De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Certaines personnes devront travailler plus longtemps", alerte Mercer, une entreprise de conseil en vue de la préparation de la cessation d'activité, qui publiait récemment son 12ème rapport annuel relatif aux systèmes de retraite du monde. Cette année, la France essuie un violent revers, rapporte Capital. "D'autres devront se contenter d'un niveau de vie inférieur", poursuit en effet le cabinet d'experts. Et tout cela n'a rien de véritablement étonnant : cela découle des fragilités de notre modèle, engendrées notamment par la crise sanitaire. Ainsi que les choix politiques de l'exécutif, qui tente aujourd'hui d'y répondre.
Cela n'a rien d'un secret : le modèle de retraite français peine à essuyer le choc financier qu'a provoqué le coronavirus CoVid-19. Pour 2020, le Conseil d'orientation des retraites (Cor) annonçait récemment un déficit supérieur à 25 milliards d'euros. L'année passée, il s'établissait pourtant à 1,9 milliard d'euros… Ce qui, poursuit le mensuel spécialisé en économie, ne signifie pas que les choses ne pourront pas s'arranger : en 2024, le gouffre devrait se résorber à 13,3 milliards d'euros.
Sur quels critères le système de retraite français est-il évalué ?
Il n'empêche : nos voisins s'en sortent souvent mieux. Sur 39 nations évaluées, sur la base de trois critères précis, la France se hisse difficilement à la 20ᵉ place, après avoir reculé de deux rangs par rapport à l'année précédente. D'après Mercer, le système hexagonal manque en effet de viabilité.
Les éléments retenus par le cabinet d'expert pour juger de la pertinence du modèle de solidarité intergénérationnels sont multiples. On retrouve la performance - établie en comparant la proximité entre le dernier revenu et le niveau de pension, mais aussi "l'intégrité", qui consiste en vérité à estimer la lisibilité du système. Enfin, la question de la viabilité est, évidemment, abordée…
Pourquoi la France peine-t-elle autant ?
Pour le cabinet Mercer, qui a rétrogradé la France cette année, le problème est notamment politique. Et lui de souligner que tous les pays frappés par la CoVid-19 ont opté pour des stratégies différentes. Celle choisie par Emmanuel Macron, semble-t-il, n'est pas la plus optimale.
"Parmi les pays les mieux notés, on trouve ceux qui présentent un mix entre la capitalisation et la répartition comme les Pays-Bas ou Israël. Car ce type de système permet de répartir le risque et ce n'est pas seulement la solidarité intergénérationnelle qui joue et vos pensions ne sont pas totalement dépendantes des marchés financiers", analyse Christel Bonnet, consultante senior chez Mercer, citée par Capital.
Les retraités actuels vont-ils souffrir de la crise ?
S'ils constituent aujourd'hui l'une des principales victimes sanitaires de la crise, les retraités ont globalement été épargnés par la première vague, sur le plan financier. Cela pourrait ne pas être le cas à l'avenir, alerte Mercer.
Parce que l'Etat peine à maintenir ses caisses pleines, tout contraint qu'il est d'engager de fortes dépenses publiques, les retraités actuels pourraient aussi connaître d'importantes déconvenues pécuniaires. Les pensions pourraient être gelées des années durant dans une tentative de réordonner les finances publiques. Et, souligne Capital, le risque d'un accroissement des inégalités entre les femmes et les hommes une fois passée la cessation d'activité est réel.