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 « Amour et miséricorde »

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Istock « Amour et miséricorde »

En 1996, près de Dijon, Eliane Deschamps se met à affirmer qu’elle voit la Vierge Marie tous les mois. Autour d’elle, un groupe de prières baptisé « Amour et miséricorde » se constitue. La communauté de croyants, fascinée, va vivre en réalité sous les ordres d’Eliane pendant des années.

« Celui qui aime mieux son père, sa mère, son frère ou sa sœur que moi n’est pas digne de moi  », leur répète la gourelle. Les membres d’ « Amour et miséricorde » doivent être dévoués corps et âme à leur prêtresse. Tous les jours, ils effectuent diverses tâches ordonnées par Eliane Deschamps, qui les contraint à rompre par ailleurs tout contact avec le monde extérieur.

En 2003, la justice commence à s’intéresser de près au groupe religieux, après plusieurs signalements de dérives sectaires. Mais il faudra attendre 2019 pour qu’Eliane Deschamps soit renvoyée devant un tribunal.

Le 31 janvier 2022, elle a été condamnée à 2 ans de prison avec sursis pour « abus de faiblesse ».

« Le Patriarche »

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AFP « Le Patriarche »

En 1972, Lucien Engelmajer, crée « Le Patriarche », une association destinée à soigner les addictions, puis en 1983, les personnes atteintes du SIDA. Elles sont accueillies dans le château de Lucien Engelmajer, à Saint-Paul-sur-Save (Haute-Garonne).

Mais derrière ce but en apparence honorable se cachent bien des secrets. Lucien Engelmajer va ainsi user de son aura de bon samaritain et du succès de ses thérapies pour développer un système de domination imparable et abuser de la gratitude de ses membres. Pendant des années, il va s’en servir en tant que main d’œuvre gratuite, en leur confisquant leurs papiers, faisant par ailleurs preuve d’un management brutal (certains partisans parlent alors de « thérapie par les baffes »). Lucien Engelmajer est aussi accusé de viols et d’agressions sexuelles.

Fin 2006, le tribunal correctionnel de Toulouse le juge par contumace alors qu'il est en fuite au Belize. Il est condamné à cinq ans de prison pour abus de biens sociaux et emploi de travailleurs clandestins. Il décède en septembre 2009, à 86 ans.

 « La Famille »

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getty « La Famille »

Vieille de deux siècles, La Famille est une communauté secrète parisienne qui a fait l'objet de pas moins de 23 saisines depuis 2015. Parmi ces saisines de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), "deux sont des témoignages de membres ayant quitté le groupe, six de particuliers interpellés par le sujet et quatre constituent des échanges institutionnels", rapportent nos confrères de BFMTV

Cette secte repose entre autres sur le principe suivant : ses membres n'ont l'autorisation de se marier qu'au sein de la communauté. "Ce lien de filiation unit tous les membres entre eux. L’existence de ce lien étant la condition indispensable d’appartenance au groupe, il n’y a aucun prosélytisme", explique la Milivudes dans un rapport publié en novembre 2022. "L’impossibilité de connaître le degré de parenté dans les mariages pratiqués au sein de La Famille ne permet pas de pouvoir affirmer si ces unions sont en conformité ou non avec la loi", peut-on lire dans le document. Et pour cause : si le mariage est interdit entre tous les ascendants, descendants et alliés dans la même lignée, il est autorisé "entre belle-sœur et beau-frère, entre cousins, entre oncle et nièce adoptive ainsi qu’entre tante et neveu adoptif", énumère la Mission interministérielle. 

"La principale problématique liée à cette pratique éventuelle des mariages consanguins serait la multiplication des pathologies et des handicaps au sein de La Famille. Ces problèmes de santé sont attestés par les témoignages de plusieurs personnes ayant quitté cette communauté", conclut la Milivudes. 

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