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Une décision pourrait être prise encore plus tôt que prévu. C'est à présent, "il y aura une réforme des retraites", a affirmé sans ambages Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du Premier ministre et porte-parole du Gouvernement. Il était interrogé par le quotidien Les Echos au sujet des projets de l’exécutif, au lendemain de la claque électorale subie lors des élections régionales… et à seulement quelques mois du scrutin présidentiel. Il n’y a, selon lui, pas matière à s’interroger : le contexte n’est pas propice à une transformation de notre modèle de solidarité, il la rend indispensable ; inévitable. "La question n’est pas ‘si’, mais ‘quand’", a-t-il en effet poursuivi. Et il faut aller vite. Très vite, même...
"La crise n’a pas amélioré les comptes sociaux. Le constat de la nécessité de travailler plus longtemps est partagé et notre ambition de sauver le régime par répartition et d’aller vers plus d’universalité et d’équité est intacte", note aussi Gabriel Attal. Des propos qui n’ont pas manqué de mettre le feu aux poudres des oppositions… Y compris chez la CFDT, un syndicat pourtant historiquement réformateur. Son patron, Laurent Berger, n’a d’ailleurs pas toujours été opposé au projet du président.
Le dossier "explosif" de la nouvelle réforme des retraites
"Ça ne passera pas comme ça, c’est impossible", croit-il savoir de son côté, interrogé par France Info et dont les propos sont repris par le portail Orange. Le responsable syndical apparaît convaincu que le projet du gouvernement, tel que présenté par son porte-parole, ne saurait être mené à bien. Il réfute donc les velléités d’accélérations dont fait état le secrétaire d’État devant les micros de nos confrères.
Et lui d’évoquer en d’autres termes la situation qui, selon Gabriel Attal, justifie une prise de mesure rapide : "Qui peut imaginer, alors qu'on n'est pas tout à fait sortis de la crise sanitaire, qu'on a encore un variant qui plane au-dessus de nos têtes, alors qu'on se relève d'une année et demie, de fatigue très profonde, particulièrement dans le monde du travail, et particulièrement pour ces travailleurs de deuxième ligne qui seraient très impactés par un relèvement de l'âge de la retraite, qui peut imaginer que cela passe ?"
Tout dépendra donc du rythme que le gouvernement entend imposer… Emmanuel Macron ne devrait d'ailleurs pas attendre le 14 juillet pour annoncer un premier calendrier. Il vous faudra être attentif, dès la semaine prochaine. D'après les informations du Figaro, le chef de l'État n’attendra pas le 14 juillet et sa traditionnelle allocution télévisuelle pour indiquer ses choix sur les différentes réformes à venir d’ici à la fin de son quinquennat. "Emmanuel Macron va faire ses arbitrages cette semaine", expliquait lundi dernier un conseiller de l’Élysée. Il devrait en revanche les annoncer la semaine prochaine. Parmi ses priorités, et en vue de la prochaine campagne électorale, celle de montrer la cohérence de ce qui a été fait depuis le début de son mandat est en tête de liste.
Quand pourrait alors démarrer la réforme des retraites ?
Réforme des retraites : quand aura-t-elle lieu d’après le gouvernement ?
"J’entends les réserves des partenaires sociaux, mais il y a une décision politique à prendre", a simplement répondu Gabriel Attal, non sans rappeler qu’il faudrait avoir "toutes les cartes en main" pour y parvenir et qu’aucune date n’est arrêtée… pour cet été. Cela ne signifie pas pour autant que l’exécutif soit prêt à attendre beaucoup plus.
Le secrétaire d’État, dans les colonnes des Echos, évoque deux échéances possibles : à l’automne, ou l’année prochaine.
"Je fais partie d’une génération qui ne cesse d’entendre dire que le régime s’effondre et qu’elle n’aura pas de retraite", s’est-il justifié ensuite, comme insister sur la nécessité de faire vite. D’autant plus que la reprise économique le permet…
Son analyse, cependant, entre en contradiction avec celle du Conseil d’Orientation des Retraites (COR). Explications.
Faut-il vraiment réformer les retraites ?
Pour l’essentiel, souligne le site spécialisé Previssima, les Françaises et les Français ne veulent pas d’une réforme des retraites. 60M d’entre eux s’y opposent et ce ratio grimpe à 70% dans le cas d’un report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans ; ainsi que l’envisage aujourd’hui le chef de l’État. Plus inquiétant, peut-être : un certain nombre se dit prêt à apporter leur soutien (64 %) voire participer (16%) à un éventuel mouvement contestataire, en cas d’une mesure gouvernementale. Finalement, seuls les retraités se disent majoritairement pour ce genre de transformation du système…
Comme le rappelle l’économiste Michaël Zemmour - invité sur l’émission quotidienne de Mediapart, A l’air libre pour discuter de la question -, le système de retraite français n’est pas en danger de faillite en l’immédiat. C’est en tout cas ce qu’affirme le dernier rapport en date du COR. Au contraire, poursuit-il : "Si on ne fait rien, les retraites vont se dégrader [...], on s’oriente vers un mix retraites publiques-retraites privées". À bon entendeur.