Le nouveau design repensé pourrait supprimer les numéros de carte imprimés. Un système plus sécurisé pour limiter les informations visibles et potentiellement exploitables par les fraudeurs.
Le compteur Linky est-il obligatoire ? Oui, peut-on lire çà et là dans la presse. Non, affirment pourtant certains opposants au petit boîtier vert d’Enedis, qui militent contre son installation forcée en France. C’est le cas, notamment, de Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire et animateur du site Refus Linky/Gazpar, que Libération présente d’ailleurs comme un "militant anti-Linky". Ce dernier affirme à Planet qu’il est possible de refuser sa pose et de garder son ancien appareillage. Le tout, sans souffrir d’électro-hypersensibilité ou bénéficier d’un jugement favorable.
Plus intéressant encore, peut-être : l’activiste anti-compteur intelligent estime qu’Enedis elle-même reconnaît - à demi-mot, certes - qu’il n’est pas possible de dire que l’installation du compteur Linky est obligatoire sans mentir. Une analyse qui diffère considérablement de celle souvent évoquée dans la presse et dont Planet s’est d’ores et déjà fait écho. Explications.
Non, Linky n’est pas obligatoire, assure Stéphane Lhomme à Planet
Deux textes européens justifient, depuis 2010, le déploiement des compteurs intelligents indique le site spécialisé Selectra. Il s’agit de la directive 2006/32/CE du 5 avril 2006 et de la directive 2009/72/CE du 13 juillet 2009 ; toutes deux visant à réduire la consommation énergétique. Pour Enedis, peut-on lire sur son site, c’est de là que vient le caractère obligatoire de Linky. Plus précisément, la filiale d’EDF se repose sur Le décret n°2010-1022 du 31 août 2010 et de l’article R341-4 du code de l’énergie. Une argumentation mensongère, dénonce Stéphane Lhomme.
"Les directives européennes ne font pas mention d’une quelconque obligation qui incomberait aux habitants. Elles ne stipulent d’ailleurs pas que Linky soit obligatoire, au contraire. Cependant, c’est beaucoup plus simple, pour pouvoir installer le compteur à tous les Français, de leur dire que c’est le cas", déplore le militant qui n’hésite pas à parler de mensonge. Il affirme même qu’Enedis va jusqu’à menacer ou effrayer les Françaises et les Français qui refuseraient le compteur. Il les invite à ne pas céder.
Mais dès lors, comment s’opposer à la pose du compteur que l’on vous réserve ?
Vous voulez refuser le compteur Linky ? Voici ce qu’il faut faire
"Quand on veut refuser Linky, il y a deux cas de figure. Soit le compteur est installé dans votre logement - ou alors dans votre jardin, mais il faut qu’il soit inaccessible - soit il est en dehors de votre domicile", résume d’entrée de jeu Stéphane Lhomme qui explique la marche à suivre diffère mécaniquement d’une situation à l’autre.
"Dans le premier cas, c’est simple : il suffit de ne pas ouvrir la porte aux agents chargés de la pose. Plus de la moitié des compteurs sont installés en intérieurs et c’est bien pour ça que les techniciens envoyés par Enedis sont obligés de terroriser les gens qui ne les laissent pas entrer. Pour les autres, en revanche, il faudra barricader le compteur", explique le militant, qui tient à rassurer les Françaises et les Français qu’une telle solution pourrait effrayer.
"Tous ceux qui s’y sont employés ont reçu une lettre d’Enedis expliquant que l’entreprise se réservait le droit de les attaquer en justice. Jusqu’à présent, il ne se passe rien et c’est bien normal : le coffret appartient à l’habitant tandis que le compteur appartient aux collectivités locales. Ils n’ont aucun intérêt à faire plus que menacer les gens qui refusent le compteur Linky", rappelle celui qui a aussi dit non au compteur.
"Je l’ai fait pour des raisons citoyennes. Linky, c’est remplacer 35 millions de compteurs en état de marche en 4 ou 5 ans. C’est l’une des plus grandes opérations d’obsolescence programmée de l’histoire de France. En outre, il entraîne dans bien des cas une explosion de la facture d’électricité, qui pèse énormément sur les personnes à faibles revenus et notamment les personnes âgées qu’Enedis n’hésite pas à terroriser", détaille-t-il entre autres motifs.
Il est d’autant plus important de résister, insiste-t-il, qu’Enedis a d’ores et déjà reconnu les failles de son propre argumentaire. Explications.
"Même Enedis reconnaît que le compteur Linky n’est pas obligatoire"
Même Enedis reconnaît - indirectement - que le compteur Linky n’est pas obligatoire, soutient Stéphane Lhomme dans nos colonnes. "L’entreprise a déjà dit aux Françaises et aux Français qui refusent la pose du compteur Linky qu’elle facturera le fait de dépêcher un agent pour la relève de leur consommation d’électricité. Actuellement, ce n’est pas payant, mais ce n’est pas le fond du problème", analyse le militant anti-Linky.
"C’est un aveu qui dit clairement que le compteur ordinaire reste légal ; que l’on est pas hors-la-loi dès lors qu’on refuse le compteur Linky. Qui imaginerait, en effet, qu’un service public facture une prestation illégale ? Dès lors, c’est qu’il est possible - et autorisé - de ne pas choisir le compteur Linky", affirme-t-il encore. Et d’assurer que, avec son collectif, il fera tout pour mettre des bâtons dans les roues à Enedis, si cette dernière décidait effectivement d’une hausse des tarifs pour les clients qui auraient conservé leur ancien appareillage.