Partager :

gettyLes 10 pires sectes françaises
Suicides collectifs, agressions sexuelles, soumission financière… Les sectes sont une dangereuse réalité en France, et elles sont bien plus nombreuses qu’on ne pourrait le penser. Découvrez les 10 organisations les plus sombres de l’Hexagone.

Selon la MILIVUDES, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, qui dépend du Ministère de l’Intérieur, une dérive sectaire peut prendre de nombreuses formes.

« Il s'agit d'un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l'ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société. » détaille l’organisme sur son site.

Des organisations qui se multiplient

En France, le nombre de signalements pour dérives sectaires a augmenté depuis 2020, en raison du Covid-19 et de l’isolement qu’il aurait entraîné. 500 petits groupes inquiétants auraient ainsi vu le jour depuis le premier confinement.

En tout, 140 000 personnes, dont 90 000 mineurs, seraient ainsi touchés dans l’Hexagone.

Les sectes, autrefois principalement religieuses, investissent aujourd’hui de nouveaux terrains fertiles, comme le bien-être, la guérison, et la santé. 40% des signalements ces derniers mois seraient ainsi liés à des promesses dans ces domaines, toujours selon la MILIVUDES.

Ces nouveaux gourous se présenteraient comme des coachs de vie, ou des thérapeutes aux méthodes révolutionnaires, avant de proposer des remèdes « miracles » et des pratiques douteuses à prix fort.

Vidéo du jour

La plupart des mineurs enfermés dans des sectes y ont été embrigadés par leurs parents. Beaucoup de femmes seraient également influencées. Des situations souvent provoquées par la fragilité des situations économiques ou psychologiques.

Les signes à repérer

A ce titre, la MILIVUDES liste plusieurs indices permettant de caractériser un mouvement comme sectaire, ou du moins, de s’en méfier.

  • la déstabilisation mentale
  • le caractère exorbitant des exigences financières
  • la rupture avec l’environnement d’origine
  • l’existence d’atteintes à l’intégrité physique
  • l’embrigadement des enfants
  • le discours antisocial
  • les troubles à l’ordre public
  • l’importance des démêlés judiciaires
  • l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels
  • les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics.

Aux Etats-Unis, les affaires de sectes défraient souvent la chronique.

Vous connaissez peut-être celle de Bhagwan Rajneesh, en Oregon, rendue célèbre par un documentaire Netflix, ou encore la secte des « Enfants de Dieu », très présente Outre Atlantique.

Mais la France n’est pas en reste. Si l’on parle très souvent du doute qui pèse sur les témoins de Jéhovah, ou encore de cette étrange communauté en lien avec Xavier Dupont de Ligonnès, bon nombre d’organisation sectaires restent encore tapies dans l’ombre.

Découvrez les 10 sectes les plus sombres qui ont prospéré, ou prospèrent encore, sur notre territoire.

L'Ordre du Temple Solaire

1/10
AFPL'Ordre du Temple Solaire

C’est l’une des sectes les plus dangereuses ayant jamais sévi en France. En 1984, le mouvement est fondé par Luc Jouret, un médecin belge, et Joseph Di Mambro. Défini comme un groupe ésotérique « néo-templier », l’Ordre du Temple Solaire a pour objectifs de former les élites de demain, et de faire « voyager » les âmes par le biais du suicide. La hiérarchie y est très stricte, et les leaders sont connus pour leur mégalomanie et leurs malversations.

Dans les années 1990, le mouvement va faire parler de lui à travers une série de massacres terribles, au Canada, en Suisse mais aussi en France.

En octobre 1994, une cinquantaine de personnes sont retrouvées mortes en Suisse. Certaines ont du poison dans le sang, d’autres sont mortes par balle, ou étouffées par un sac plastique.

Le 23 décembre 1995, à Saint-Pierre-de-Chérennes, dans l’Isère, 16 corps, dont 13 adultes et trois jeunes enfants, sont retrouvés carbonisés. Ils auraient péri au cours d’un « sacrifice collectif » après avoir ingéré des sédatifs. Dans cette affaire, Michel Tabachnik, à l’époque président du mouvement, sera relaxé par la justice.

La secte du « Parc d’Accueil » de Lisieux

2/10
gettyLa secte du « Parc d’Accueil » de Lisieux

En 2004, à Lisieux, en Normandie, une curieuse communauté religieuse nommée « Le Parc d’Accueil » attise la curiosité des habitants.

Les membres semblent vivre au siège de l'association, une maison du centre-ville, mais surtout, ils s'éloignent tous peu à peu de leurs proches, de leur travail, bref, de la vie civile.

Dans le huis-clos de ce groupe, les enquêteurs, alertés par les proches de certains adeptes, vont découvrir l’enfer. Une trentaine de personnes, dépossédées de leurs biens et leur argent, vivent en réalité sous la coupe d’une seule et même femme, Françoise Dercle, qui s’auto-proclame “déesse et femme du Saint Esprit”.

Elle leur dicte leur moindres faits et gestes et les réduit au rang d'esclaves domestiques. Pire encore, elle fait subir à ce petit monde des sévices physiques, et même, de terribles séances de viols, en groupe, où le gourou choisit elle-même les couples.

Françoise Dercle est mise en examen et condamnée en 2013 à 5 ans de prison ferme.

L’Association Spirituelle de l’Église de Scientologie de France

3/10
AFPL’Association Spirituelle de l’Église de Scientologie de France

L’Association Spirituelle de l’Eglise de Scientologie de France s’inspire de la religion fondée en 1952 par Ron Hubbard aux Etats-Unis. En France, le mouvement s’est implanté de façon solide, et durable, bien que le gouvernement l’ait défini comme une secte depuis 1995.

La Scientologie revendique ainsi "douze millions de membres et 6.000 églises" dans 125 pays. En France, ils seraient plusieurs milliers à faire partie du mouvement religieux sectaire, qui possède notamment des églises en Anjou, en Auvergne et en Ile-de-France.

Les pratiques de l’Eglise de Scientologie sont nombreuses, et extrêmement controversées.

La scientologie estime par exemple que la société devrait être débarrassée de toutes ses perversions  et tous ses fléaux, parmi lesquels l’organisation compte l’homosexualité, les personnes illettrées, les criminels ou encore les drogués.

On l’accuse aussi de manipulations diverses et variées et de pressions psychologiques et financières sur ses sujets.

L’Association internationale pour la conscience de Krishna

4/10
IstockL’Association internationale pour la conscience de Krishna

L’Association internationale pour la conscience de Krishna est considérée comme une secte depuis 1995 en France.

Fondée en 1966 à New York, l’association reprend certains préceptes de l’hindouisme, mais il ne s’agit pas d’une simple religion. L’Association internationale pour la conscience de Krishna contraint ses membres à s’isoler de la vie sociétale, dans le but d’élever leur conscience. En autarcie, les membres sont forcés à travailler d’arrache-pied et gratuitement pour la communauté. La secte Krishna aurait ainsi réalisé des bénéfices conséquents sur leur dos.

Mais ça n’est pas tout. Au sein du mouvement, la hiérarchie, exclusivement masculine est toute-puissante. Les femmes y sont considérées comme des membres de seconde zone, moins intelligentes que les hommes. Leur rôle est simplement de se mettre au service des hommes. Les relations sexuelles ont lieu uniquement dans le but de procréer, lors de cérémonies dirigées par un maître spirituel.

Le gourou de la Bresse

5/10
IstockLe gourou de la Bresse

Dans les années 2000, Hervé Granier se fait passer pour le messie dans son village de La Bresse (Vosges). Il fédère alors une dizaine de personnes, qui forment une véritable communauté coupée du monde et sous l’emprise totale de leur gourou, qui leur extorque plusieurs centaines d’euros chaque mois.

Un jour, Hervé Granier décide de prendre la fille d’une adepte, âgée de seulement 14 ans pour « femme divine ». La mère de cette dernière accepte. L’adolescente aurait ainsi été violée, frappée et brimée par le « gourou ».

En 2010, après six ans de calvaire, la jeune femme qui a désormais 20 ans trouve le courage d’aller porter plainte.

En 2014, Hervé Granier est finalement condamné à 15 ans de prison pour viol sur mineur de 15 ans et violences. Aujourd’hui encore, ses victimes essaient de retrouver une vie normale et et de se remettre de son emprise diabolique... 

Le mouvement Raëlien

6/10
AFPLe mouvement Raëlien

En 1974, Claude Vorilhon, un français, se rebaptise Raël (« Le messager ») et crée son mouvement. Il raconte avoir rencontré des extraterrestres, mais également Jésus, Bouddha, Moïse et Mahomet. Il parvient à fédérer de nombreux adeptes autour de ses théories excentriques. Parmi elles, la recherche de l’immortalité grâce au clonage.

Les membres sont contraints de verser une partie importante de leur salaire au mouvement, et sont poussés à vivre en dehors de la société.

Plus curieux encore, certaines femmes, les « anges », choisies pour leur physique, doivent se mettre au « service » de Raël, en acceptant d’avoir avec lui des relations sexuelles à tout moment, et en « veillant sur tous les points à son confort ».

Interdite en 2003, la secte continuerait de prospérer dans l’ombre

La secte de l'Olympe

7/10
IstockLa secte de l'Olympe

Au début des années 2000, Claude Alonso s’installe à Gujan-Mestras, en Gironde, avec pour ambition de recréer l’Olympe, la cité des Dieux. Tout simplement. Il se fait alors appeler « Zeus » et rassemble autour de lui un groupe de femmes, qu’il rebaptise aux noms de déesses grecques.

Le soir, la communauté se réunit dans un temple de fortune au domicile de Claude Alonso, et l’écoute discourir sur le sens de la vie jusqu’à l’aube. Le gourou organise également des « bacchanales », sortes d’origes dans lesquelles il encourage une sexualité de groupe débridée,  qui pousse en réalité les membres à accéder à tous ces désirs. Ses adeptes sont très souvent des femmes fragiles, au passé traumatique, auxquelles il impose des relations sexuelles afin de se « recharger » en énergie, et de pouvoir ainsi continuer à sauver le monde. Lorsqu’elles résistent, il les drogue.

Les femmes de « L’Olympe » sont aussi contraintes de se ruiner pour leur gourou. Le système prospère ainsi pendant de longues années.

En 2012, Valérie, la fille de Claude Alonso brise le silence et porte plainte. Elle aussi aurait été violée par son père pendant des années au sein de la « communauté ».

Claude Alonso, 81 ans, devrait comparaitre bientôt pour « viols » et « abus de faiblesse ».

 « Amour et miséricorde »

8/10
Istock « Amour et miséricorde »

En 1996, près de Dijon, Eliane Deschamps se met à affirmer qu’elle voit la Vierge Marie tous les mois. Autour d’elle, un groupe de prières baptisé « Amour et miséricorde » se constitue. La communauté de croyants, fascinée, va vivre en réalité sous les ordres d’Eliane pendant des années.

« Celui qui aime mieux son père, sa mère, son frère ou sa sœur que moi n’est pas digne de moi  », leur répète la gourelle. Les membres d’ « Amour et miséricorde » doivent être dévoués corps et âme à leur prêtresse. Tous les jours, ils effectuent diverses tâches ordonnées par Eliane Deschamps, qui les contraint à rompre par ailleurs tout contact avec le monde extérieur.

En 2003, la justice commence à s’intéresser de près au groupe religieux, après plusieurs signalements de dérives sectaires. Mais il faudra attendre 2019 pour qu’Eliane Deschamps soit renvoyée devant un tribunal.

Le 31 janvier 2022, elle a été condamnée à 2 ans de prison avec sursis pour « abus de faiblesse ».

« Le Patriarche »

9/10
AFP « Le Patriarche »

En 1972, Lucien Engelmajer, crée « Le Patriarche », une association destinée à soigner les addictions, puis en 1983, les personnes atteintes du SIDA. Elles sont accueillies dans le château de Lucien Engelmajer, à Saint-Paul-sur-Save (Haute-Garonne).

Mais derrière ce but en apparence honorable se cachent bien des secrets. Lucien Engelmajer va ainsi user de son aura de bon samaritain et du succès de ses thérapies pour développer un système de domination imparable et abuser de la gratitude de ses membres. Pendant des années, il va s’en servir en tant que main d’œuvre gratuite, en leur confisquant leurs papiers, faisant par ailleurs preuve d’un management brutal (certains partisans parlent alors de « thérapie par les baffes »). Lucien Engelmajer est aussi accusé de viols et d’agressions sexuelles.

Fin 2006, le tribunal correctionnel de Toulouse le juge par contumace alors qu'il est en fuite au Belize. Il est condamné à cinq ans de prison pour abus de biens sociaux et emploi de travailleurs clandestins. Il décède en septembre 2009, à 86 ans.

 « La Famille »

10/10
getty « La Famille »

Vieille de deux siècles, La Famille est une communauté secrète parisienne qui a fait l'objet de pas moins de 23 saisines depuis 2015. Parmi ces saisines de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), "deux sont des témoignages de membres ayant quitté le groupe, six de particuliers interpellés par le sujet et quatre constituent des échanges institutionnels", rapportent nos confrères de BFMTV

Cette secte repose entre autres sur le principe suivant : ses membres n'ont l'autorisation de se marier qu'au sein de la communauté. "Ce lien de filiation unit tous les membres entre eux. L’existence de ce lien étant la condition indispensable d’appartenance au groupe, il n’y a aucun prosélytisme", explique la Milivudes dans un rapport publié en novembre 2022. "L’impossibilité de connaître le degré de parenté dans les mariages pratiqués au sein de La Famille ne permet pas de pouvoir affirmer si ces unions sont en conformité ou non avec la loi", peut-on lire dans le document. Et pour cause : si le mariage est interdit entre tous les ascendants, descendants et alliés dans la même lignée, il est autorisé "entre belle-sœur et beau-frère, entre cousins, entre oncle et nièce adoptive ainsi qu’entre tante et neveu adoptif", énumère la Mission interministérielle. 

"La principale problématique liée à cette pratique éventuelle des mariages consanguins serait la multiplication des pathologies et des handicaps au sein de La Famille. Ces problèmes de santé sont attestés par les témoignages de plusieurs personnes ayant quitté cette communauté", conclut la Milivudes. 

Meurtre de Louise : le scénario heure par heure jusqu’à la découverte du corps

Meurtre de Louise : le scénario heure par heure jusqu’à la découverte du corps
Voir un autre diaporama