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Ne vous êtes-vous jamais demandé ce que ce serait d'endosser l'armure d'un chevalier, l'habit d'un noble, les hardes d'un féal ? Les membres des associations Ar Vro Bagan et Les Médiévales de Saint-Renan l'ont fait.
"Les Médiévales de Saint-Renan"
À l'aide de documents d'archives et d'experts en histoire, Les Médiévales de Saint-Renan se focalisent sur la période du haut Moyen-Âge. Ils restituent costumes, musique, marché, banquet, etc. Chaque année, ils diversifient un peu plus leurs propositions, en faisant appel à de nombreuses organisations spécialisées.
"Ar Vro Bagan"
Ar Vro Bagan, pour sa part, produit des spectacles historiques. D'après Goulc'han Kervella, metteur en scène de la troupe, son travail tourne autour de "différentes périodes, que ce soit la guerre 1914-1918, la guerre 1939-1945 ou l’histoire de l’Armorique [ancien nom de la Bretagne, ndlr]". "On fait toujours appel à des historiens", indique-t-il, et parfois à "des professeurs d'Histoire". Les experts font même "des conférences auprès des acteurs" pour que ces derniers améliorent leur jeu.
Découvrez dans les pages suivantes le fruit de leur travail acharné !
Les repas
Carottes, haricots, salades... Vous serez peut-être déçus d'apprendre que les Français du haut Moyen-Âge consommaient les mêmes légumes que nous. Cependant, selon le site du château de la Hunaudaye, seuls les paysans mangeaient les produits de la terre, les nobles leur préférant les fruits, censés être moins impurs car plus proches du ciel. Une différence de régime s'appliquait aussi à la viande. Si les nobles ripaillaient de sangliers et de cerfs, les paysans devaient se contenter de lapins et de lièvres.
Pour la reconstitution, on recherche "l'authenticité", assure Yves L’Hénaff, président de l’association Les Médiévales de Saint-Renan. Pour autant, il n'est pas question de cultiver soi-même ses patates. "Les plats sont préparés par des traiteurs" explique-t-il. C'est un "menu complet" présentant "toutes les conditions d’un banquet médiéval : pas de fourchettes, pas de couverts".
"On reconstitue un banquet le dimanche midi, avec cent personnes attablées, qui dure 2 heures. C'est parce qu'on a le défilé ensuite, précise Yves L’Hénaff. Normalement, il devrait durer 4 heures !", ajoute-t-il en riant.
Le marché
Pendant le haut-Moyen-Âge, les étals des marchés étaient chargés de grains, de viande et de vin, indique le site Vivre au Moyen-Âge. Les paysans souhaitant vendre leurs marchandises se déplaçaient d'un peu partout dans la région, afin de faire profiter aux clients (parfois leurs collègues) d'un choix assez divers.
D'après ce que nous dit Yves L'Hénaff, c'est exactement ce qui se passe dans le marché reconstitué à Saint-Renan... mais à une plus grande échelle. Il explique en effet que l'événement rassemble environ "50 marchands qui viennent de toute la France".
Les vêtements
Le plus visuel et le plus caractéristique des éléments de reconstitution est bien sûr le costume de ses participants. Des nippes du paysan, qui portent chemises et tuniques de toile, aux robes et aux capes des nobles, souvent en feutre ou en laine, parfois même en soie, les possibilités sont nombreuses.
Ar Vro Bagan travaille avec "une costumière professionnelle", qui "effectue un travail de recherche sur les périodes", explique Goulc'han Kervella, metteur en scène au sein de la troupe. Les costumes sont ensuite conçus ou loués, parfois à d'autres associations, détaille-t-il. Il prend comme exemple leur "prochain spectacle", qui se déroule en 1681 et a nécessité une "étude sur les costumes des paysans et de l’armée française".
Les métiers
Autrefois, le citoyen lambda pouvait être tailleur de pierre, apothicaire, armurier, cardeur de laine... Autant de métiers devenus désuets ou ayant énormément changé.
Certains d'entre eux sont bien représentés dans les fêtes médiévales organisées par Les Médiévales de Saint-Renan."Des artisans viennent (y) faire des démonstrations", comme en témoigne Yves L'Hénaff président de l'association.
La musique
L'orgue portatif, la cornemuse ou encore la bombarde passent pour des instruments anecdotiques dans la musique actuelle. Au Moyen-Âge, cependant, ils avaient une place importante dans les spectacles.
Quant aux Français de la guerre 1914-1918, il écoutaient des chansons comme Sous les ponts de Paris ou La c hanson de Craonne, rapporte La Croix. Entre 1939 et 1945, c'étaient Tino Rossi, Maurice Chevalier ou encore Édith Piaf qui berçaient leurs dures existences...
De tous les arts médiévaux, c'est la musique dont l'association Ar Vro Bagan s'est fait l'experte. Goulc'han Kervella, metteur en scène de la troupe, mentionne "la musique jouée dans la cour des rois ou des seigneurs de l’époque" utilisée dans les spectacles. Pourtant, déplore-t-il, "il est difficile de savoir, en Bretagne, de quelle époque datent les musiques traditionnelles". En revanche, à ce sujet, les deux guerres mondiales "sont des périodes plus faciles, avec des repères plus précis".
Les fêtes
Catholiques ou profanes, les fêtes étaient récurrentes pendant le haut Moyen-Âge. La fameuse fête des Fous, par exemple, était une journée très spéciale où les servants prenaient la place des maîtres et où l'on se moquait de la religion, rapporte le site L'Histoire de France.
"Le principe de composition de la fête, c’est que c’est une fête de rue", déclare Yves L'Hénaff, président des Médiévales de Saint-Renan. Cette débauche de couleurs et de musique se traduit surtout pendant le défilé, où seules les personnes respectant un code vestimentaire médiéval sont autorisées à se montrer.
Et le feu d'artifice qui a lieu chaque année, est-ce vraiment très médiéval ? Il s'avère que oui. "Pour la venue de François Ier, gendre d’Anne de Bretagne, il y a eu un feu d’artifice qui a mis le feu à une maison", lance Yves L’Hénaff. La troupe a même retrouvé "le document qui détaille le montant du remboursement de la maison par le roi" !