De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Ce mardi 24 septembre, lors du procès des viols de Mazan, une psychologue a tenté d'apporter son éclairage sur le comportement des six co-accusés. Ces hommes, sur les 51 inculpés dans cette affaire sordide, sont décrits comme souffrant de divers troubles psychologiques : dépression, impulsivité, consommation de drogues et dépendance sexuelle. Au moment, la courageuse Gisèle Pelicot, droguée par son mari et victime des agressions, assistait à l’audience accompagnée de son fils, David.
La psychologue Annabelle Montagne a détaillé les failles narcissiques, la confusion autour du consentement et l'addiction à la sexualité de certains accusés, expliquant que ces éléments ont pu conduire ces hommes à participer aux violences dont ils sont accusés.
Une absence de conscience du consentement
Joan K., le plus jeune des accusés, âgé de 22 ans au moment des faits, a admis qu'il ne maîtrisait pas la notion de consentement. Consommateur chronique d'alcool et de cannabis, dépressif, impulsif et solitaire, il ressentait le besoin d’être soutenu par ses compagnes et par l’armée, où il s’est engagé.
"Et de celui de Dominique Pelicot ?", l’ex-mari de Gisèle, qui faisait venir des hommes recrutés sur internet, lui demande Roger Arata, le président de la cour. "Sa capacité à se penser lui-même n'est pas très élaborée", répond la psychologue.
"Je n'allais pas pour violer une dame", a affirmé Joan K. Pourtant, la défense Dominique Pelicot, l’ex mari de Gisèle Pelicot, affirme qu'il lui avait clairement expliqué qu'il recherchait des hommes "pour abuser de sa femme, droguée par (ses) soins", a rappelé le président de la cour.
Des “addictions” selon la psychologue
D'autres accusés, comme Fabien S., adepte de pratiques sado-masochistes, ou Husamettin D., 43 ans, qui souffrait d’une faille narcissique due à une enfance difficile. Leurs mécanismes de défense ont été examinés par la psychologue. Selon l'experte, ces comportements "s'oriente autour d'une faille narcissique, due à une enfance marquée par la misère socio-économique et un rejet de son père".
Husamettin D. a développé une "addiction" à la sexualité, ce qui lui aurait permis de "lutter contre un vide interne et un risque d'effondrement narcissique", a indiqué la psychologue.
“C'est un même mécanisme qui permet de passer à l'acte”
Ces accusés ont-ils le point commun d'avoir construit un "clivage" entre vie publique et vie sexuelle, un "mécanisme de défense" qui leur "permet d'exister ?", lui demande Béatrice Zavarro, l'avocate de Dominique Pelicot.
"Oui, à des degrés divers, c'est un même mécanisme qui permet de passer à l'acte", répond Annabelle Montagne, qui précise "d'individualiser" les comportements.
Le procès Mazan va durer jusqu'au 20 décembre devant la cour criminelle d'Avignon.