De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
La France est confinée, mais pas eux. Ces travailleurs assurent la continuité de la vie du pays, durant la mesure de distanciation sociale, qui a débuté le 17 mars dernier. Ils sont soignants, policiers, pompiers, agents de nettoyage et de sécurité, routiers, caissiers, postiers, livreurs, militaires, employés de pompes funèbres… et sont aux premières lignes de la crise sanitaire.
"Le confinement a renvoyé à la maison toutes les activités non vitales et fait resurgir le "back-office" (...), les soutiers de l’économie qui font tourner la machine", a indiqué le politologue Jérôme Fourquet au Figaro.
Si l’hommage des Français était au départ rendu chaque soir à 20h au personnel soignant depuis leur balcon, le remerciement s’est à présent généralisé à l’ensemble de ces professions.
Les artistes ont d'ailleurs écrit différentes chansons pour leur témoigner leur gratitude.
Des professions mal équipées
Souvent, ces actifs manquent de protections adéquates. Certains ont d’ailleurs perdu la vie, en contractant le Covid-19 sur leur lieu de travail. Par ailleurs, des organisations syndicales, dont FO, réclament une revalorisation salariale de ces métiers dits "essentiels".
"Ces salariés ne sont pas très bien rémunérés en général. Ils sont tous au Smic et ce n'est pas normal. Il faut les revaloriser en termes de carrières, de formation et de rémunération. Il faut qu'on revoie l'échelle des valeurs", a déclaré Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière (FO), à l’AFP, fin mars dernier.
"Tous les salariés des secteurs dont on ne parlait pas beaucoup jusqu'à présent, qui sont essentiels, les soignants, les caissières, le service à la personne, les chauffeurs-livreurs, etc ... il faut qu'il y ait une vraie revalorisation pour ces métiers", a-t-il dit avoir insisté auprès d'Emmanuel Macron.
Ce à quoi le chef de l’Etat aurait répondu "que l'après ne pouvait pas être comme avant" la pandémie, a précisé le leader de FO.
Mais alors, combien gagnent-ils précisément ?
Salaires des aides-soignants et du personnel hospitalier
La dernière étude comparative de la Dares datant de mars 2016, nous permet d’avoir quelques éléments de réponse. Elle se base sur la période 2012-2014. Le salaire médian en France, tous métiers confondus, atteignait alors 1800 euros net.
Que ce soit dans les établissements hospitaliers ou dans les Ehpad, on comptait sur la période 2012-2014, 598 000 aides-soignants. 91% étaient des femmes. Le temps partiel était largement répandu dans la profession (23% des effectifs) et les horaires de travail étaient souvent "atypiques" (week-end et nuit).
Salaire médian ? 1500 euros net par mois. 11% des aides-soignants gagnaient toutefois moins de 1 250 euros net par mois, 31% entre 1250 et 1500 euros et 51% entre 1500 et 2000 euros.
En comparaison, le salaire médian des infirmiers comprenant 87% de femmes, était de 2 000 net à la même période, pour un temps plein.
Quant aux médecins, dentistes et pharmaciens, hors sages-femmes, le salaire mensuel net moyen était de 5 492 euros en 2019, selon le dernier rapport de la Drees, pour un temps complet également.
Qu’en est-il des autres métiers "essentiels " ?
Salaires des caissiers, routiers et agents d’entretien
Les femmes caissières représentaient 79% des 295 000 personnes employées à ce titre, en 2012-2014. 43% étaient à temps partiel, souvent imposé.
Pour celles et ceux occupant un temps complet, le salaire médian s’élèvait à 1300 euros net par mois et 90% des salariés travaillaient le samedi et 35% le dimanche.
Quant aux routiers, nommés "conducteurs de véhicules" par la Dares, (routiers, chauffeurs livreurs, conducteurs de véhicules légers et de transports en commun), ils étaient 773 000 sur la période 2012-2014. 90% étaient des hommes.
Ceux travaillant à temps complet avaient un salaire médian de 1700 euros net par mois mais 45% percevaient entre 1500 et 2000 euros net mensuellement. Ici aussi, les horaires de la profession étaient, comme aujourd'hui, très contraignants. 61% des conducteurs travaillaient le samedi, 36% la nuit et 28% le dimanche.
Les agents d'entretien, qui représentaient en 2012-2014 près de 1,3 million de personnes, (dont 70% de femmes), percevaient un salaire médian de 1400 net par mois. 40% des effectifs sont à temps partiel.