Retraite : quand prolonger sa carrière n'en vaut pas la peineIstock
Dans certains cas, il n'est pas nécessairement pertinent de tout faire pour atteindre la surcote. Est-ce le vôtre ? La liste des profils qui n'ont pas nécessairement besoin de pousser le vice.
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Faut-il vraiment travailler plus longtemps ? Dans bien des cas, la réponse apparaît évidente : exercer davantage, c’est percevoir davantage. "Travailler plus pour gagner plus", affirmait ainsi un futur président en campagne, souhaitant défiscaliser tout ou partie des heures supplémentaires réalisées par les Françaises et les Français. Est-ce vrai à l’approche de la cessation d’activité ? Un tel slogan peut-il réellement décrire la réalité et la complexité des situations rencontrées par les pré-retraités de l’Hexagone ? Faut-il toujours chercher à toucher la surcote, quitte à risquer parfois sa santé au travail ? La réponse, juge l’économiste Philippe Crevel dans nos colonnes, dépend beaucoup de tout un chacun.

Il est indéniable que, d’un point de vue purement financier, il n’est jamais préjudiciable de continuer à travailler après l’obtention de tous les trimestres nécessaires pour prétendre au taux plein. C’est en effet l’occasion de gonfler ses revenus passée la liquidation de ses droits, ne serait-ce qu’un peu. Cela n’en fait pas pour autant un effort toujours payant, par comparaison à l’énergie engagée pour parvenir à ce surplus, observe le magazine spécialisé Dossier Familial sur son site. En outre, il existe également d’autres options non moins efficaces pour compenser l’éventuel manque à gagner !

Retraite : comment savoir s’il faut travailler jusqu’à la surcote ?

"Certains profils, plus que d’autres, ont intérêt à poursuivre autant que se peut leur carrière", indique Philippe Crevel. "Évidemment, les travailleuses et les travailleurs qui ont déjà atteint le montant maximal de la retraite - lequel, rappelons-le, correspond au 50% du plafond de la Sécurité sociale applicable l’année du départ - n’ont pas grand intérêt à s’échiner encore et encore. La surcote ne leur fournira qu’un avantage relativement faible", précise le fondateur de Lorello Ecodata.

"Les épargnants qui ont pu mettre suffisamment de côté pour compenser la perte induite par la non-obtention de la surcote peuvent également s’abstenir sans grandes conséquences, s’ils le souhaitent. Il en va de même pour celles et ceux qui auraient perçu de fortes indemnités de fin de carrière", note-t-il encore.

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"Il n’existe pas de règle absolue : travailler quelques années en plus est intéressant pour certains, peu probant pour d’autres", confirment d’ailleurs les équipes du journal économique. Rien ne sert donc d’être borné.

Retraite surcotée : quelles sont les alternatives pour celles et ceux qui ne veulent pas retarder leur départ ?

Certaines astuces, tel que le rachat de trimestres dont Planet a déjà eu l’occasion de parler, permettent d’éviter toute décote tout en partant à la retraite plus tôt que ne l’aurait initialement permis la carrière d’un salarié donné. Toutefois, comment cela se passe-t-il quand il n’y a pas la crainte d’une minoration de sa pension ? Existe-t-il des alternatives pour combler le manque à gagner que représente la non-acquisition de la surcote ?

C’est effectivement le cas, note Dossier Familial. Et l’épargne n’est pas l’unique solution : il est aussi possible d’envisager ponctuellement le cumul emploi-retraite. "Si l’on peut le faire dans les meilleures conditions, c’est-à-dire en ayant déjà atteint le taux plein pour ne pas avoir à se soucier d’un plafonnement des fonds perçus, c’est effectivement une très bonne alternative", confirme Philippe Crevel qui rappelle que "la pension étant traitée comme un salaire, la fiscalité n’est généralement pas un problème", quand bien même cela implique d’être soumis de nouveau à la CSG.

Retraite et surcote : les dangers du report de l’âge de départ

Autre point essentiel à prendre en compte : le report systématique de l’âge de son propre départ à la retraite présente un certain nombre de risques. Tant à l’échelle macro-économique qu’à celle, plus personnelle et par conséquent plus concernante, individuelle.

"Travailler tardivement, c’est s’exposer plus longtemps à de possibles accidents du travail ou d’éventuels arrêts maladie. À titre individuel, cela signifie bien souvent dépendre d’un régime de dépendance personnel ou professionnel, dans le cas d’une incapacité soudaine à travailler. Or, la rémunération perçue est rarement aussi élevée que la pension", pointe du doigt Philippe Crevel pour qui il apparaît logique de réfléchir à la cessation d’activité dans ce genre de situation.

"N’oublions pas non plus que la réforme des retraites conduite par le gouvernement de François Fillon en 2010 a engendré 2 milliards d’euros de dépenses de prévoyance...", souligne-t-il encore.