Luxe, arnaque, complicité d’assassinats… Qui est Arnaud Mimran ?

Nouveau démêlé avec la justice. Déjà inquiété pour délit d'initié et condamné à de la prison pour une gigantesque arnaque à la taxe carbone, l'homme d'affaires a été mis en examen dans l'affaire du meurtre de son beau-père et de Samy Souied. Portrait d'un Golden boy flambeur aux mauvaises fréquentations.

Les tables de poker l’ont-elles mené à sa perte ? L’homme d’affaires français et millionnaire Arnaud Mimran n’a pas été ruiné au jeu, mais des joueurs qu’il a rencontrés, voyous et escrocs, ont fait basculer sa vie. Après des études dans la finance, l’enfant gâté d’une famille aisée du XVIe entame sa carrière à la Bourse, en tant que gestionnaire de portefeuilles. "J’avais 26 ans, j’étais payé au Smic, Mais ma première fiche de paie affichait 30 000 francs de prime ! La deuxième, 50 000, et ça n’a pas arrêté de grimper. À la fin, je me faisais 500 000 francs par mois", a-t-il confié en 2016 à Paris Match.

Grâce à ses gains, il a fondé une société de courtage en ligne, A3Trade. En seulement deux ans, sa start-up, valorisée 70 millions d’euros, éveille les soupçons de l’AMF, le gendarme de la Bourse. Le joueur compulsif de poker, membre du très fermé Cercle de l’industrie et du commerce, est aussi un gros flambeur. Selon l’AMF, Arnaud Mimran a pu bénéficier d’opportunes confidences de la part de ses partenaires. Raison pour laquelle il est auditionné pour suspicions de délit d’initié. Peu de temps après, il décide de revendre les parts de sa société, qui fait de lui un homme riche.

Arnaud Mimran ou la folie des grandeurs

"Je n’ai jamais rêvé d’avoir un Boeing ou un bateau de 150 mètres… mais un avion Falcon, oui !", avait-il confié à Paris Match. Bateau de 48 mètres, le "Perla Blu", luxueux duplex dans le XVIIe, avec piscine intérieure, salle de sport et vue sur le parc Monceau, etc., complètent son patrimoine, alors qu’il ne déclare que 50 000 euros de revenus annuels. Il multiplie aussi les voyages, les locations de bateaux de maisons, de palaces, partout dans le monde (Saint-Tropez, Ibiza, l’Italie, la Corse, Las Vegas).

Le jet-setteur, qui a eu trois enfants, avec Claudia Galanti, une actrice de la télé-réalité italienne, fréquente le "beau monde" : milliardaires, acteurs, chanteurs… mais aussi des voyous.

Vidéo du jour

Pour la bar-mitsva de son fils, en septembre 2012, les 600 invités ont reçu un iPad, valant de carton d’invitation. Parmi les invités, Puff Daddy, Pharrell Williams, Bar Refaeli, Akon et Patrick Bruel.

Happé par des escrocs, il a investi dans différentes affaires louches…

Arnaud Mimran : escroquerie, blanchiment et recel d'escroquerie

Après avoir fait affaire avec Mardoché Mouly, dit "Marco l’élégant", spécialiste de la fraude à la TVA dans la téléphonie, Arnaud Mimran se fait arnaquer et perd 3 millions d’euros. À la mi-janvier 2009, Marco lui promet qu’il va les récupérer : "Je t’ai pris rendez-vous avec un ami, Samy Souied", une relation de poker du Cercle de l’industrie, qui "cherche de l’argent pour investir dans une affaire sur les droits à polluer".

Pensant investir "avec l’idée d’aider les gens", le millionnaire lui confie au total 8 millions d’euros. "J’ai payé en deux, trois fois. Sans savoir que c’était une arnaque." Cette gigantesque escroquerie à la TVA d’1,6 milliard d’euros sur le marché du carbone lui a quand même permis de gagner 3 millions d’euros.

L’escroquerie a éveillé l’appétit du grand banditisme, où les règlements de compte sont quotidiens…

Arnaud Mimran : complicité d’assassinats et meurtres en bande organisée

Jusqu’ici non formellement mis en cause par la justice, Arnaud Minram est aujourd’hui accusé de complicité d’assassinats et meurtres en bande organisée. L’homme de 49 ans, a été mis en examen jeudi 15 avril 2021 pour avoir commandité les assassinats de l’un de ses associés dans la fraude, Samy Souied, en septembre 2010, puis, en octobre 2011, de son ex-beau-père, l’entrepreneur Claude Drayn, rapporte Le Monde.

Selon l’enquête, il devait à ces deux hommes d’importantes sommes d’argent. S’il a toujours contesté ces faits, les magistrats de la juridiction interrégionale spécialisée de Paris Benoist Hurel et Matthieu Bonduelle, ont estimé, grâce à divers témoignages, qu’il existait des indices graves ou concordants le mettant en cause.