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La semaine dernière avait été une épreuve pour Gisèle Pélicot, principale victime de l'affaire des "viols de Mazan". Attaquée par les avocats des accusés qui insinuent qu'elle était consentante, remettant en cause la thèse de la soumission chimique, elle est à nouveau sur le gril. Depuis lundi, les débats ont repris sur cette lancée.
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Entre la polémique qui entoure M e Nadia El Bouroumi et les attaques incessantes contre Geneviève Pélicot, les avocats de la défense des co-accusés du procès de Mazan commencent à avoir très mauvaise presse.

La stratégie de certains d'entre eux, qui consiste à remettre en cause le fait que la victime était bien endormie, car droguée durant les viols filmés par son mari, scandalise l'opinion. Mais cela ne les empêche pas de poursuivre sur cette voie.

 Ainsi, comme nous vous le rapportions la semaine dernière, 27 photos suggestives avaient été dévoilées à la demande de deux de ces avocats, Isabelle Crépin-Dehaene et Philippe Kabore. Leur but : démontrer que Gisèle Pélicot y figurait bien éveillée et surtout consentante. Émettant l'hypothèse d'un "jeu sexuel" mais surtout que ces photos auraient servi en toute connaissance de cause de la victime à prendre contact sur internet avec les présumés violeurs.

Une phrase prononcée par Isabelle Crépin-Dehaene a particulièrement choqué : "madame était consentante et joueuse pour aller partager un moment à trois."

Gisèle Pélicot : de victime à mise en cause ?

Gisèle Pélicot avait dû se montrer ferme et très combative face à ces accusations, comme le rappelle Le Figaro : "s’il faut que je dévoile une partie de mon anatomie pour prouver que ce n’est pas moi sur ces photos, je vais le faire."

Ce qui n'arriva évidemment pas. Un peu plus tard, M e Nadia El Bouroumi, encore elle, allait très loin dans son intervention, raconte le quotidien : "vous êtes sur une position où vous dites : "mon mari faisait tout à mon insu.' Mais si vous disiez : 'je faisais ce que je voulais, je faisais des photos, c'est mon problème. Je prends un godemiché, et ça me fait plaisir', ce serait votre droit."

Des avocats qui légitiment la "culture du viol" ?

C'est ce dont les accusent les associations féministes et une partie de la sphère médiatique, en plus de nier la soumission chimique qui est l'un des points clés du procès. La journaliste Victoire Tuaillon (qui anime le podcast Les couilles sur la table - sic ) partage ainsi son sentiment sur X (ex-twitter) relaie le Figaro Madame  :

Nouvelle saillie de M e El Bouroumi, concernant le refus du huis-clos par Gisèle Pélicot : "il y a eu un débat sur la présentation publique de ces photos. Je suis une femme, je suis gênée ! On ne voulait pas que ce soit diffusé devant tout le monde. Vous êtes en colère, mais vous êtes aussi responsable de cette diffusion !" rapporte France Info.

Les accusés ont quant à eux du mal à se défendre lorsqu'ils prennent la parole.La Voix du Nord relate ainsi le témoignage d'Andy R., 37 ans, qui s'est rendu au domicile des Pélicot lors du réveillon du 31 décembre 2018. Il explique "ne pas avoir réfléchi" et n'avoir pas eu "l’intention de violer qui que ce soit".

Pour lui, il s'agissait d'un "jeu sexuel" - là encore - du couple, "un délire entre eux". Et lorsqu'est évoqué le consentement de Gisèle, il répond:"comme le mari m’avait donné la permission, pour moi elle était d’accord".

La soumission chimique propagée par Dominique Pélicot ?

Lundi 23 septembre, on apprenait par La Voix du Nord qu'après Cilia, dont le mari Jean-Pierre Maréchal est l'un des principaux protagonistes de ce procès hors normes, la femme d'un autre accusé soupçonne son époux de l'avoir droguée, puis violée et livrée à des hommes, comme le faisait Dominique Pélicot avec Gisèle.

Émilie O., 33 ans, après avoir été convoquée en 2019 par la PJ d'Avignon, reconnaît son mari sur une photo. Elle raconte au tribunal le doute qui l'habite depuis le concernant, Hugues O., un carreleur de 39 ans : ses souvenirs remontent à une nuit de 2019 "où elle s’était réveillée alors que son compagnon entamait sur elle une relation sexuelle pendant qu’elle dormait" retrace le quotidien régional.

Puis "prise de vertiges" entre septembre 2019 et mars 2020, elle avait porté plainte. Mais les analyses n'avaient rien donné. La soumission chimique reste toutefois au centre de ce procès qui est loin d'être terminé.