De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Ce lundi 8 mai 2023, The Guardian a présenté les résultats des travaux d’une équipe de chercheurs, financée par l'Office of Road Safety du gouvernement australien. Ces scientifiques élaborent un test sanguin pour mesurer le taux de fatigue au volant, comme on mesure celui d'alcool grâce aux éthylotests.
"Si on regarde les principaux facteurs d'accidents de la route, l'alcool en est un, la vitesse en est un autre, et la fatigue en est encore un autre", détaille Clare Anderson, professeure à l'université Monash de Melbourne et chercheuse impliquée dans le projet, à The Guardian. Selon des études récentes, conduire après moins de cinq heures de sommeil est aussi dangereux que d’être en état d'ivresse au volant.
Fatigue au volant : une des premières causes d’accident
"La fatigue des conducteurs est un problème important et grave", affirme Sonya Hurt, directrice générale du Road Safety Trust en Australie. Selon les experts, 20 % de toutes les collisions de véhicules au Royaume-Uni sont liés à la fatigue. Et un quart des accidents graves peuvent lui être imputé, rappelle nos confrères de TF1.
"Même si la solution à la fatigue est simple, dormir, notre capacité à résoudre le problème est réduite car nous n'avons pas d'outil pour la mesurer comme pour l'alcool", explique Clare Anderson, professeure à l'université Monash. Les chercheurs australiens se sont alors lancés le défi de créer un test permettant de déterminer si un conducteur manque de sommeil ou non. Comment pourrait-on mesure la fatigue des automobilistes sur les routes ? Quelle forme prendra cet éthylotest du sommeil ?
Fatigue au volant : comment la mesurer ?
"La conduite en état de fatigue pourrait être gérée de la même manière que la conduite en état d'ébriété, en fixant un seuil (c'est-à-dire la quantité de sommeil préalable nécessaire) à partir duquel les conducteurs sont 'considérés en état d'ébriété'", explique Clare Anderson, professeure à l'université Monash, à The Guardian.
Afin de mesurer ce seuil de fatigue, les chercheurs ont identifié cinq biomarqueurs sanguins permettant de déterminer depuis combien de temps un individu est éveillé. "Ces biomarqueurs sont étroitement liés à la durée d'éveil d'une personne et sont constants d'un adulte à l'autre. Certains d'entre eux sont des lipides, d'autres sont produits dans l'intestin", précise Clare Anderson. Le test en cours d’élaboration serait fiable dans plus de 90% des cas.
Selon les pays, le seuil à partir duquel un conducteur serait considéré comme en manque de sommeil pourra varier. De leur côté, les chercheurs recommandent un minimum de 4 à 5 heures de sommeil pour une conduite sûre.
Pour mesurer la fatigue des automobilistes, après un accident de la route par exemple, un test sanguin sera donc effectué. Il servira alors de preuves d’une circonstance aggravante en fonction des cas. Quand ce type de test sera-t-il mis en circulation ? Quelles seront les conséquences pour les automobilistes ?
Test de fatigue : quand sera-t-il mis en place ?
Clare Anderson, chercheuse impliquée dans le projet, estime qu'un test sanguin pour le manque de sommeil pourrait être prêt d’ici deux ans. Le test pourrait être effectué en même temps que les tests de dépistage de drogues et d'alcool déjà existants. Il aurait lieu lors de l’admission à l’hôpital d’un automobiliste accidenté.
Pour ce qui est de tests portables effectués sur le bord de la route, il faudra attendre un peu plus. Selon Shantha Rajaratnam, membre du projet et professeur à l’Université de Monash, "avec l'investissement adéquat pour pouvoir mettre en place ce système, je pense que d'ici cinq ans, nous serons en mesure de mettre en œuvre ces tests basés sur les biomarqueurs - au moins dans les secteurs critiques pour la sécurité, tels que le camionnage, l'aviation commerciale et l'exploitation minière", rapporte The Guardian.