Obligatoire depuis 2023, la déclaration des biens immobiliers pourrait devenir plus complexe pour les contribuables. En cause, un amendement du gouvernement au Budget 2025 adopté en première lecture jeudi 7...
L’épargne retraite, dévoyée ? C’est peu ou prou ce que constate la Cour des comptes dans un rapport publié le 7 novembre. L’institution chargée de surveiller l’usage des deniers publics a évalué l’usage des dispositifs existants et constate que ceux-ci servent “d’outils d’optimisation fiscale” plutôt que de moyen d’obtenir une rente une fois arrivé à l’âge de la retraite, en particulier pour les ménages les plus aisés. Mais ceux-ci sont-ils réellement aussi performants qu’on pourrait le penser, par exemple en vue d’une acquisition immobilière ? Voici quelques éléments de réponse.
Un dispositif simplifié par la loi Pacte
En premier lieu, il convient de rappeler que la loi Pacte (Pour la croissance et la transformation des entreprises) promulguée en 2019 a simplifié et homogénéisé les dispositifs d’épargne retraite. Auparavant, il existait le PERP, le dispositif Madelin, ou encore le Perco. Désormais, tous les produits sont harmonisés, et son déclinés sous trois formes:
- un PER individuel, souscrit, comme son nom l’indique, de manière indépendante
- un PER d’entreprise collectif
- un PER d’entreprise obligatoire
En principe, ces produits doivent permettre d’économiser afin de compléter ses revenus à la retraite. C’est le principe de la retraite par capitalisation, par opposition au système de retraite par répartition, encore largement majoritaire en France (bien qu’il soit sujet à des remises en cause récurrentes). Toutefois, d’autres usages en sont faits. Les dispositifs incitatifs qui ont été mis en place afin de pousser à choisir ces produits d’épargne permettent en effet de réduire ses impôts grâce aux versements. Attention toutefois à certains frais liés à la souscription de Plans d’épargne retraite. Dans certains cas, il est possible de débloquer, même avant la retraite, les fonds placés sur un PER. C’est le cas notamment pour ceux souscrits à titre individuel ou collectifs, mais seulement ceux qui correspondent à des versements non obligatoires, notamment en cas d’acquisition de la résidence principale. Pour obtenir ces sommes, il faudra adresser à l’organisme qui gère votre épargne: Attention, si vous avez pu déduire de vos impôts des sommes lors du versement, le déblocage, lui, va vous coûter de l’argent, surtout si vous souhaitez l’obtenir pour une acquisition immobilière. Le capital versé et débloqué à cette fin, mais aussi les gains réalisés grâce au placement, sont soumis à l’impôt et aux prélèvements sociaux. Voici ce qui sera ponctionné: Autrement dit, si vous débloquez des sommes sur votre PER pour acheter votre domicile principal, une partie sera soumise à l’impôt sur le revenu (les sommes que vous avez déposées au titre des versements volontaires), et une autre partie, les plus-values générées par ce placement, seront taxées à 30%. Ces restrictions contribuent à rendre cette option peu attractive, comme le soulignent des experts interrogés par l’Express. Jusqu’à 2024, il était parfois conseillé de souscrire un PER pour le compte d’un enfant mineur, car, ce dernier, devenu majeur, pouvait en profiter lors d’un achat immobilier. Toutefois, depuis le 1er janvier 2024, cette option n'est plus envisageable. En revanche, il est désormais possible d’ouvrir un plan d’épargne “Avenir Climat”. Désormais, 13% des actifs détiennent un PER d’entreprise et 10% un individuel, indique la Cour des Comptes. Les encours représentent au total près de 293 milliards d’euros. L'institution écrit notamment : Ce coût est évalué à 1,8 milliard d’euros. Il se trouve que le Plan d’épargne retraite pourrait voir son mode de défiscalisation revisé dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2025. Le PER pour réduire ses impôts
Le PER pour des opérations immobilières ?
Déblocage du PER : ce qui sera taxé
Quel avenir pour le PER ?
“Appréhendé par les administrations comme par ses bénéficiaires comme un outil financier plutôt que comme un complément aux régimes de retraite obligatoires, sa place vis-à-vis de ces derniers n’ayant jamais fait l’objet d’une réflexion approfondie. Il représente par ailleurs un coût élevé pour l’État”.