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Alors qu’ils étaient invités sur le plateau de Mots croisés, l’émission politique de France 2 lundi soir, Jérôme Cahuzac, le ministre délégué au Budget et Jean-Luc Mélenchon, le co-président du Parti de gauche ont vivement confronté leurs idées sur la dette. "Voilà ce que dira mon gouvernement (s’il arrivait au pouvoir) : on paiera quand on pourra", a en effet déclaré celui qui briguait l’Elysée il y a encore quelques mois à l’actuel membre du gouvernement. Et d’ajouter : "Et d’ici là, c’est la Banque centrale (européenne) qui va financer si jamais les taux d’intérêt explosent…La dette on la paiera à mesure qu’on pourra. Et d’ici là, ceux à qui ont la doit attendront".
"C’est se foutre du monde"
Des propos qui ont aussitôt fait bondir le ministre délégué. "Rembourser cela (la dette publique) ne se fera pas facilement… Faire croire qu’on va rembourser 1.800 millards d’euros facilement, comme ça, un comme par magie (…) c’est se foutre du monde", a-t-il ainsi rétorqué. "Ca ne marchera pas, ce que vous dites", a lancé Jérôme Cahuzac avant de poursuivre : "Ca ne suffira pas pour convaincre la BCE d’imprimer des euros comme la Réserve fédérale imprime des dollars, comme la Banque d’Angleterre imprime du sterling (…) En dépit de vos objurgations (…), nous n’obtiendrons pas cela de al BCE parce qu’elle est indépendante".
"Arrêtez de faire le clown"
Et alors que le gouvernement table actuellement sur une croissance de 0,8% en 2013, Jean-Luc Mélenchon a assuré que cet objectif est impossible à tenir. "Vous serez Cahuzandreou avec Hollandreou, d’un plan à l’autre, austérité et austérité, et encore austérité", a-t-il prévenu, faisant allusion à la situation économique critique que traverse la Grèce. Un rapprochement qui n’a visiblement pas plu à Jérôme Cahuzac : "Arrêtez de faire le clown, vous méritez mieux que cela. Vous avez 4 millions de suffrages sur votre nom, cela ne vous autorise pas à faire le clown en direct à la télé".
Très remonté contre Mélenchon, le ministre délégué au Budget n’a pas hésité à lui asséner : "Au fond de vous-même, vous souhaitez l’échec de ce gouvernement de gauche. Et ça, je trouve cela très triste. Vous ne gagnerez jamais le pouvoir parce que vous êtes un homme seul, monsieur Mélenchon".