De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
L’âge légal de départ à la retraite sera-t-il reculé de 62 à 64 ans ? Cette mesure explosive est actuellement étudiée par le gouvernement. Lors d’une prochaine prise de parole officielle, qui devrait avoir lieu avant le 14 juillet, Emmanuel Macron devrait faire le point sur la situation sanitaire et économique du pays. Les réformes maintenues et repoussées seront annoncées, tout comme le calendrier et objectifs jusqu’à l’élection présidentielle. En plus de la relance économique, le chef de l’État "dira un mot", sur l’épineuse question des retraites, même si "l'idée n'est pas d'en faire la grande annonce de cette prise de parole", indique l’Élysée. "Un mot pour dire qu'il faut avancer, faire une première partie, ne pas rester sur un échec". Car, le projet de loi créant un régime universel, abandonné en mars 2020 en raison de la crise sanitaire, est bel et bien écarté, du fait de sa complexité.
Le président pourrait-il s’inspirer du système de solidarité intergénérationnelle espagnol ? Voici ce que prévoit la réforme, présentée ce mardi 6 juillet par le gouvernement de gauche.
Réforme des retraites : l’Espagne entend indexer la revalorisation des pensions sur l'inflation
Selon l’avant-projet de loi de réforme du système de retraites espagnol, la revalorisation des pensions devrait être indexée sur l'inflation.
Lorsque la loi sera approuvée par le Parlement, "le montant des pensions de retraite sera actualisé chaque année en fonction de l'inflation (...) Aucun retraité n'aura plus à se préoccuper de l'évolution de sa pension", a déclaré à la presse la porte-parole du gouvernement, María Jesús Montero. Ainsi, si les prix baissent, le montant des pensions demeurera inchangé. Car, depuis 2014, ces dernières ne sont plus automatiquement indexées sur l’augmentation des prix, en raison des mesures d'austérité prises par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.
Le gouvernement de gauche prévoit aussi, entre autres, de pénaliser les retraites anticipées tout en incitant financièrement les salariés à travailler plus longtemps, rapporte Capital. Voici comment.
Réformes des retraites : jusqu’à 12 000 € pour inciter les salariés espagnols à travailler plus
Dans son avant-projet de loi, le gouvernement actuel, dirigé par le socialiste Pedro Sánchez, envisage de réduire la pension des retraités, en cas de départ anticipé. En revanche, ceux qui sont prêts à travailler davantage, seront gracieusement récompensés. En effet, afin d’inciter les salariés espagnols à repousser leur départ à leur retraite, l’exécutif espagnol prévoit le versement d'un chèque pouvant aller jusqu'à 12 000 euros. Et ce, par année supplémentaire travaillée !
Le gouvernement français pourrait-il piocher quelques idées chez son voisin européen ?
Réforme des retraites : que prévoit Emmanuel Macron ?
Rappelons que la réforme de 2013 du gouvernement conservateur espagnol avait instauré une élévation progressive de l'âge minimum de départ à la retraite. Actuellement à 65 ans environ, elle devrait atteindre 67 ans en 2027. La gauche, pousse cependant à abroger cette réforme. Des négociations sociales sont d’ailleurs prévues à l’automne à ce sujet.
En France, le plan consacré aux retraites n’est pas encore totalement défini. Emmanuel Macron a d’ailleurs réuni ce mardi 6 juillet les organisations syndicales et le patronat afin de faire un point sur les différentes hypothèses : recul de l'âge de départ, revalorisation des petites pensions, refonte de la pension de réversion... Il a toutefois insinué aux partenaires sociaux que des mesures pourraient être prises d’ici à la présidentielle. Nous en serons davantage lors de son allocution télévisée, prévue dans quelques jours.