La découverte d’une « momie sirène » affole les scientifiques du monde entier
Une étrange forme, entre le poisson et l'homme, apparemment momifiée depuis le XVIIIème siècle et exposée jusqu'alors dans un temple au Japon, intrigue la science depuis peu. Il pourrait s'agir d'une farce ancestrale comme d'un mystère biologique. Dans tous les cas, les chercheurs veulent savoir.

Hiroshi Kinoshita est chercheur au sein de l’Okayama Folkore Society, au Japon. Son nouveau projet n’est pas tout à fait commun. Il a décidé de s’intéresser depuis peu à… une sirène momifiée.

En consultant des archives sur les goules et les créatures surnaturelles qui auraient autrefois peuplé le pays du soleil-levant, il tombe sur une photo de la « momie sirène », un bout de tissu d’environ 30 centimètres, dont la forme ressemble bien à celle d’un petit « homme poisson », et qui est exposé depuis quarante ans dans le temple d’Enjuin, à Asakuchi, dans la préfecture d’Okayama. Intrigué, Hiroshi Kinoshita décide d’en savoir plus sur cette « créature ». Sur place, il convainc les responsables du temple de le laisser étudier la fameuse momie, en compagnie de scientifiques chevronnés. Leur travail a commencé en février dernier.

A côté du petit corps sec, les chercheurs ont découvert, dans une boîte, une lettre datée de 1903, et qui semble expliquer les origines du monstre. La sirène aurait ainsi été capturée par un filet de pêche, au large de l’île japonaise de Shikoku, entre 1736 et 1741. Elle aurait alors été achetée par une famille de notables, avant d’être revendue en 1868. Le temple d’Asakuchi finira par la récupérer, et la placera à l’abri, dans une vitrine devant laquelle les fidèles sont invités à prier.

Un buste de singe cousu à une queue de poisson

Car dans le folklore japonais, la sirène a le pouvoir de procurer l’immortalité sacrée… mais aussi d’annoncer les mauvais présages.

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Pour autant, Hiroshi Kinoshita, qui connaît les légendes par cœur, exclut que la momie soit une véritable « sirène ». Pour lui, le couffin a été réalisé à partir d’être vivants.

La momie doit passer une batterie de tests pour que le chercheur et ses équipes en aient le cœur net. Scanner, analyses ADN, examen de paléontologues, de biologistes marins et moléculaires… Les résultats de cette vaste étude, qui passionne les japonais, seront dévoilés à l’automne.

Dans les années 1940, une autre « momie sirène », bien plus grande, avait aussi été capturée dans le Pacifique, et exposée à New-York, explique GEO. Sauf qu’il s’agissait en réalité d’une farce : la mystique créature était composée d’une tête et d’un buste de signe, cousus à une queue de poisson.