Accident train autocar Millas procès appel© Efe/ABACAabacapress
Le procès en appel du drame de Millas, qui avait causé la mort de 6 collégiens en décembre 2017 a démarré lundi. Hier, l'accusée, la conductrice de l'autocar percuté par un train TER, a maintenu devant la cour d'Aix-en-Provence la même version qu'elle soutient depuis près de 7 ans.

Le 14 décembre 2017, un autocar scolaire transportant principalement des collégiens était percuté de plein fouet par un train TER sur un passage à niveau à Millas (Pyrénées-Orientales). Six enfants avaient perdu la vie, dix-sept avaient été blessés. La conductrice du véhicule, Nadine Oliveira, s'était défendue affirmant que la barrière du passage était bien levée

L'enquête et les témoignages recueillis avaient démontré le contraire lors de son premier procès en 2022, à la fin duquel une peine relativement clémente avait été prononcée à son encontre : 5 ans de prison dont 4 avec sursis et un an d'assignation à résidence avec bracelet électronique, pour "homicides et blessures involontaires".

Nadine Oliveira avait pourtant décidé de faire appel, défendant mordicus sa version. Un nouveau procès a donc débuté à Aix-en-Provence ce lundi 7 octobre. Actu.fr édition Perpignan suit les débats au jour le jour.

"J’ai fait appel car je n’ai pas commis de faute"

Agée d'aujourd'hui 55 ans, la conductrice est la seule prévenue à comparaître devant les juges. Elle maintient sa version sans la changer d'un iota : "J’ai fait appel car je n’ai pas commis de faute, je suis passée au passage à niveau avec les barrières ouvertes."

En pleurs, rapporte Actu.fr, Nadine Oliveira poursuit : " j’arrive au passage à niveau. Je vérifie, et comme les barrières sont ouvertes et qu’il n’y a pas de signal sonore, je m’engage… Après, je me réveille par terre." 

"Je ne comprends pas. J’entends plein de bruit, des cris, des hélicoptères. J’essaie de me lever, je vois un enfant à ma droite qui a mal, j’en entends plein d’autres… Puis je me vois le bus coupé en deux. Je veux me lever."

Des témoignages contradictoires

L'Indépendant rappelle que deux témoins travaillant pour la SAUR, la Société d’aménagement urbain et rural, présents au moment fatidique, ont déclaré que le car avait "poussé la barrière." Le directeur d'enquête lui a définitivement écarté les hypothèses "d'actes de malveillance" ou de "problème technique sur le passage à niveau."

Mais Nadine Oliveira réfute avoir touché la barrière. "Ma conduite était comme d’habitude, je n’étais pas pressée. J’avais une heure pour déposer les élèves dans leur village puis revenir au collège." A ce propos, le juge lui pose une question sur la vitesse : 

"pourquoi avez-vous décéléré de 5 km/h avant de franchir le passage à niveau, alors que le bus était censé être dans une phase d’accélération, si les barrières étaient bien ouvertes ?" Réponse de la conductrice : "pour éviter de trop fortes vibrations sur le passage."

Interrogée sur les 99 textos échangés ce jour tragique avec un collègue de travail, "un jeu de séduction", ella assure que ça ne l'a pas déconcentrée. Mais admet avoir oublié certains détails, comme où se trouvait son téléphone au moment de franchir le passage.

Des zones d'ombre qui ne la servent pas. Aujourd'hui seront entendues les parties civiles, notamment trois collégiens grièvement blessés à l'époque, ainsi que les deux conducteurs du train, conclut L'Indépendant.