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Et si Nordahl Lelandais avait tué par frustration sexuelle ? C’est ce postulat glaçant auquel semble être arrivé deux spécialistes de l’analyse de la psyché des tueurs qui ont pu se pencher sur l’ancien maître-chien. Leurs conclusions sont dévoilées par Le Parisien, qui consacre un long article à l’affaire.
Nordahl Lelandais, rappelons-le, a reconnu le rapt et le meurtre de Maëlys de Araujo, qui avait 8 ans et demi au moment des faits, ainsi que l’assassinat du caporal Arthur Noyer, alors âgé de 23 ans. Dans les deux cas, l’ancien militaire assure cependant qu’il n’avait pas l’intention de donner la mort. Depuis le début des deux enquêtes, le tueur présumé a revu plusieurs fois sa version des faits. A chaque avancée des enquêteurs, il a arrangé son histoire. Tant et si bien qu’il niait initialement avoir été lié à l’une ou l’autre des affaires.
Aujourd’hui, le parquet de Grenoble fustige d’ailleurs "les mensonges et prétendues amnésies" du suspect, note le quotidien régional.
Nordahl Lelandais, un obsédé sexuel qui tue quand il n’est pas satisfait ?
La nouvelle expertise psychiatrique réalisée par les professeurs Bensussan et Rouillon dépeint un homme au portrait effrayant. "Nordahl Lelandais souffre de traits de personnalité antisociale et (...) d'un trouble du contrôle des impulsions sexuelles. En dépit des dénégations du sujet, l'étude du dossier apporte de nombreux arguments en faveur d'un diagnostic de pédophilie (attirance pour les enfants prépubères) avec la particularité qu'il serait non exclusif", assènent d’entrée de jeu les experts dont les conclusions rejoignent celles de leurs confrères.
Lelandais, semble-t-il, est obsédé par le sexe. Les sept psychiatres et les trois psychologues qui ont analysé son dossier décrivent un "sex-addict", en "recherche addictive d'expériences nouvelles, majoritairement hétérosexuelles, mais aussi homosexuelles, de domination-soumission et sans doute pédophile".
Nordahl Lelandais : le témoignage glaçant de son codétenu sous un nouvel éclairage
Nul ne saurait dire, en l’état actuel de l’enquête, si Nordahl Lelandais a bel et bien violé Maëlys de Araujo. Quand le meurtrier présumé a indiqué où il avait laissé sa dépouille, il était déjà bien trop tard pour pouvoir identifier les éventuels sévices sexuels qu’il aurait pu lui faire subir avant - ou après - l’avoir tuée.
Aucune charge de violences sexuelles à l’encontre de la jeune fille n’aura finalement été retenue par l’accusation. Au grand désarroi des parties civiles… "Des éléments objectifs nous laissent craindre que Maëlys a fait l'objet de ces sévices-là", estimait en effet l’avocat des parents, Maître Fabien Rajon.
Le témoignage d’un codétenu, voisin de cellule à la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), va plutôt dans le sens de ces dernières. L’ancien maître-chien lui aurait assuré avoir "tenté de violer Maëlys à l'arrière de sa voiture, qu’il l’avait pénétrée avec ses doigts, mais n’était pas parvenu à avoir une érection suffisante en raison de sa consommation d’alcool et de cocaïne"... Et il ne s’est pas arrêté là.
Nordahl Lelandais : "le diable était en lui"
Le codétenu de Nordahl Lelandais s’est aussi attardé, pour la première fois, sur le récit de la mort de Maëlys que lui aurait fait l’ancien soldat. L’ex-maître chien aurait dit avoir eu l’impression, au moment de frapper sa jeune victime, "que le diable était en lui", mais aussi qu’il "revoyait la tête d’Arthur Noyer". Il avait alors le sentiment que c’était la jeune fille qui "l’agressait".
Sans grande surprise, le tueur présumé a fermement contesté avoir tenu de tels propos.