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Des intérêts quasi nuls. Selon le dernier relevé de la Banque de France, les livrets de banque offrent aujourd’hui une rémunération encore moins intéressante que le Livret A. Leur taux s’élève en moyenne à 0,12%, soit 0,084% après impôt, contre 0,5 pour le livret préféré des Français. C’est 20 fois moins qu’en 2012, où le taux moyen était de 2% brut.
"Dans un contexte de taux négatifs, il devient coûteux pour les banques de proposer du rendement sur des dépôts. D’autant plus qu’elles n’en ont pas besoin. Elles ont déjà trop de liquidités à gérer. De fait, n’ayant ni les moyens économiques ni le souhait d’attirer des dépôts, les grandes enseignes ne se livrent plus de concurrence sur les livrets", indique à MoneyVox Marc Tempelman, cofondateur de l’application d’épargne Cashbee.
Des rémunérations plus importantes sont toutefois possibles, mais ne semblent pas ouvertes à tous.
Livret d’épargne : des clients favorisés ?
Si, comme le détaille Aurélien Soustre "le traitement des intérêts créditeurs est automatisé et paramétré de façon uniforme pour tous les comptes de même nature", il existe en plus des offres promotionnelles limitées dans le temps, des gammes spéciales. Comme le révèle Richard Pons, délégué syndical national de la CFDT, des produits destinés aux clients aisés peuvent offrir des taux plus élevés "que pour les supports d’entrée de gamme". Et ce, sans négociation pour les gros déposants.
Carrefour Banque, qui offre 0,20%, rémunère par exemple 0,10 point de plus les encours entre 20 000 et 99 000 euros et même 0,20 point supplémentaire sur les dépôts dépassant 100 000 euros. Néanmoins, au sein des banques avec agences, cette pratique de taux à paliers se raréfie et peut même s’inverser.
Livret d’épargne : la négociation est-elle courante ?
"Négocier une rémunération meilleure que le marché est une pratique qui n’est pas entrée dans les mœurs comme peut l’être la négociation du taux d’emprunt de son crédit immobilier", assure Marc Tempelman.
En plus de l’homogénéité du marché, qui ne permet pas vraiment de faire jouer la concurrence, les livrets réglementés, comme le Livret A rémunéré 0,50% depuis le 1ᵉʳ février 2020, n’encouragent pas les épargnants à négocier les taux des livrets bancaires. Pourtant, une petite marge de négociation est réalisable sur les comptes à terme.
Livret d’épargne : dans quels cas est-il possible de négocier son taux ?
Au sein de certains établissements bancaires traditionnels, "les très bons clients – ceux qui représentent une source de revenus importante pour l’établissement – peuvent bénéficier sur les comptes à terme (CAT) d’une rémunération plus élevée que le taux indiqué sur le site internet. Il faut toutefois que ces épargnants acceptent de bloquer leur argent sur l’échéance qui convient à la banque, typiquement au moins 9 à 18 mois", révèle le patron de Cashbee.
Bloqués jusqu’à deux ans et rémunérés en moyenne 0,54% avant impôt, les CAT ne représentent toutefois pas grand intérêt pour les épargnants.