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Le contrôle technique est un casse-tête et une contrainte financière pour nombre d'automobilistes. Après l'achat d'un véhicule neuf, il est obligatoire dans les 6 mois précédent le 4e anniversaire de sa mise en circulation. Ensuite, il faut le refaire tous les deux ans dès lors que le contrôle reçoit un avis favorable de la part du centre agréé.
Préparer le contrôle technique pour continuer à circuler
En cas de résultat défavorable pour défaillance majeure (S), la validité du contrôle est de deux mois. C'est la période dont vous disposez pour faire les réparations nécéssaires avant la contre-visite mais vous pouvez continuer à circuler.
En cas de résultat défavorable pour défaillance critique (R), la validité du contrôle est limitée au jour où il a été réalisé. Vous ne pouvez plus rouler avec votre véhicule que jusqu'à minuit pour le déposer chez un garagiste mais disposez de deux mois pour le remettre en conformité avant la contre-visite.
Il est donc important de connaître l'état de son auto avant de passer le redouté contrôle (133 points doivent au minimum être vérifiés par le technicien). Il est même possible de le préparer pour optimiser ses chances d'obtenir un avis favorable du premier coup. Nous avons demandé ses conseils à Anthony Ferro-Milon, leader offre atelier chez Norauto Villeneuve-d'Ascq.
Planet.fr : Le contrôle technique est-il vraiment plus "sévère" aujourd'hui ?
Anthony Ferro-Milon : Il a nettement évolué en 2019, avec l'arrivée des points critiques (avant nous notions les défauts mineurs ou majeurs et ça s'arrêtait là). On doit maintenant chercher des éléments qui pourraient soit avoir une incidence sur la sécurité ou l'environnement, principalement. C'est fréquent sur les voitures sans permis, dont les propriétaires se retrouvent démunis. Concernant le délai des deux mois, il faut savoir qu'en réalité c'est deux mois moins 1 jour : si vous arrivez sur l'échéance des deux mois, vous allez repayer un controle technique !
Planet.fr : Quels sont les équivalents des défauts majeurs que vous constatez le plus souvent ?
Anthony Ferro-Milon : Si on doit lister ce qui peut entraîner un refus au contrôle technique on peut citer en premier lieu les pneumatiques, par exemple à cause de leur usure. Mais ce qu'on voit le plus souvent c'est une déformation du pneu ou une déterioration importante : de la gomme arrachée, une partie "cisaillée", ou la structure métallique sous la gomme qui devient apparente. Tout ça peut être vérifié facilement par tout un chacun grâce aux différents témoins présents sur les pneus en fonction des fabricants. On peut aussi passer la main tout autour pour voir si un corps étranger ne s'y est pas enfoncé : une vis, un clou... Si ça entraîne une crevaison, le particulier peut très bien la réparer lui même avec une mèche par exemple, c'est toujours autorisé. Sinon, agir soi-même est compliqué, à moins de faire changer les pneus avant le contrôle.
Planet.fr : Un autre point sur lequel le propriétaire peut éventuellement agir ?
Anthony Ferro-Milon : Un autre point facile à vérifier, c'est l'éclairage. A part les phares. S'ils sont mal réglés, il faut utiliser un appareil spécial. En revanche, il peut contrôler les ampoules de signalisation. Pour les plaques d'immatriculation, s'il y en a une sur deux qui ne marche pas, c'est la contre-visite assurée alors qu'il peut la changer lui-même. Même chose pour un feu stop, une veilleuse, etc. Si l'un est en défaut, c'est la contre-visite. C'est donc très simple : si je ne veux pas être recalé au contrôle technique je "checke" tout mon éclairage et je m'assure qu'il soit fonctionnel : c'est faisable sur 70 % des véhicules. Un client particulier aura toutefois du mal à intervenir sur les ampoules leds diurnes, ou encore au xénon où l'on est sur du 20 000 volts et pour lesquels il faut être habilité, du moins sensibilisé au risque électrique. Mais ils n'entraînent pas de contre-visite car sont des élements qui font partie du design du véhicule.
L'envionnement, nouveau point clé du contrôle technique
Planet.fr : Et au niveau des défauts majeurs liés à l'environnement ? Que faire ?
Anthony Ferro-Milon : La dureté du contrôle sur l'émission des fumées, leur opacité, a été multipliée par huit. Donc le particulier ne peut pas faire grand chose. Mais il y a des recommandations. Avant un contrôle technique, il faut essayer de privilégier un usage autoroutier avec des régimes un peu plus élevés et si possible ajouter un additif type nettoyant injection, nettoyant échappement. Une étude menée par Norauto a révélé que la pollution était l'angoisse principale des clients avant un contrôle technique. On explique aux clients qu'on n'entretient plus un véhicule comme il y a 15 ans. On les utilise de plus en plus mal avec les trajets courts, les embouteillages, la mauvaise qualité des carburants... Même avec un bon conducteur, la voiture s'encrasse. C'est la raison pour laquelle nous proposons un "diagnostic 5 gaz" dans nos révisions. Leur analyse permet de déterminer d'où vient le problème et de le solutionner.
Planet.fr : D'autres défauts peuvent être liés l'environnement ?
Anthony Ferro-Milon : Oui et c'est très fréquent. Ce sont les fuites excessives : liquide de refroidissement, huile... Si elle la fuite est permanente c'est une défaillance critique. Ce qui est paradoxal c'est que si elle est bien permanente, mais c'est le règlement, je ne vois pas comment le client peut arriver jusqu'à chez nous... La fuite excessive est elle un défaut majeur, complexe à identifier. Il ne peut pas le faire lui-même car il faut mettre le véhicule sur un pont, il faut de l'éclairage...En revanche ce qui peut être fait facilement, s'il voit où ça coule, c'est de nettoyer le moteur avec un produit spécial. Ca ne résoud pas le problème mais ça l'atténue pour passer le contrôle technique. Quand c'est une petite fuite ou un suintement, je déplore que le règlement ne fasse pas la différence entre un véhicule qui a 200 000 km et un autre qui en a 50 000. Avec 200 000 km au compteur, même s'il est bien entretenu, c'est normal que ça arrive. C'est une question de pouvoir d'achat que j'ai remontée à Mobilians (ex-CNPA, "principal mouvement d'entrepreneurs des métiers de la mobilité : commerce de véhicules, distribution de carburants et de nouvelles énergies, réparation, recyclage et toutes les offres de services aux automobiles", ndlr)
Les points auxquels "on ne pense jamais"
Planet.fr : Il y a d'autres points de vigilance à signaler ?
Anthony Ferro-Milon : Oui, auxquels on ne pense jamais. Si vous vous présentez au contrôle avec le réservoir de lave-glace vide, vous ne serez pas mis en défaut à cause de ça mais parce que le système entier sera considéré comme inopérant. On fait donc le point du liquide lave-glace, on vérifie ses niveaux pour mettre toutes les chances de son côté. Il y a aussi la ceinture de sécurité. Imaginons qu'avant de passer le contrôle, les sièges arrière aient été rabattus pour transporter une machine à laver ; si on se présente et que les ceintures sont restées derrière les sièges, qu'on tombe sur un contrôleur qui a quatre véhicules en attente et qui n'a pas envie de s'embêter, il peut vous mettre une contre-visite !
Planet.fr : C'est pourtant absurde !
Anthony Ferro-Milon : Une autre absurdité du règlement : vous roulez sur autoroute et sous le véhicule que vous suivez vous voyez des tôles qui bougent. Ces carters de protection du moteur sont en réalité en plastique. Ces tôles sont systématiquement enlevées quand il y a des vidanges ou des interventions qui sont faites en atelier, et à force, quand on les remet en place, leurs agrafes, qui sont aussi en plastique sont fragilisées ou cassent, et on se retrouve avec des tôles qui tiennent avec 5 ancrages au lieu de 10 ancrages. Or, si le tout n'est pas correctement fixé, c'est un motif de contre-visite. C'est heureusement facile à contrôler et on peut soi-même remettre des Colson ou des Rilsan. On peut même, et c'est aussi absurde, enlever les tôles : ça ne peut pas être signalé pour contre-visite car il n'y a pas de danger.
Planet.fr : Dans tous les cas, qu'est-ce qui est le mieux : passer directement le contrôle technique ou passer chez le garagiste avant ?
Anthony Ferro-Milon : Nous avons deux types de clients. Ceux qui veulent être prudents et passent chez nous faire un diagnostic pré-contrôle technique (60 points). On a ensuite une grande partie des gens qui viennent à trois jours de l'échéance, qui se disent "je vais avoir une contre-visite mais j'irai chez mon garagiste avec le rapport et je saurai ce qu'il y a à faire". C'est une question de pouvoir d'achat. Ils préfèrent payer une contre-visite à 10-12 euros et savoir exactement ce qui ne va pas sur le véhicule, plutôt que d'aller directement chez le garagiste. Car le contrôle technique, même normé, reste à la libre appréciation de l'auditeur. S'il tombe sur un point qui n'a pas été repéré par le mécanicien, il y aura contre-visite et le client devra à nouveau retourner chez le garagiste. Donc, au lieu par exemple d'avoir une facture de 1 500 euros, s'il attend d'avoir passé le contrôle technique pour ne faire réparer que ce qui y a été signalé, il n'aura plus qu'une facture de 500 euros.
Planet.fr : Vous recommandez donc le passage direct au contrôle technique ?
Anthony Ferro-Milon : Oui, ça évite le stress du passage au garage où on va vous annoncer et facturer des prestations qui ne seront peut-être pas contrôlées ou interprétées de la même façon par l'auditeur et en terme de budget on se concentre vraiment sur ce qu'il a détecté. De plus, pour au moins 50 % des contrôles techniques aujourd'hui, la contre-visite est offerte. Il faut aussi encourager les gens à réserver en ligne. On peut facilement obtenir une réduction de 10 %.