Essence, électricité, loyers… combien la fin des aides de l’État va vous coûter Istock
Un bouclier électricité voué à disparaître, pas de nouvelle remise sur l'essence… Pour redresser les finances publiques, le gouvernement a décidé de mettre fin à sa politique d'aides massives. Un choix qui n'est pas sans conséquences sur le porte-monnaie des ménages. Le point.
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Cette rentrée, pour Bruno Le Maire, est marquée du sceau du rabot. Le ministre de l’Économie poursuit en effet un objectif prioritaire : assainir, au plus vite, les finances publiques de l’Hexagone", pointe le site Capital. Pour réussir sa mission, le locataire de Bercy a organisé, en juin, une revue de dépenses publiques à Bercy.

Son but ? Trouver 15 milliards d’euros d’économies dans le budget 2024. Une mission pour le moins délicate, tant les marges de manœuvre semblent restreintes au regard du contexte économique. Mais le ministre n’a pas exactement le choix : car la France s’est engagée auprès de Bruxelles à repasser sous la barre des 3% de déficit public en 2027.

Et pour arriver à ses fins et dans ces conditions :  Bruno Le Maire n'a apparemment pas le choix. Il doit arrêter sa politique d’aides massives et non ciblées sur l’essence ou l’électricité. Des aides qui ont pourtant permis de soulager le budget des familles, et ce, quand l’inflation était à près de 6% en août 2022. Au contraire, la période est à la diète pour l'exécutif. Une mauvaise nouvelle pour les ménages, au moment où l’inflation demeure élevée : +4,8% sur un an - entre août 2022 et août 2023 -, selon la dernière estimation provisoire de l’Insee. Transport, énergie, logement… v oici-ci après les postes de dépenses où la facture pourrait s’envoler.

Fin de la remise sur les carburants

Une annonce fracassante pour les automobilistes. En direct sur BFM TV, dimanche 3 septembre, Bruno Le Maire a ainsu écarté la mise en place d’une nouvelle remise sur les carburants, comme cela avait été mise en place en place en 2022. Une demande de ristourne formulée quelques jours plus tôt par le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. “Est-ce qu’il serait cohérent par rapport à la sortie du ‘quoi qu’il en coûte’ de remettre une aide sur les carburants ? La proposition de Xavier Bertrand coûte 12 milliards d’euros”, a balayé du revers de la main le ministre.

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Pour rappel, au 1er avril 2022, le gouvernement Borne avait mis en place une ristourne de 18 centimes d’euro par litre sur le carburant. Une remise boostée à 30 centimes à partir du 1er septembre, avant d’être ramenée à 10 centimes par litre de la mi-novembre à la fin décembre. “Sur toute la durée de l’année 2022, ce dispositif aura permis une économie moyenne de 120 euros pour un automobiliste français, auxquels s’ajoutent 40 euros de la remise Total”, avait précisé l’ancien ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, à l’automne dernier.

 " Les prix devraient donc demeurer élevés, mais stables "

Où en sont les prix à la pompe cette année ? “Les prix publiés ce lundi 4 septembre par le ministère de la Transition énergétique donnent un SP95 à 1,96 euro par litre en moyenne et un litre de gazole à 1,86 euro”, détaille Olivier Gantois, président du syndicat Ufip Énergies et Mobilités, syndicat d’entreprises fournisseurs d’énergies, au journal Capital. À titre de comparaison, au 2 septembre 2022, en tenant compte de la ristourne de 30 centimes d’euros par litre appliquée par l’État, le litre de gazole était affiché à la pompe en moyenne à 1,78 euro et le litre de SP95 à 1,61 euro.

“Ne nous leurrons pas, prévient Olivier Gantois, les prix des carburants vont rester à des niveaux élevés tant que la guerre entre la Russie et l’Ukraine se poursuit.” Car la Russie est un acteur majeur de l’or nor, le deuxième producteur mondial. Seule bonne nouvelle pour les automobilistes, l’expert ne voit pas le baril de pétrole dépasser son prix actuel de 86 dollars. Les prix devraient donc demeurer élevés, mais stables dans les prochaines semaines. Dans cette politique de rabot, le carburant n'est pas le seul y passer. L'électricité, malgré la hausse des prix, ne sera pas ménagée.

Le bouclier électricité s’arrêtera fin 2024

Les 23 millions de ménages qui bénéficient des tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité ont appris une mauvaise nouvelle à la veille du 14 juillet : le bouclier tarifaire mis en place en 202 1 par l’exécutif pour les protéger de l’envolée du marché va progressivement s’arrêter d’ici à la fin 2024. Conséquence directe, au 1er août, les prix de l’électricité ont déjà flambé de 10% ! L’État ne prenant en charge désormais que 37% de la facture d’un ménage contre 43% en moyenne jusque-là. Une décision pleinement assumée par Bruno Le Maire sur BFM TV, ce dimanche 3 septembre. Car le dispositif est particulièrement onéreux pour les finances publiques . “Le bouclier tarifaire sur l’électricité va coûter plus de 30 milliards d’euros en 2023”, a rappelé le ministre.

S’il n’est pas possible d’estimer le prix de l’électricité à six mois, selon les experts du journal Capital,une probable hausse de la facture pour les ménages est fort probable. “Le niveau des tarifs réglementés dépendra de la disponibilité du parc nucléaire et des prix de marché en fin d’année”,  expliquait récemment Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus consulting. La modernisation du réseau électrique, le déploiement de parc éolien offshore et la construction de réacteurs EPR 2 devraient aussi lourdement peser sur la facture des ménages dans les prochaines années. Mais il n'y a pas non plus que des mauvaises nouvelles pour cette rentrée. Notamment concernant le plafonnement des loyers. On vous éclaire sur ce point.

Plafonnement des loyers : qu’en sera-t-il après mars 2024 ?

Cet été, heureusement, il n’y a pas eu que des mauvaises nouvelles pour les ménages… La loi du 7 juillet est venue maintenir le plafonnement de la hausse de l’indice de référence des loyers ( IRL) à 3,5%, et ce, jusqu’au 31 mars 2024 (2,5% en Outre-mer). C’est à partir de cet indice que se calcule la hausse annuelle que les bailleurs peuvent appliquer aux locataires du parc privé, mais aussi du parc social. De quoi laisser souffler les ménages… En effet, ce printemps, les experts sollicités par le journal Capital avaient a nticipé que :  "Sans un mécanisme de plafonnement, la hausse de l’IRL se serait établie entre 5% et 7% ! Une hausse directement liée au niveau de l’inflation."

En mai dernier, il avait été également noté que les gains financiers représentait un plafonnement de l’IRL à 3,5% contre une revalorisation théorique de 6%.Chose non négociable… À Paris, par exemple, le plafonnement de l’IRL fait économiser 216 euros par an à un locataire d’un studio où le loyer s’élève à 750 euros par mois, souligne le journal. Autre exemple, un trois pièces loué à 720 euros par mois à Bordeaux. Un IRL bloqué à 3,5% permet un gain de 240 euros par an au locataire. Reste à savoir ce que fera le gouvernement en mars 2024. L’inflation restant élevée en 2023 (+4,8% en août, selon l’Insee), l’indice pourrait fortement grimper sans intervention des pouvoirs publics.