseiller en gestion de patrimoine. Sachez, par ailleurs, qu'il est obligatoire de déclarer un prêt entre particuliers au service des impôts à partir de 5 000 euros de prêt.
Quelles sont les précautions à prendre une fois que vous vous êtes mis d'accord avec un proche sur le montant et la durée du prêt ?
Règle n°2, rédiger une reconnaissance de dette
"Même avec votre frère, votre soeur ou votre meilleur ami, rédigez une reconnaissance de dette. Un morceau de papier en deux exemplaires signé par les deux parties suffit", conseille Karl Toussaint du Wast. "Au-delà de l'aspect moral, vous serez protégé en cas de contrôle fiscal, car votre prêt peut être considéré comme une donation déguisée. Ensuite, ce document fera foi chez un notaire en cas de décès de l'emprunter", poursuit-il.
Une reconnaissance de dette est une trace du prêt reçu ou donné, mais surtout un moyen de se protéger et apporter la preuve qu'il s'agit d'un prêt et pas d'un don. - Karl Toussaint du Wast, fondateur de NetInvestissement.
Enfin, si vous prêtez une grosse somme d'argent, il est préférable de présenter la reconnaissance de dette à un notaire. Rassurez-vous : il est inutile de préciser comment les fonds seront utilisés, ni quand la dette doit être remboursée.
Chèque, espèces, virement... Enfin, par quel moyen est-il recommandé de faire le prêt ?
Règle n°3, faire le prêt par virement bancaire
La reconnaissance de dette a l'avante de formaliser la transaction. "Quatre lignes suffisent !", assure Karl Toussaint du Wast. Pour vous protéger au maximum, le conseiller en gestion de patrimoine recommande d'effectuer le prêt par virement ou par chèque. "Le virement bancaire est la meilleure option car il est personnalisé et permet donc de garder une trace. Cela se défend devant un tribunal", conclut l'expert en finances.
Si votre proche tarde à vous rembourser, ou refuse de restituer les fonds, vous pouvez présenter la reconnaissance de dette devant un tribunal.