De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Il n’a jamais cessé son combat pour la vérité. Le 9 janvier 2003, Estelle Mouzin disparaît à l’âge de neuf ans à Guermantes (Seine-et-Marne) sur le chemin entre son école et son domicile. Son corps n’a jamais été retrouvé et les différentes pistes des enquêteurs n’ont jamais abouti. Presque 17 ans après la disparition de la fillette, le tueur en série Michel Fourniret a été mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivis de mort".
L’enquête a été relancée après l’audition de son ex-femme Monique Olivier, qui est revenue sur ses premières déclarations, notamment concernant l’alibi de "l’ogre des Ardennes". Michel Fourniret a toujours nié son implication dans la disparition d’Estelle Mouzin, évoquant, comme alibi, un appel téléphonique passé à son fils pour son anniversaire. Si ce dernier n’avait pas répondu, cet appel figurait bien sur les relevés téléphoniques du couple. Devant la magistrate chargée de l’affaire, Monique Olivier a affirmé avoir elle-même passé cet appel, à la demande de son mari.
"C'est plus que de la colère, c'est de la rage"
Le père d’Estelle Mouzin, lui, n’a jamais cessé de se battre pour que justice soit faite et a choisi la colère pour dompter son chagrin. En 2011 sort son livre, Retrouver Estelle, à propos duquel il écrit : "J’ai griffonné et dicté les souvenirs d’un ton monocorde, m’interdisant toujours la moindre émotion. Une larme, une seule, et ce serait l’effondrement (…) Pas le droit de flancher, de m’attendrir sur moi-même. Il y a tant à faire encore".
La colère, c’est sans doute ce qui a motivé Éric Mouzin à déposer une plainte contre l'État pour faute lourde au début de l’année 2018. Dans une interview donnée à France 2, il expliquait : "C’est plus que de la colère, c’est de la rage et c’est aussi d’avoir été baladé et d’avoir été pris pour un con pendant toutes ces années". "Aujourd’hui, il n’y a ni schéma d’organisation de l’enquête ni méthode, ni chronologie ni liste de suspects, ni action engagée ni échéancier". Auprès du Parisien, il affirmait être "dans un défi irrationnel, persuadé qu’un jour on trouvera quelque chose de significatif" et disait se battre pour que la disparition de sa fille ne devienne pas un cold case.
À chaque mois de janvier depuis 2004, l’association Estelle organise une marche silencieuse à Guermantes, précédée par une Assemblée générale annuelle. La prochaine marquera les 17 ans de la disparition de la fillette. La mise en examen de Michel Fourniret permettra-t-elle à Eric Mouzin de savoir enfin ce qui est arrivé à sa fille ? En juin dernier, Eric Mouzin confiait à 20 Minutes ne pas comprendre "que les Fourniret soient les maîtres de l'horloge". Il évoquait alors de "la colère", affirmant ne pas vouloir "laisser Fourniret entrer dans [s]on univers".