Chaque fin d’année, Google dévoile son classement des dernières tendances de recherche en France et dans le monde. Tour d'horizon des sujets qui ont marqué l’année 2024 en France.
De plus en plus de Français expriment le sentiment de ne plus parvenir à vivre décemment avec leur salaire actuel. Dans ce contexte de rémunération insuffisante, les entreprises ont un rôle à jouer. Cet avis est partagé par Florent Menegaux, le président du groupe Michelin depuis 2019. Le 17 avril 2024, il s'est exprimé dans les colonnes de Le Parisien.
Offrir aux salariés un salaire leur permettant de sortir de "la survie"
Au-delà du salaire, le groupe Michelin vise à instaurer des conditions de travail optimales pour ses salariés. "L'objectif est d'avoir des personnes qui soient totalement engagées dans ce qu'elles font et donc qu'elles aient un niveau de salaire qui leur permet d'avoir le confort mental de pouvoir se projeter dans le projet de l'entreprise", a expliqué le jeudi 18 avril Florent Menegaux sur Franceinfo.
Selon l'homme d'affaires : "quand vous êtes dans la survie, vous ne vous préoccupez ni d’autrui ni des questions environnementales, vous êtes réduit à l’instinct animal", déclare-t-il dans Le Parisien.
Dans les colonnes de nos confrères, le PDG du groupe Michelin déclare qu'avant d'agir, il s'est posé la question suivante : "avons-nous correctement rémunéré nos 130 000 collaborateurs ?" Afin d'y répondre, il s'interroge sur ce que doit permettre un "salaire décent", pour arriver à la conclusion suivante : "un salaire décent doit permettre à une famille de quatre personnes, deux adultes et deux enfants, de se nourrir, mais aussi de se loger, de se soigner, d’assurer les études des enfants, de se constituer une épargne de précaution, d’envisager des loisirs et des vacances."
Vers une redéfinition du "salaire décent"
À la question cruciale de savoir si le SMIC en France est suffisant, la réponse du PDG est catégorique : "Non. Par exemple, chez Michelin, nous estimons qu'un salaire décent devrait être deux fois plus élevé que le SMIC à Paris, et 20 % plus élevé que le SMIC à Clermont-Ferrand, où se trouve le siège social de l'entreprise. Chez Michelin en France, la médiane des salaires pour les catégories les moins rémunérées dépasse de 49 % le SMIC", annonce-t-il dans le quotidien francilien.
Cette situation relance le débat sur le SMIC et sur ce qui constitue un "salaire décent". À quel montant s’élève un “salaire décent” d’après les Français ?
Quel montant pour vivre dignement ?
D'après une étude menée par la Drees (Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques) relayé par Au Féminin, la question suivante a été posée aux Français : “Selon vous, pour vivre, quel est le montant dont doit disposer au minimum un individu par mois (en euros) ?”.
La réponse donnée est : "1983 euros par mois". Pour la période de 2018 à 2021, le chiffre était plutôt autour des 1750 euros mensuels. Cela a donc fortement augmenté.
Pour rappel, le SMIC est fixé à environ 1400 euros net mensuel depuis le 1ᵉʳ janvier 2024. Il faudrait donc une augmentation de 42 % pour arriver à ce “salaire décent”. Et ce dernier évolue en fonction des régions.
Des divergences d'opinions selon les régions
Selon les réponses obtenues par la Dress, les personnes vivant dans l'agglomération parisienne estiment qu'un montant de 2373 euros par mois est nécessaire pour vivre dignement, tandis que pour celles résidant dans des villes de plus de 100 000 habitants, ce montant descend à 1994 euros.
L'économiste Jean-Marc Daniel, cité par BFMTV, remet en question cette approche, en argumentant que les salaires devraient être déterminés par des critères économiques objectifs, tels que la productivité marginale du salarié et le rapport de l'offre et de la demande.
Cette perspective soulève des préoccupations parmi les Français confrontés à une hausse des prix dépassant l'augmentation de leurs salaires.