Carburants : les détails de la hausse qui pourrait vous coûter (très) cherIstock
Ils mènent, contre l'Arabie Saoudite, une guerre qui pourrait vous ruiner. Des rebelles se sont attaqués à d'importantes installations pétrolières dans l'est du pays, engendrant mécaniquement une hausse des prix jugée "inquiétante" par les professionnels du secteur.
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Hausse des prix du carburant : ce que cela va vous coûter

"C'est peut-être ce qu'il y a de plus inquiétant pour les Français", assure Françis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), aux micros de l'AFP — dont Ouest-France reprend les informations. Il parle de la récente attaque menée par les rebelles Houthis contre les installations pétrolières d'Aramco, la compagnie nationale d'hydrocarbure de l'Arabie Saoudite. A l'aide de drones, les rebelles ont bombardé des unités de l'est du pays et les ont sévèrement endommagées. Une situation qui ne sera, hélas pour eux, pas sans impact sur les ménages de France.

En effet, plusieurs professionnels du secteurs pointent du doigts les conséquences mécaniques d'un tel assaut. Les répercussions seront financières : depuis l'attaque, on assiste à une véritable "flambée des cours du pétrole", indique le quotidien régional. "On peut s'attendre assez rapidement à une augmentation de l'ordre de 4 ou 5 centimes", confirme d'ailleurs le président de l'UFIP. "Cinq centimes, à supposer que ça reste à ce niveau, c'est tout à fait considérable", poursuit-il encore, non sans préciser que "les grandes sociétés répercutent au jour le jour l'évolution des prix sur le marché de Rotterdam sur l'essence et le gazole".

Pire encore ! La situation est susceptible de s'aggraver. Ce qui serait d'autant plus difficile à supporter pour les Françaises et les Français que le cours du pétrole a un impact considérable sur les prix. "Quand vous payez 1,50 € sur un litre d'essence, vous avez à peu près 50 centimes de matières premières, de raffinage et de distribution", soit un tiers environ. Le reste n'est composé que de taxes.

Aramco vient de réduire de moitié sa production, provoquant une hausse des cours de 10% environ. Or, compte tenu du caractère très inflammable du conflit, Francis Duseux redoute un "embrasement", à l'heure où le pétrolier pourrait prendre "plusieurs mois" pour retrouver des volumes de production comparables à ceux avant l'attaque…

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Hausse des prix du carburant : des attaques de plus en plus régulières ?

Ce n'est pas la première fois qu'Aramco essuie les assauts des rebelles Houthis. En vérité, indique Ouest France, c'est même la troisième fois en cinq mois. Cette fois, l'attaque portait sur les centres pétroliers d'Abqaiq et de Khurais, tous les deux installés dans l'est du pays.

La charge a été menée par des drones, équipés de missiles, qui ont bombardé et considérablement endommagés les deux établissements. Les incendies qui en ont résulté ont fait d'importants dégâts, quoique les autorités n'aient pas voulu indiquer l'ampleur exacte de ces derniers. Elles n'ont pas non plus mentionné le nombre de victimes — sous réserve qu'il y en ai eu.

Le précédent assaut remonte au 17 août 2019, contre le champ pétrolier de Shaybah. Avant cela, les Houthis avaient envoyés d'autres drones encore dans la région de Ryad, pour s'en prendre aux deux stations de pompages de l'oléoduc qui ceinture le royaume d'est en ouest.

Si les Houthis s'attaquent à ces installations c'est parce que l'Arabie Saoudite s'attaque de son côté au Yémen voisin. Il s'agit d'un territoire qu'ils contrôlent partiellement (nord du pays, mais aussi la ville de Sanaa qui est la capitale) depuis 2015 et dans lequel ils résident. Ils sont, par ailleurs, soutenus par l'Iran, l'un des grands rivaux de l'Arabie.