Disparition d’Emile : le récit du drame, minute par minuteDurand Thibaut/ABACAabacapress
Depuis peu, l'enquête sur la disparition du petit Émile, a été élargie à la juridiction criminelle. Maintenant, il est désormais permis de procéder à des mesures de garde à vue et à d'éventuels déferrements. De quoi envisager l'affaire sous un angle nouveau. Retour sur le drame.
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"Il est peut-être juste là, sous une touffe d’herbe", espère le grand-père d’Émile, qui mène les battues lundi 10 juillet dans les montagnes du Haut-Vernet, revient Le Parisien dans un article sur le drame, aux débuts de l'enquête. Il y a plus d'un mois et demi déjà. A ce moment précis, Emile, son petit-fils de 2 ans et demi est tout près : "Il n’est juste pas visible", se convainc-t-il. Aux côtés du patriache, dans les toutes premières recherches , d'autres cousins viennent tout juste d’arriver au hameau pour l'aider ce lundi. Car, tellement sûr de retrouver le petit garçon, le chef de famille n’avait pas jugé utile de les appeler en renfort dès le dimanche. Jour même de la disparition de son petit-fils, deux jours plus tôt.

 600 bénévoles pour prêter main forte le soir-même

Car, oui. Au départ, ils pensaient tous retrouver rapidement Émile, disparu le samedi 8 juillet dans l'après-midi. Le dimanche, lendemain du drame, c'est tout de même 600 bénévoles qui arrivent pour prêter main forte aux enquêteurs de la brigade de recherche de Digne-les-Bains déployés sur place le soir-même. Dès 20 heures, ces habitants du bas Vernet, montés en urgence 2 km plus haut, sont prêts aux côtés des parents du garçonnet, absents le jour de la disparition. Seulement, et malgré cet élan de solidarité, plus de six semaines plus tard, Émile reste toujours introuvable. "Il n’y a pas de preuve, personne ne trouve rien", se désolait encore un proche de la famille ces derniers jours, face aux piétinements de l'enquête. Sauf que, dans le secret du tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence, l'enquête prend, au même moment, un nouveau tournant :  avec une requalifiaction.

La disparition requalifiée en affaire criminelle

D'abord ouverte pour recherche des causes de la disparition, l'information judiciaire a ensuite laissé place à des mots plus graves : "Enlèvement, arrestation, détention et séquestration arbitraires sur mineur de quinze ans". Cette évolution du cadre juridique, révélée par Le Parisien, s’est déroulée par le biais d’un réquisitoire supplétif rédigé le 28 juillet par Jean-Luc Blachon, le procureur de la République d’Aix-en-Provence. Depuis cette date, la disparition du petit Émile est donc désormais traitée comme une affaire criminelle. "Ce changement de cadre juridique n’est pas intervenu en réaction à une avancée particulière de l’enquête  qui nous orienterait plus particulièrement vers une hypothèse criminelle, prévient Jean-Luc Blachon, contacté par nos confrères du Parisien,  début août . Il permet simplement aux magistrats instructeurs et aux services d’enquête de réaliser des actes d’enquête qui n’étaient pas autorisés dans le cadre initial". En d'autres termes : des mesures de garde à vue suivies ou pas de déferements devant les deux juges d’instruction en charge du dossier sont désormais possibles. Ce n’était pas le cas avant le 28 juillet.

Une enquête approfondie et des moyens multipliés

Interprété, ou non, comme le signe tangible d’une avancée de l’enquête, cet "élargissement" juridique s'appuie dans tous les cas sur l'ensemble des développements des investigations. Mardi 25 juillet, trois jours avant la rédaction de ce réquisitoire supplétif, les gendarmes de la section de recherches de Marseille appuyés par leurs collègues de la brigade de recherches de Digne-les-Bains ont réinvesti les environs du Haut-Vernet. À leurs côtés, six chiens du centre national cynophile de la gendarmerie de Gramat ont été deployés... Il s’agit de malinois et de springers spaniel, deux races spécialisées dans la recherche de corps sans vie. Parallèlement, un drone de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, équipé d’une caméra thermique, balaie la nuit et au petit matin une zone de cinq kilomètres de rayon autour de la maison familiale. À la recherche d’une forme humaine. Mais toujours rien... Situation qui a conduit les autorités, à envisager, malgré cette requalification et ces déploiements massifs : l ’hypothèse de l’intervention criminelle d’une tierce personne. Sans exclure pour autant le scénario accidentel.

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"Émile n’est plus sur le territoire de la commune"

Malgré cette nouvelle phase d’investigations techniques , magistrats et enquêteurs sont arrivés à la conclusion d’envisager l’hypothèse de l’intervention criminelle d’une tierce personne. Sans exclure pour autant le scénario accidentel. Malheureusement, trois semaines plus tard, ce tableau général reste inchangé, constate Le Parisien Et la famille d’Émile, la branche maternelle comme la branche paternelle, se mure toujours dans le silence.Pour le maire du Vernet François Balique, la théorie de l’enfant perdu en forêt appartient désormais au passé. Au vu des recherches entreprises sur les douze hectares entourant le hameau - hélicoptère, battue, chiens, drone - il en est certain : "Émile n’est plus sur le territoire de la commune", affirme-t-il aux médias résigné. "Son corps, vivant ou inanimé, aurait été déplacé" : mais où et par qui ? Le mystère reste, à ce jour, toujours entier.