De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Mon véritable adversaire, c'est le monde de la finance", clamait François Hollande en 2012, avant d'être élu président de la République, ainsi que le rappelle Le Monde. Le chef de l'Etat avait ensuite mené, en première partie de quinquennat, une politique d'imposition assez sévère, tant pour les contribuables que pour les entreprises, rappelle le quotidien Les Echos. Avant d'entamer, en fin de mandat, des baisses que le journal libéral juge aujourd'hui bienvenue. De quoi s'imaginer ce que pourrait faire le parti socialiste, s'il revenait au pouvoir en 2022 ? Peut-être.
En pratique, cependant, il existe des façons plus simples de savoir ce que la gauche de gouvernement prévoit pour la prochaine élection présidentielle. En effet, révèle Capital, la Fondation Jean Jaurès - un think tank marqué à gauche, proche du PS - vient de publier une note en cinquante page qui vise à détailler la façon dont il faudrait, théoriquement au moins, réinventer la fiscalité en France.
A en croire le magazine spécialisé en économie, le nouveau programme de la gauche pourrait ne pas plaire à tout le monde.
Impôts : que prévoit la Fondation Jean Jaurès ?
"Nous ne payons pas trop d'impôts !", affirme en effet Brice Gaillard, docteur en sciences politiques, qui signe le "Manifeste pour une imposition plus simple et plus équitable" du think tank. Il plaide pour une refonte profonde du modèle fiscale français, sur la base d'un certains nombre de principes comme, par exemple, la hausse de l'impôt sur le revenu. Il prévoit aussi d'en renforcer la progressivité. C'est mécanique : cette révision pourrait grever les finances de certains contribuables…
Impôt sur le revenu et succession : ce qui vous attend si le programme de la Fondation Jean Jaurès passe
Pour Brice Gaillard, c'est une évidence : il faut revoir de A à Z l'impôt sur le revenu. Aujourd'hui, 10% des contribuables paient 70% des 76 milliards qu'il rapporte, annuellement à l'Etat. Un montant important, rappelle Capital, mais qui est loin d'égaler celui rassemblé grâce à la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée), qui représentait 124 milliards d'euros en 2019.
Le docteur en sciences politique estime notamment qu'il faut augmenter le nombre de tranches pour "accroître significativement la progressivité" de l'impôt sur le revenu, de sorte à faire payer davantage les ménages les plus aisés.
Par ailleurs, il juge aussi nécessaire d'inclure l'assurance vie dans le calcul des successions. Une proposition, explique Capital, particulièrement "polémique". Pour l'auteur du manifeste, "il faut rétablir une base taxable pour tous" et, d'une façon générale, alourdir les droits de succession puisque, promet la gauche, seuls les citoyens aisés en sont redevables.
Niches et foyers fiscaux : ce qui pourrait changer
Autre détail, qui compte beaucoup pour Brice Gaillard : la suppression du foyer fiscal, de sorte à rendre l'imposition individuelle. Selon lui, la situation actuelle est particulièrement violente à l'encontre des parents isolés "et notamment des mères célibataires. Et lui de souligner que tout calcul du taux d'imposition reposant aussi sur le nombre d'enfants où les revenus du conjoint est difficilement conciliable avec l'idée de neutralité fiscale…
Enfin, le docteur en sciences politique plaide aussi pour la suppression d'un certain nombre de niches fiscales, indique Capital. Il ne les juge pas "par essences illégitimes", mais elles demeurent "problématiques" selon lui. Il évoque une "rupture d'égalité devant l'impôt"...