L’histoire tragique d’Elisabeth, enfermée dans un « donjon » par son père pendant 24 ans
En 2008, l'affaire « Joseph Fritzl » éclate, alors que sa fille de 42 ans, Elisabeth, parvient à s'échapper de l'abri anti atomique dans lequel il la maintient captive depuis des années. Pendant 24 ans, Elisabeth y a été violée quasi quotidiennement par son géniteur. 7 enfants sont nés de ces abus. Elle les a élevés tour à tour dans la petite pièce exiguë creusée par le patriarche sous sa maison. Pendant tout ce temps, la propre mère d'Elisabeth la croyait portée disparue, enrôlée dans une secte religieuse.
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L’histoire d’Elizabeth Fritzl a fait le tour du monde : pourtant, aujourd’hui, personne ne connait le visage de cette femme, qui a survécu au pire, et souhaite désormais profiter d'une vie bien tranquille dans l’anonymat.

Pour elle, le cauchemar commence alors qu’elle est à peine âgée de 11 ans, et que son père, Joseph Fritzl, commence à la violer.

La famille vit à Amstetten, une petite bourgade en Autriche. Dehors, l’heure est à la guerre froide. Personne ne s’étonne donc quand Joseph Fritzl entreprend la construction d’un abri antiatomique, sous sa maison.

Elisabeth a bien essayé de fuir son bourreau, en fuguant une première fois à 16 ans, et une seconde fois, en 1984, à l’âge de 18 ans.

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Elle n’a pas vu la lumière du jour pendant 24 ans

C’est cette même année que son père lui plaque un chiffon imbibé d’éther contre le visage, et la traine, menottée, dans l’abri. C’est une minuscule pièce, creusée six mètres sous terre, aménagée pour la survie : un évier, un bac de douche, un lit. Et pas une once de lumière. Nous sommes le 24 août 1984.

Quelques jours plus tard, Joseph, 49 ans, et Rosemarie, 45 ans, la mère d’Elisabeth, vont signaler la disparition de leur fille à la police. L’énième fugue d’une une ado perturbée, pensent alors les autorités, qui n’enquêtent pas vraiment.

Sauf qu’Elisabeth ne va pas réapparaitre avant 24 ans. 24 années pendant lesquelles son père va lui faire subir les pires abus.

Quasi quotidiennement, l’homme se rend dans la cave pour violer sa fille, et la battre. C’est uniquement pour mieux abuser d’elle qui lui enlève, par moment, ses chaînes. A sa femme , il explique qu’il va travailler dans le garage.

Un mois après sa « disparition », il la contraint à écrire une lettre dans laquelle elle explique qu’elle a rejoint une secte, et qu’elle ne veut plus qu’on la recherche.

Sa mère s’y résout. Jamais Rosemary Fritzl ne soupçonnera la terrible réalité : sa fille est enfermée sous la maison.

Affaire Fritzl : le terrible sort des enfants

Les abus sont si fréquents et systématiques que l’inévitable se produit : entre 1988 et 2002, Elisabeth donne naissance à 7 enfants, toujours sans mettre un pied dehors. L’un d’eux meurt trois jours après sa naissance.

Krestin, Stefan et Félix sont élevés par Elisabeth, dans l’abri. Ils grandissent sans même connaître la lumière du jour. La jeune femme fait tout pour qu’ils préservent un semblant d’équilibre : elle essaie de leur apprendre à lire, à compter, et les laisse dessiner sur les murs de la pièce.

Les trois autres, Lisa, Monika et Alexandre, sont « adoptés » par Joseph et Rosemarie. Le patriarche a en effet raconté à sa femme avoir trouvé les nourrissons sur son palier, accompagnés d’une lettre d’Elizabeth, qui leur confiait la garde.

Le manège du père incestueux aurait pu continuer ainsi pendant des décennies.

Mais le 19 avril 2008, Krestin, désormais âgée de 19 ans, souffre d’une grave insuffisance rénale. Elizabeth supplie son père de l’emmener à l’hôpital.

Joseph s’exécute, et sur place, raconte encore qu’Elizabeth lui a transmis une nouvelle lettre et un nouvel enfant à charge. Le bobard ne prend pas, et les autorités effectuent un signalement : car Krestin n’apparait sur aucun registre. Joseph Fritzl est acculé. Le 26 avril, se doutant qu’il n’en sortira pas, il libère sa fille et ses petits-enfants. Ce soir-là, Elisabeth se rend au commissariat d’Amstetten et raconte 24 ans de captivité.

Le père est interpellé. Il reconnait les faits. « Je suis né pour le viol », affirmera même celui que l’on surnomme désormais « le monstre autrichien ». Dan s une vaine tentative de justifier ses actes criminels, il racontera sa relation « toxique » avec une mère tyrannique.

Lors de son procès, en mars 2009, l’homme est condamné à la prison à vie.

Affaire Fritzl : que devient Elizabeth Fritzl depuis sa libération ?

L’histoire hallucinante d’Elizabeth Fritzl fait le tour du monde, et inspire même les dramaturges et les cinéastes.

Mais la survivante, âgée de 42 ans au moment de sa libération, veut surtout retrouver l’anonymat, et apprendre à vivre « normalement ». Elle et ses six enfants changent de nom : hors de question d’être associés pour le restant de leurs jours à leur bourreau.

Dans les premiers temps, toutefois, ils doivent continuer à vivre «dans une pièce sombre, aussi proche que possible de leurs conditions de détention, car «ils doivent encore s'adapter à la lumière du jour et surmonter leur absence de repères spatio-temporels», racontait leur docteur, Berthold Kepplinger, au Figaro.

Elizabeth, quant à elle, en veut à sa mère, Rosemarie. Avant de comprendre que la femme était, elle aussi, sous l’emprise de son mari. « Rosi’ n’était même pas autorisée à lui apporter du café lorsqu’il était dans sa cave. Elle était constamment rabaissée par Fritz », racontera sa sœur, Christine.

Un après sa libération, Elizabeth serait aussi tombée amoureuse de l’un de ses agents de sécurité, un homme de 23 ans son cadet.

Aujourd’hui, la mère de famille de 56 ans serait même mariée, et très heureuse.« Elle a appris à conduire et adore faire du shopping. Elle aime particulièrement les jeans avec des poches pailletées », raconte sa tante à 7sur7 .

En juin 2013, dans la « maison de l’horreur » à Amstetten, des travaux ont débuté afin de reboucher la cave de l’enfer en y injectant du béton liquide.