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"Comment le garçon que j'ai connu a pu devenir cette chose-là ?". Âgé de 76 ans, Joël Pelicot, le frère aîné de l'accusé, a pris la parole ce mardi 8 octobre devant la cour criminelle du Vaucluse, se targuant d’avoir une “excellente mémoire”. Cité en qualité de témoin, l’ancien médecin s’est exprimé avec clairvoyance sur l’histoire familiale.
“Dominique était un grand manipulateur, dès l’enfance. Il avait une faculté à adapter son discours pour mieux manipuler et à mentir au fur et à mesure, on le savait”, a révélé l’homme aux cheveux gris, lunettes et costume anthracite, lors de l’audience.
Le père était "quelqu'un qui était juste"
Joël Pelicot s’est attaché à décrire des “jours heureux” autour de “parents attentionnés, aimants, qui faisaient ce qu’ils pouvaient” : "Quand Dominique est né en 1952, ma sœur Ginette avait 12 ans, mon frère André avait 9 ans et moi j'avais 4 ans" a-t-il débuté. Il se souvient d’une maison située à proximité d’un château en Haute-Marne, de son frère jouant au ballon dans la forêt, de la télévision achetée par ses parents quand ils étaient enfants et sur laquelle ils regardaient “ 'L'Homme du XXe siècle', mais surtout les matchs de foot, que Dominique suivait avec son père".
Ce père décrit comme "violent, jaloux, égoïste et fainéant" avec "un tempérament très rigide, qui rendait impossible tout dialogue avec lui" par Dominique Pelicot dans son enquête de personnalité. Pour Joël Pelicot, il n’en est rien. S’il admet des "châtiments corporels relativement fréquents", l’aîné précise que c’était “monnaie courante” à cette époque.
Une fratrie de quatre enfants et une fille adoptive
À propos des accusations d’inceste sur leur soeur Nicole, une petite fille déficiente mentale adoptée par la famille, Joël Pelicot assure n’avoir constaté “l’irréparable” qu’en 1987, après la mort de leur mère, et s’être battu pour la sortir de là.
Interrogé ensuite par l’avocate générale au sujet de Ginette, leur demi-sœur issue d'une précédente union de la mère, et qui avait rapporté devant la cour avoir également subi des avances de son beau-père, "ce qui a précipité son départ du domicile" à l'âge de 17 ans, Joël Pelicot a rapidement conclut : “Elle n’en a jamais parlé”.
Joël Pelicot n'apporte "aucun crédit" aux déclarations de son cadet
L’homme ne porte également “aucun crédit” au récit de Dominique Pelicot, contraint selon lui de participer à un viol à l’âge de 14 ans, pas qu’à celui qu’il aurait subi à l’âge de neuf ans à l'hôpital.
À la question de l’avocate, "Pourquoi n'accordez-vous aucun crédit à ce que peut relater votre frère des événements traumatiques qu'il aurait subis dans l'enfance et l'adolescence ?", Joël Pelicot a spontanément répondu "parce que Dominique a nourri sa famille de mensonges depuis plus de trente ans. Il ment au besoin et en fonction des circonstances".